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Dossier ETA
AGROÉQUIPEMENT : DES PRIX QUI CÔTOIENT DES SOMMETS

  Chacun le constate, le prix des matériels agricoles n’a cessé d’augmenter ces derniers mois. En outil de traction, certains acteurs de ce marché parlent d’un investissement proche de 1 000 euros le cheval pour un matériel neuf.  Mais quelles sont les raisons d’une telle hausse ? Voici quelques éléments de réponse.

Depuis deux ans mainte nant, force est de constater que le chiffre d’affaires des constructeurs d’agroéquipements n’a cessé d’augmenter, de l’ordre de 10 voire 15 %. Tous répercutent sur leur tarif final la hausse significative qu’ils subissent de leurs fournisseurs. En effet, la totalité des matières premières nécessaires à la construction de matériels agricoles ne cessent d’augmenter, comme le souligne Axema, l’union des industriels de l’agroéquipement. Grâce à une étude sur le contexte économique en France et en Europe de janvier 2023, l’organisme révèle que les prix de l’énergie tendent à baisser. En revanche le cours des minerais, nécessaires à la fabrication de composants électroniques notamment, reste élevé. Tout comme celui de l’acier, principal matériau utilisé dans la fabrication d’engins agricoles, qui s’élève 850 euros/tonne, soit un prix multiplié par trois en dix huit mois. A ce sujet, certains fabricants d’outils, notamment de travail du sol, se sont regroupés afin de réaliser des économies d’échelle face à l’industrie sidérurgique. 

COÛT DE L’ACIER,  MAIS PAS QUE

La sophistication de certains maté riels entraine l’utilisation de pièces électroniques, comme les composants nécessaires à la fabrication de circuits imprimés. Beaucoup de références se sont retrouvées en rupture de stock à cause de la cessation d’activité mondiale liée à la pandémie de Covid19. Même si ces fabrications ont repris depuis, notamment dans les usines asiatiques, le réapprovisionnement des chaines de production des constructeurs européens prend du temps. Et inévitablement, la chute de l’offre a entrainé une hausse importante des prix. Certains constructeurs ont alors réfléchi à se diriger vers de nouveaux fournisseurs, mais quid de la qualité ? La majorité ont donc préféré conserver leurs fournisseurs historiques en subissant la hausse de leurs tarifs. Autre flambée importante que chacun connaît : l’énergie. Rappelons qu’un tiers des constructeurs de machinisme est allemand. Ces derniers ne bénéficient pas du bouclier tarifaire, qui contient les prix du gaz ou de l’électricité, mis en place par le gouvernement français. Malgré une relative stagnation ces dernières semaines, ces constructeurs ont subi de plein fouet cette envolée des prix, qu’ils répercutent bien évidemment sur le prix de vente final. Côté social, c’est la hausse des salaires qui pénalisent la compétitivité des constructeurs de machinisme. En Allemagne, les syndicats de travailleurs exigent une hausse de plus de 8 %. Même si ces derniers n’obtiennent pas entière satisfaction, une hausse leur sera inévitablement accordée. Idem en France où le Smic a augmenté de 1,8 % au 1er janvier dernier. Autre point, la mise aux normes des machines face aux exigences européennes. Par exemple, l’homologation de certains outils pour un déplacement routier à 40 km/h nécessite d’améliorer le type de reinage. Cette évolution implique de nouveaux composants, augmentant ainsi le tarif final de l’outil. Idem pour certains outils portés, à l’instar des charrues. Une roue suiveuse est parfois nécessaire pour le transport, augmentant inexorablement le tarif final. Enfin, l’inflation généralisée participe aussi à cette hausse globale du prix des matériels, à l’image des coûts de transport qui ont eux aussi significativement augmentés.

PRÈS DE 10 % DE HAUSSE

Pour toutes ces raisons, les pièces d’usure, principalement composées d’acier, subissent le même sort. C’est également le cas pour les roulements, les pneumatiques, les flexibles hydrauliques, etc. Les constructeurs suivent l’Ipampa (indice de prix d’achat des moyens de production agricole.) D’après cet indice, fin 2022, l’accumulation successives de toutes ces augmentations entraine une hausse de prix des matériels de de 9,7 % depuis entre 2022 et 2021. Le maintien du prix des céréales à des prix élevés s’avère aujourd’hui une nécessité pour conserver une activité agricole au sein des territoires ruraux. Impossible pour les agriculteurs de subir ces hausses sans précédent sans dégager un chiffre d’affaires supplémentaire. Idem pour les entrepreneurs de travaux agricoles, pour qui répercuter ces hausses sur leur clientèle est une nécessité pour assurer leur pérennité économique et financière. Dernier effet collatéral de ce contexte inflationniste : la flambée de prix des matériels neufs entrainent un emballement du marché de l’occasion.

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