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Vétérinaire
Prévenir contre les maladies pour réduire la facture

Une dizaine d'éleveurs bovins se sont rassemblés à Nuret-le-Ferron le mardi 15 février. Ils ont fait part de problèmes médicaux qu'ils rencontrent avec leurs animaux et des coûts médicaux engendrés. Une vétérinaire au GDMA et un conseiller bovin viande à la chambre d'agriculture ont apporté leurs éclairages et tenté de trouver des solutions.

Il faut insister sur l'importance de l'alimentation et des apports nutritionnels donnés aux animaux, pour éviter que les coûts vétérinaires ne soient trop élevés.

Parce que les coûts vétérinaires peuvent être élevés, Julie Petermann, vétérinaire au GDMA et Jean-Baptiste Quillet, conseiller bovin viande à la chambre d'agriculture, insistent sur l'importance de l'alimentation et des apports nutritionnels donnés aux animaux. En effet, le manque de certains nutriments chez la mère peut entraîner des conséquences sanitaires chez son petit.

Les vaches ne se régulent pas toutes seules en oligo-éléments. C'est pourquoi, il est important de prêter attention aux carences en sélénium et en iode. « Ces oligo-éléments sont les assurances de vie du veau », insiste la vétérinaire. « Plutôt que de piquer tous les veaux en sélénium à la naissance, il est beaucoup plus efficace de complémenter la vache pendant la gestation pour être sûr qu'elle lui donne ce qu'il faut ».

En moyenne, cinq semaines sont nécessaires pour que la complémentation en minéraux et en oligo-éléments agisse et aille dans le colostrum. « L'idéal serait de donner des compléments au moins six semaines avant le vêlage », conseille-t-elle. Des carences comme celles-ci sont sources de maladie chez les veaux, mais peuvent également être un facteur d'échec lors de leur vaccination.

Les méthodes de complémentation sont également à prendre en considération. Souvent, les seaux ne sont composés que de la quantité journalière recommandée. « Il ne comblera pas le manque si la vache est déjà en carence », précise la vétérinaire. Pour pallier les manques d'oligo-éléments, Julie Petermann rappelle que leur apport peut se faire via d'autres moyens, comme des semoules et granulés, pierres ou encore bolus.

Dès la naissance du veau, l'apport d'argile peut être une solution pour prévenir de certaines bactéries. « Le réflexe du veau quand il a mal au ventre, c'est d'aller chercher l'argile dans le sol, mais dans les bâtiments, le sol c'est la litière, avec plein de contaminants », explique la vétérinaire. Elle recommande donc de mettre de l'argile et du sel à disposition des animaux, de manière à les empêcher de lécher les barrières ou de manger la litière dans laquelle se logent les bactéries, et notamment la cryptosporidiose. L'argile a une double action puisqu'elle protège également le tube digestif et limite, de fait, l'adhésion de parasites.

DÉSINFECTION ET RÉENSEMENCEMENT BACTÉRIEN

L'hygiène est également un point essentiel pour réduire ses coûts vétérinaires. Pour éliminer les bactéries dans le bâtiment, la désinfection à la chaux vive a retenu l'attention de plusieurs agriculteurs. En effet, en cas de problème de bactéries, il est préconisé d'en mettre 500 g/ m² dans le bâtiment, puis de bien arroser. Cette désinfection doit être effectuée dès la mise à l'herbe, ce qui laisse au sol, le temps de sécher avant de rentrer les animaux.

Un réensemencement des bâtiments, en bactéries de litière ou en mélange de kéfir, peut être ensuite une bonne idée puisque les bactéries contenues dans les probiotiques prennent la place des bactéries pathogènes. C'est un outil qui peut s'avérer intéressant pour les éleveurs subissant des cas de cryptosporidiose.

Pour le réensemencement bactérien chez l'animal, le thé de foin avec du miel, le yaourt ou encore le kéfir sont idéaux. Ils contiennent des bactéries qui une fois ingérées ne laisseront pas de place aux bactéries pathogènes. 


La médecine alternative : avis mitigé

Julie Petermann a fait un aparté sur la médecine alternative et notamment sur les huiles essentielles. « Ces produits ne sont pas considérés comme des produits vétérinaires. On n'a pas le droit de soigner avec. Mais ils peuvent être vus comme des produits d'hygiène », souligne-t-elle.

Certains utilisent la nébulisation d'huiles essentielles contre la grippe. Cette technique a l'avantage de toucher directement les voies respiratoires. La vétérinaire rappelle cependant que les huiles essentielles sont à utiliser avec précaution. « Il faut mesurer les bénéfices et les risques comme avec les médicaments. Enfin, l'éleveur ne doit pas rester dans le bâtiment, car une trop grande exposition n'est pas bonne ».

L'homéopathie est une pratique complètement différente. Les principes actifs sont dilués de manière à administrer à doses infinitésimales de remède. « Il y a très peu, voire pas d'actifs dans l'homéopathie », note la vétérinaire. Même si aucune étude n'a démontré l'efficacité de l'homéopathie, certains éleveurs obtiennent de bons résultats sur les animaux. Julie Petermann nuance cependant : « Il y a un effet placebo dans la pratique de l'homéopathie. L'attention que l'on porte à l'animal peut également jouer un rôle dans sa guérison ».

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