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Production fruitière
Les tribulations de l’abricot

Originaire de Chine, ce fruit d’été a peiné à s’imposer à partir de la Renaissance en France. Aujourd’hui, il est apprécié, particulièrement quand il est cueilli à maturité, car peu calorique et riche en diverses vitamines.

C’est le temps de l’abricot, doré et appétissant à sou hait. On l’aime pour sa chaude couleur, son goût unique, son toucher pareil à de la soie. Si le climat lui convient, son arbre pousse au verger, dans un coin du potager. Mais surtout, on le voit sur l’étal du marché où il s’achète pour le plaisir, pour son goût unique, souvent pour la confiture. Fruit familier de nos tables, fruit d’une saison, il n’est pourtant pas de « chez nous ». Comprenons : en France, il ne pousse pas spontanément mais se cultive, comme un champ de maïs ou de pommes de terre, ces comestibles que l’on sait également originaires de contrées lointaines. 

 

UNE ESPÈCE DU GENRE PRUNUS 

L’abricotier appartient au genre « Prunus », de la grande famille des Rosacées dans laquelle se serrent plus de 200 espèces. Parmi elles, les fruitières sont nombreuses, bien connues, dites « fruits à noyaux ». On y trouve le prunier, le cerisier, l’amandier, le pêcher… autant d’espèces qui, par la suite, se déclinent en variétés plus savoureuses les unes que les autres. Mais aussi, certaines se cultivent à des fins ornementales, ainsi Prunus padus aux fleurs en grappes allongées, que le propriétaire aligne en haie opaque, destinée à fermer son petit domaine. 

 

DEPUIS LA CHINE 

Le noyau dur de l’abricotier, si l’on peut dire, se situe au cœur de la Chine, dans ces montagnes escarpées qui jalonnent le pays. Noyau qui tire aussi un peu vers l’ouest, vers le Tibet et le Sichuan, où se produit un poivre renommé. Les Chinois qui le cultivent depuis au moins 4 000 ans, semblent l’avoir gardé long temps pour eux puisqu’il n’arrive au Proche-Orient que bien tard, vers les premiers siècles après Jésus-Christ, après avoir suivi la « route de la soie », depuis longtemps connue. C’est là, et précisément en Arménie, qu’il fait une longue pause, ce qui lui vaut son nom de Prunus armeniaca ; puis gagne l’Italie où Pline l’Ancien vante sa suavité. Longtemps, l’abricot se consomma sous sa forme spontanée et sauvage : fruit petit et acide, il répugnait sans doute aux palais délicats. 

 

D’ABORD CANTONNÉ  AUX RIVAGES  DU « MARE NOSTRUM »… 

Il semble que l’abricotier restât longtemps confiné aux rives de la mer Méditerranée où il se cultivait, en « bon père de famille » pourrait-on dire, dans la mesure où il ne donnait pas lieu à d’échanges intenses entre peuplades. Le Moyen-Age semble l’ignorer car, jusque-là et le concernant, aucune trace de cet te époque n’a été retrouvée sur nos terres bien françaises. En revanche, le monde musulman l’accueille, l’exploite, en développe quelques variétés nouvelles, même si certains de ses membres s’en méfient comme de la peste, le soupçonnant de susciter des fièvres dont ils ne pouvaient se remettre qu’en buvant une bonne coupe de vin. 

 

PUIS PLANTÉ  SUR LE SOL FRANÇAIS… 

En France, Il faut attendre la Re naissance puis Olivier de Serres pour en connaître l’existence et, enfin, songer à le cultiver. Et encore ! Plutôt lentement, sans grand enthousiasme et à condition de le consommer séché. Pour beaucoup, une seule destination : le chaudron pour la confiture, ainsi que le suggère Jean-Baptiste la Quintinie le jardinier préféré de Louis XIV. Car, comme la fraise, le consommer cru pouvait exposer, pensait-on, à une violente poussée d’urticaire, perspective peu réjouis sante. Pour autant, le célèbre Fontenelle se régalait de ce fruit qu’il jugeait « royal ». D’ailleurs, il mourut centenaire et certains de son entourage se demandèrent même si sa longévité n’eut pas à voir avec sa gourmandise… 

 

UNE RÉPUTATION  MITIGÉE MAIS… QUELQUES INDICATIONS MÉDICALES 

Si longtemps, l’abricot suscita la méfiance, aujourd’hui, sans aucun doute, il plait, car peu calorique et donc excellent pour les personnes qui ne veulent pas grossir, c’est-à-dire à peu près tout le monde. Donc, profitons de l’été ! De plus, il est riche en vitamines diverses, parmi lesquelles la A et la C ; à son bénéfice, également, une teneur certaine en fer. 

 

FRUIT À POINT,  CONFITURE, PÂTISSERIE 

Dès le début de l’été, l’abricot se répand sur les étals de tous les marchés de plein air comme sur ceux des grandes surfaces. Belle gueule, belle couleur pourrait-on se réjouir, mais souvent de goût fadasse, avec une chair comme du caoutchouc car rarement mûr à point. Il est vrai qu’il n’est vraiment délicieux que lorsqu’il est cueilli à maturité et dégusté dans la foulée, ce qui advient rarement, car entre ces deux temps forts, il lui faut voyager, puis passer en chambre froide, entre plusieurs mains et moultes cagettes. D’où, bien souvent, une fin en confitures et en pâtisseries, fort heureusement goûteuses

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