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AGROFORESTERIE
Améliorer la résilience de son exploitation grâce aux arbres

A la suite d’une formation sur le système de pâturage tournant dynamique en agroforesterie, Guillaume Renault, éleveur laitier, s’est lancé dans l’aventure. Témoignage.

En prévision d’un changement climatique qui ne cesse d’impacter la résilience de son exploitation, Guillaume Renault, éleveur à St-Laurent-en-Gâtine, plante des arbres. « Entre cet hiver et ce printemps, je vais planter 53 ha d’agroforesterie sur mes 90 de SAU », introduit-il. À raison de 31 arbres à l’hectare, ce sont plus de 1 600 plants qui prendront place à terme dans son exploitation.

« 250 d’entre eux seront répartis pour moitié dans deux vergers distincts. Le reste sera dispersé sur une cinquantaine d’hectares. J’espère pouvoir ouvrir l’ensemble à la cueillette pour des clients potentiels dans quelques années », anticipe l’éleveur qui propose déjà de la viande en caissettes.

Il a commencé les démarches en 2024. « En respectant certaines exigences, mon projet est 100 % autofinancé par France Nation Verte à travers le programme Pacte en faveur de la haie », détaille-t-il. Ce financement prend en compte l’étude qui comporte la mise en place d’un plan en relation avec la chambre d’agriculture.

L’achat des plants, leur mise en terre, le tuteurage et les filets de protection émargent aussi à l’enveloppe. Le soutien financier prend la forme d’un forfait pour un nombre d’arbres plantés. « En ce qui me concerne, la subvention avoisine les 90 000 euros HT. Outre l’étude et l’achat des plants, cette enveloppe me finance la plantation, mon temps de préparation et augmente significativement la valeur patrimoniale de mon exploitation », développe l'agriculteur.

 

La production laitière avant tout

Espacées de 50 m, les rangées d’arbres permettent une exploitation mécanisée des parcelles concernées. « Ainsi, j’obtiens des paddocks d’environ 44 ares qui seront conduits au fil électrique déplaçable. Cette surface correspond à l’alimentation dont ont besoin mes 60 vaches durant 12 heures », poursuit-il.

Bien que 4 m séparent chaque plant, l’éleveur a laissé des portes au sein même des alignements d’arbres. « L’objectif est que les vaches puissent accéder quotidiennement à la salle de traite sans être obligées de réaliser un détour important. » Idem avec la présence de couloirs de 3 m de largeur pour desservir les différents paddocks. Chaque ligne d’arbres est protégée par 4 fils de 2,5 mm de diamètre. « Ils sont là pour faire fuir les vaches et le grand gibier », appuie Guillaume Renault.

Locataire sur la majeure partie de ses parcelles, il a dû convaincre les propriétaires. « Il s’agit d’une opération conséquente. Nous avons donc mis en place des écrits pour poser les choses. Seul un n’a pas accepté la proposition par peur de bouchage des drains par les racines », informe l'éleveur.

 

Différents bienfaits attendus

Outre l’apport d’ombre aux vaches, il espère pouvoir assainir davantage les parcelles en période de précipitations abondantes, à l’image de cette année. Aussi, dans quelques années, il souhaite tirer profit de l’entretien de ses arbres.

« Peut-être pourrai-je en faire des arbres têtards dont je valoriserai le bois broyé en litière. J’améliorerai alors la fertilité de mes fumiers, prédit-il. Tout en apportant je l’espère de la fraîcheur dans mon bâtiment situé tout proche », conclut celui qui réfléchit désormais à ouvrir davantage sa ferme au public.

 

 

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