TECHNOLOGIE
Du matériel 2.0
Depuis les premiers tracteurs avec assistance de conduite automatique, la technologie numérique a énormément évolué. Aujourd'hui l'autoguidage s'est démocratisé et ces avancées numériques et technologiques peuvent être une réponse au contexte environnemental et politique.

Victor Mariau, responsable de la concession Vioux Dubois, le dit « il est clair que la technologie améliore le travail des agriculteurs. Elle accroît le confort de travail et augmente la précision ». Bien que le signal GPS, utile notamment à la réalisation de ligne parfaitement droite dans les parcelles, soit encore une option sur le matériel agricole neuf, « nombreux sont les agriculteurs qui achète leur matériel équipé de GPS ».
RÉVOLUTION EN GRANDES CULTURES
Depuis quelques années, la coupure de tronçon assistée par GPS facilite le traitement des cultures. « Aujourd'hui, de nombreux modèles de pulvérisateur coupe automatiquement certains tronçons, lorsque ceux-ci ne sont plus dans la parcelle par exemple », explique Victor Mariau. Ils offrent alors un meilleur contrôle sur la pulvérisation d'intrants sur la culture. Ce système existe également sur les épandeurs d'engrais. On parle alors de coupure de section. Autre bijou de technologie sur les pulvérisateurs : le processus de modulation de dose. Analyser la composition du sol à chaque recoin de la parcelle est désormais possible grâce au processus de modulation de dose. Après la création d'une carte de préconisation grâce à des données GPS et l'analyse de cette carte définissant les manques ou l'abondance de nutriments sur tel ou tel recoin de parcelle, il ne reste plus qu'à agir en conséquence en utilisant la coupure buse par buse d'un pulvérisateur pour sélectionner les parcelles à traiter ou non. Enfin, un nouveau processus révolutionne également la pratique du pulvérisateur. « Certains sont désormais dotés d'une caméra hyperspectrale qui permet de différencier la culture de l'adventice et de la pulvériser précisément », affirme le responsable de la concession. Le but de la manœuvre : une économie de produits phytosanitaires entre 40 % et 85 %.
NOUVELLES TECHNOLOGIES, NOUVELLES ÉCONOMIES ?
Ces nouvelles technologies poussent les mécaniciens de l'entreprise à se former, à s'y intéresser. Des nouvelles compétences sont nécessaires mais les concessionnaires n'ont pas toujours d'informaticiens dans leurs équipes. D'autant plus depuis l'avènement de la télémétrie. Ce matériel connecté envoie des informations à l'agriculteur mais également au concessionnaire. « En cas de problème, nous recevons un code panne que nous décryptons et nous savons donc exactement de quelle panne il s'agit. Le mécanicien, qui se déplacera sur place, aura donc la pièce et tout ce qu'il faut pour remettre le matériel en état. Je ne serais pas étonné que dans quelques années, on ait un rôle préventif sur l'état du matériel et on pourra, alors, prévenir l'agriculteur des réparations qui risquent d'être nécessaires. Avec la poussée de l'écologie et la tendance à réduire les intrants, ces avancées technologiques et numériques vont, je pense, se développer encore. Même si c'est un investissement onéreux, ce peut-être une alternative pour réduire ses dépenses en produit chimique. C'est un calcul à faire et un budget qui se réfléchit », conclut Victor Mariau.