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ENRICHISSEMENT DES BÂTIMENTS ET ÉBOURGEONNAGE DES JEUNES CAPRINS

Les interprofessions, en partenariat avec certaines ONG, se mobilisent afin d’aborder thème par thème le bien-être des caprins. Progressivement le travail avance.

L’Anicap (association nationale de l’interprofession caprine) travaille depuis fin 2017 au bien-être animal pour les caprins avec les ONG suivantes : Welfarm, CIWF et LFDA. « Ces ONG sont soucieuses du bien-être animal et sont présentes surtout pour accompagner les éleveurs dans la démarche sans qu’ils aient à investir outre mesure. Elles connaissent l’élevage et agissent en toute intelligence », précise d’emblée Franck Moreau, qui a été un des initiateurs au sein de l’Anicap. En effet, afin de répondre à une demande sociétale, cette structure professionnelle et les ONG, aidées d’Aurélie Varin, éthologue, planchent sur l’accès à l’extérieur, l’aménagement intérieur des bâtiments, l’ébourgeonnage des caprins, l’élevage des jeunes caprins. Aujourd’hui où en sommes-nous ?  

L’Anicap et les ONG travaillent de concert. Chaque partie a ses exigences, mais leur but est le même : « sensibiliser aux améliorations pour le bien-être des animaux et le faire de manière douce, que ce soit pour un élevage de petite taille comme pour un de mille animaux », expose Franck Moreau, administrateur dans le collège des producteurs de l’Anicap. Une charte déontologique est signée entre chaque partenaire.

PLEIN-AIR À PRIVILÉGIER

Le travail de concertation mené a défini qu’il pouvait y avoir soit un accès à une pâture de qualité, soit une aire d’exercice. Celle-ci peut être bétonnée couverte et/ou avec récupération des effluents ou aire enherbée, selon les contraintes de la ferme.  Si cet accès extérieur n’est pas possible par manque de place,  il est primordial de veiller au bien-être des chèvres dans le bâtiment. Ce dernier doit être adapté et « l’éleveur peut enrichir le milieu de différentes façons pour le bienêtre des chèvres et pour les stimuler et les divertir. Aucun stress ne doit être constaté », précise Franck Moreau.  Exemple avec le Gaec du Pont, à Jars, qui n’a pas hésité à investir. Son nouveau bâtiment, avec dôme de lumière, construit en bois il y a deux ans, a été conçu pour le bienêtre du troupeau. Chaque chèvre dispose d’un peu plus de 2 m² chacune. « Il y a des ventilations par brise-vent surmontées d’une station météo, qui permet leur ouverture en fonction du climat. Avec trois nouveaux abreuvoirs d’1,20 m, soit 3,60 m au total, au moins vingt chèvres peuvent boire en même temps, à une eau régulée à 10°, c’est important lors des grosses chaleurs. Parmi les innovations, je peux citer aussi les brosses mécanisées où les chèvres, tranquillisées se relaxent toute la journée. Je remarque que ces brosses améliorent le comportement de l’animal », décrit un des trois éleveurs du Gaec. A l’avenir un second bâtiment, destiné aux chevrettes devrait voir le jour.  Des jeux et autres équipements peuvent également être mis à disposition du cheptel pour une durée plus ou moins longue dans la journée.

UN ÉBOURGEONNAGE SANS DOULEUR 

Les jeunes caprins font l’objet d’une attention particulière. « Nous travaillons sur l’ébourgeonnage pour empêcher le développement des cornes et à terme, éviter que les animaux se blessent avec.  Nous avons une maîtrise plus fine et plus efficace, grâce à un bon matériel et sans douleur, pour ébourgeonner les chevrettes et les jeunes boucs », indique Franck Moreau. Cette manipulation s’effectue les premiers jours après la naissance. Elle nécessite l’endormissement avec analgésique, pour réussir la cautérisation du bourgeon. Après avoir tondu pour dégager le bourgeon cornual, il faut positionner le fer à la perpendiculaire du crâne, en appliquant une pression légère et constante. Un fer suffisamment chaud limite à trois ou quatre secondes l’application, avec moins de risques de complication. L’éleveur peut choisir de garder les cornes. Dans ce cas, il faut avoir la place nécessaire, un large accès à l’alimentation, pour éviter tout risque de blessures.  En 2024, la préoccupation portera sur l’ensemble des pratiques des jeunes caprins. En attendant, les éleveurs assurent que l’amélioration du bien-être animal permet une progression de la production laitière. Un effet positif à corréler avec un renforcement de la santé du troupeau. On constate en effet une réduction de certaines pathologies, notamment respiratoires. Un travail à poursuivre donc !

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