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LA FÉDÉRATION DES CHASSEURS DE L’INDRE SE DOTE D’UN NOUVEAU PRÉSIDENT

Après neuf années à la tête de la fédération des chasseurs de l’Indre, Gérard Génichon a quitté la présidence. Rencontre avec son successeur, Laurent Gandillot, passionné de la nature. 

Depuis le 6 juillet dernier, Gérard Génichon a passé le flambeau de la présidence de la fédération des chasseurs de l’Indre à Laurent Gandillot. Passionné de chasse, il prend à brasle-corps l’ensemble des dossiers dont se saisit la fédération. 

Pourquoi accepter le poste de président ?  

Laurent Gandillot : Je suis arrivé dans l’Indre en 1992 et j’y vis quotidiennement depuis 2010. J’ai cherché très vite à m’impliquer dans la vie locale en devenant conseiller municipal de Ruffec, puis j’ai rejoint le syndicat des pisciculteurs de la Brenne (SEPB) comme administrateur.  Etant passionné par la nature et par la chasse, je me suis logiquement rapproché de la fédération des chasseurs où Gérard Génichon m’a fait rentrer au conseil d’administration. A son départ, il m’a demandé de proposer ma candidature qui a été acceptée à l’unanimité par les administrateurs.  J’ai accepté ce poste dont je mesure la complexité parce que la tâche est passionnante et que je savais pouvoir compter sur les conseils, avis et compétences aussi bien des salariés de la fédération que des administrateurs 

Quels sont les enjeux de la fédération des chasseurs de l’Indre ?

L. G. : Les enjeux sont importants et la période difficile, même si nous avons la chance d’habiter un département où la chasse est encore populaire et où tous les acteurs de la ruralité se respectent quelles que soient leurs divergences. La priorité pour la fédération est d’assurer la pérennité de la chasse. Cela passera par le maintien, voire le développement de nos effectifs et l’amélioration de notre image. Concernant les effectifs, nous devons réussir à redonner aux plus jeunes cet amour de la biodiversité que nos parents avaient su nous transmettre, nous devons arrêter l’inflation du coût de la chasse et simplifier les contraintes et règlements de toutes sortes… Nous avons aussi l’objectif et le devoir de véhiculer une bonne image de la chasse, de prouver que nous sommes les sentinelles de la nature et les premiers défenseurs de la biodiversité. Enfin et toujours, de renforcer les règles concernant la sécurité. 

Comment susciter l’intérêt des jeunes, aujourd’hui ?  

L. G. : Je pense que le retour des plus jeunes à la chasse passe par le retour de la chasse au petit gibier, chasse plus complète et plus ludique. Je tiens à rappeler que la disparition de la petite faune sauvage n’est pas de notre fait. L’évolution de l’agriculture, contrainte et forcée d’il y a quelques années, a entrainé la disparition de nombreux insectes, nourriture principale des faisandeaux et petits perdreaux, mais aussi la destruction de leur habitat.  Avec les prises de conscience actuelles et les nouvelles règles de la Pac, il devient possible à terme d’en espérer le retour. Pour cela, il est impératif de travailler de concert avec les agriculteurs. Les chasseurs et les agriculteurs sont le ciment de la ruralité, ils peuvent et doivent s’entendre.  

Autre enjeu, la régulation des sangliers… Quelles actions sont envisagées ?

L. G. : Pour réaménager le territoire, défendre la biodiversité et repeupler nos campagnes, il nous faut des ressources humaines et financières disponibles. Cette réallocation de nos ressources passe par la diminution des indemnisations, donc par la diminution des dégâts et donc par la diminution des populations de sangliers.  La réintroduction de l’agrainage « contrôlé » fait partie de l’arsenal permettant de mieux cantonner les animaux là où ils sont chassés. Par agrainage « contrôlé », on entend : une quantité maximale à ne pas dépasser (0,5 kg/ha) et un agrainage régulier, en ligne et dispersé, afin de réduire le temps de recherche des animaux, de les cantonner et pour que tous les animaux y aient accès et pas seulement le ou les dominants. Par agrainage raisonné, on entend aussi un agrainage toute l’année, pendant la période de chasse, pour cantonner et hors période de chasse, pour dissuader. De plus l’agrainage devra être sans limitation de taille de territoire.  Ce protocole d’agrainage signé par la fédération n’est accordé qu’à la condition expresse d’un engagement écrit du responsable du territoire de chasse sur un nombre minimal de chasses pendant la saison.

Hormis l’agrainage, quels autres leviers sont à actionner ?

L. G. : Les autres dispositions que nous voulons mettre en place sont nombreuses, comme demander aux exploitants agricoles de préLes chasseurs et les agriculteurs sont le ciment de la ruralité, ils peuvent et doivent s’entendre. Laurent Gandillot, président de la fédération des chasseurs de l’Indre. venir (technicien de la fédération, lieutenant de louveterie…) dès les premiers signes de présence de sangliers sur une parcelle. La vitesse d’intervention permet d’éviter l’augmentation des dégâts et participe au prélèvement. Il faut que les exploitants agricoles aient la même réactivité sur les dégâts de sanglier que celle qu’ils ont face aux dégâts causés par les corbeaux, pigeons, limaces et autres pucerons.  Nous souhaitons aussi concentrer nos efforts sur les principaux dossiers de dégâts. Les quarante plus gros dossiers du département représentent plus d’un tiers des indemnisations. Il faudra veiller à ce que les dégâts commis sur des cultures ne sont pas le fait d’animaux dont on souhaite par ailleurs la présence pour vendre des actions de chasse à un prix élevé. Enfin, on vérifiera que la fréquence de chasse sur les territoires « refuge » est suffisante, sous peine de battues administratives si les dégâts des exploitations périphériques sont récurrents.

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