VIE RURALE
Pass'sport 6-13 ans : les communes compensent son arrêt
Suite à la suppression du Pass’Sport, l’aide à l’accès au sport pour les enfants de 6 à 13 ans, plusieurs municipalités du département se sont rapidement organisées. Elles ont débloqué des fonds pour pallier cet arrêt.
Suite à la suppression du Pass’Sport, l’aide à l’accès au sport pour les enfants de 6 à 13 ans, plusieurs municipalités du département se sont rapidement organisées. Elles ont débloqué des fonds pour pallier cet arrêt.
Pour Gil Avérous, maire et président de Châteauroux Métropole, la suppression du Pass’Sport pour les 6-13 ans est un non-sens : « c’est l’âge où les enfants se cherchent, essaient plusieurs activités sportives. Le sport est également un vecteur de respect, de partage, d’échanges, des valeurs importantes dans la vie d’un enfant. Des jeunes enfants sans activité se sédentarisent, passe plus de temps devant les écrans, etc. C’est un enjeu économique et sociétal fort ».
Dès l’annonce de la suppression par le gouvernement, en juillet, les clubs castelroussins ont exprimé leurs craintes pour la saison 2025-2026. « Mi-août, nous nous sommes réunis avec les présidents de club pour savoir quel type d’aides/soutien ils ont besoin, voir les pistes que nous avions, etc. », retrace le premier édile castelroussin. Ce dernier a proposé de mettre en place une aide de 50 € pour les enfants de 6 à 13 ans résidant à Châteauroux et pratiquant un sport sur l’agglomération.
Après délibération en conseil municipal fin septembre, le soutien financier est entré en vigueur le 1er octobre et restera mobilisable jusqu’au 31 décembre 2025. « Comme pour le dispositif mis en place par l’État, ce sont les associations (et non les licenciés) qui doivent faire la demande auprès de la Ville de Châteauroux », précise-t-il.
«C’est un enjeu économique et sociétal fort», Gil Avérous, maire et président de Châteauroux Métropole
Les communes rurales mobilisent des fonds
Dans les communes rurales du département, la même démarche a été engagée : soutenir les familles pour compenser la suppression du Pass’Sport pour les plus jeunes. Les montants varient selon les communes : La Châtre a calqué son aide sur le montant national de 50 €, Gournay propose 70 € pour les enfants de la commune et Cluis, 30 €. Ces sommes dépendent fortement des crédits mobilisables dans des budgets souvent contraints et votés en début d’année.
À Cluis, l’aide est attribuée aux enfants licenciés dans un club sportif de la commune ou de l’intercommunalité et résidant dans la commune. Comme à Châteauroux, elle est gérée directement par les clubs. « Quand la suppression a été annoncée, je me suis penchée sur le sujet rapidement car en milieu rural, nous avons également des familles en difficulté. Il fallait proposer une aide pour inciter les enfants à faire du sport ou à poursuivre leur activité. Je ne voulais pas entendre un enfant dire qu’il n’a pas pu faire son sport parce que ses parents ne pouvaient pas payer la licence. De plus, il est important pour eux de faire du sport et de s’éloigner des dérives que l’on peut voir sur les réseaux sociaux », explique Mélissa Penot, adjointe au maire de Cluis, en charge des actions sociales, de la vie associative, des loisirs et sports, de la culture et du tourisme.
« En aidant les familles, on soutient également nos clubs communaux et intercommunaux », Mélissa Penot, adjointe au maire de Cluis, en charge de la vie associative, des loisirs et sports.
Retour de l’aide nationale pour 2026-2027 ?
En parallèle des débats budgétaires, des amendements ont été adoptés - pour avis - par plusieurs commissions de l’Assemblée nationale, visant à rétablir l'accès au Pass’Sport à partir de 6 ans. Un possible rétropédalage semble se dessiner puisque la ministre des Sports, Marina Ferrari, a récemment reconnu l'intérêt de revenir sur cette décision.
Toutefois, en cas d’absence de rétropédalage, le maire de Châteauroux affirme que l’aide instaurée pour la saison 2025-2026 serait maintenue la saison suivante : « À travers ce soutien, on investit sur notre jeunesse, on veut lui redonner l’espoir, que les valeurs du sport se perpétuent ».
À Cluis, l’aide n’est actée que pour cette année. « Nous n’avons pas souhaité nous engager pour l’année prochaine en raison de l’année électorale qui nous attend », indique Mélissa Penot.
Pour les élus, au-delà des bienfaits de l’activité physique pour les plus jeunes, le sport participe pleinement au tissu social et rural. « En aidant les familles, on soutient également nos clubs communaux et intercommunaux », rappelle-t-elle.