Réduction des phytos
L’effet de groupe, un moteur
Plusieurs agriculteurs volontaires du Boischaut nord se sont fédérés en groupe Dephy pour intégrer la réduction de produits phytos dans leur stratégie culturale.
Plusieurs agriculteurs volontaires du Boischaut nord se sont fédérés en groupe Dephy pour intégrer la réduction de produits phytos dans leur stratégie culturale.

La réduction de l’usage des produits phytos place les producteurs dans une zone d’inconfort, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est ce qui a conduit certains d’entre eux à s’inscrire dans la démarche de groupe initiée par les plans Ecophyto, proposée par le dispositif Dephy. Celui-ci vise à tester, valoriser et déployer les techniques et systèmes agricoles réduisant l’usage des produits phytosanitaires, sans laisser de côté les aspects économiques des exploitations.
Trois groupes d’agriculteurs se sont ainsi créés dans l’Indre, dont un en Boischaut nord. Il était réuni le 22 janvier à Valençay pour dresser le bilan des actions menées en 2018 et fixer les perspectives pour 2019. Sur les 12 exploitations adhérentes à la démarche, 10 étaient représentées. Elles bénéficient d’une mise à disposition de l’équivalent de 90 jours d’Astrid Mordon, ingénieure au pôle agronomie de la chambre d’agriculture. Un temps qui se décompose en animation de groupe, organisation de visites de terrain et rendez-vous pour des conseils individualisés chez chacun ou par téléphone. « Profitez-en ! », leur a-t-elle lancé le 22 janvier, en guise d’invitation à décliner le plan d’actions à mettre en oeuvre pour les prochains mois.
Et pour amorcer le débat, elle les a interrogés sur ce qu’ils avaient apprécié en 2018. Outre l’accompagnement individuel, la visite de la plateforme SYPPRE de Villedieu-sur-Indre, la journée dans une exploitation en agrobiologie en Indre-et-Loire figurent parmi les temps forts. « C’est intéressant, il y a plein de choses à prendre », avançait un participant. « Nous avons beaucoup à apprendre des agriculteurs bio, il faudrait plus d’échanges », pointait un autre.
L'agroécologie plébiscitée
Autre fait marquant, la journée innovation le 13 septembre 2018. « Une journée vraiment top », soulignait un agriculteur. L’intervention de Sarah Singla, agricultrice et spécialiste de l’agriculture de conservation, a particulièrement mobilisé leur attention. « On est tous en train de commencer à bricoler sur le sujet. Avec elle, le mot labour n’est pas tabou », ont-ils apprécié. Ce qui les encourage à aller plus loin sur la voie des techniques dites d’agroécologie. Pour certains, cette agriculture très technique, c’est celle de demain. « A condition qu’on nous laisse le glyphosate », glissait l’un d’entre eux, matière active sur laquelle repose aujourd’hui le concept. Le principe d’une journée sur l’agriculture de conservation a été retenu pour 2019.
Tout comme celui de se pencher sur le climat, dans l’optique d’appréhender les tendances lourdes. « Ces 30 dernières années, la température moyenne a augmenté de 1,4 °C. Les projections à l’horizon de 2040 font état à nouveau d’une hausse de 1,4 °C. Quelles stratégies mettre en place pour par exemple semer un colza avec des mois d’été très secs ? », étayait Astrid Mordon. Cette journée climat bénéficiera de l’intervention d’un spécialiste de la chambre régionale d’agriculture.
Le groupe participera par ailleurs en septembre à la plateforme organisée par le pôle agronomie de la chambre d’agriculture, qui aura pour thème les couverts végétaux. Il sera également sollicité à l’occasion du séminaire Dephy, qui réunira les 22 et 23 mai 2019 à Valençay tous les animateurs des groupes de toute la France. Une occasion de montrer que le département, avec ses 3 groupes Dephy, n’est pas en reste en matière d’innovation.