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Les chevaliers du ciel dans les nuages du Berry

Depuis une semaine, les Championnats de monde de voltige aérienne ont pris leurs quartiers à l’aéroport de
Châteauroux-Déols. Bien qu’elle se pratique dans les nuages, cette épreuve sportive nécessite un entrainement qui
se déroule en grande partie sur le plancher des vaches, comme l’explique le pilote Florent Oddon.

Voler, un rêve pour beaucoup, une passion pour certains, un métier pour d’autres. Les Championnats du monde de voltige, organisés pour la seconde fois à Châteauroux, sont l’occasion d’admirer les dignes représentants d’Icare dans le ciel de l’Indre. Boucle, tonneau, vrille, des figures impressionnantes pour le spectateur mais qui réclame maîtrise de l’engin, calme et de bonnes capacités physiques. Pour Florent Oddon, cet événement de fin d’été était un petit peu son baptême de l’air… compte tenu du haut niveau de la compétition.

 

Des premiers pas à 13 ans

En effet, ce membre de l’équipe de France de voltige participe à Châteauroux, à ses premiers championnats du monde. Une première consécration qui ne doit pas cacher une déjà longue expérience dans le domaine de l’aviation pour ce pilote d’à peine trente ans. « J’ai commencé à voler à l’âge de 13 ans dans un aéro-club du Vaucluse, mon département d’origine. Trois ans plus tard, je débutais la voltige aérienne. Cela peut paraître jeune pour des néophytes, mais c’est un sport que l’on doit commencer jeune. Et puis, j’ai très vite ressenti l’envie de le pratiquer », explique-t-il.

Une passion qui ne l’a toujours pas quittée. Également pilote de l’équipe de voltige aérienne de l’Armée de l’air, le maniement de ces formules 1 aériennes, c’est actuellement son quotidien. « J’ai réussi à allier ma passion avec mon métier, c’est plus qu’une satisfaction, se réjouit le lieutenant. Notre rôle est de faire la promotion de l’Armée de l’air en réalisant un programme de figures de voltige lors de meeting ou d’autres manifestations. » Ce sont ses qualités de pilote qui l’ont amené à intégrer l’équipe de France de voltige pour la première fois cette année.

 

Un poids multiplié par dix

Malgré les nombreuses heures de vol à son actif, Florent Oddon a du se préparer longtemps en amont de ces championnats du monde. Dans des avions qui peuvent atteindre les 400 km/h, les manoeuvres de voltige soumettent les corps des pilotes à rude épreuve. « Nous subissons ce que l’on appelle l’accélération gravitationnelle. Lorsque l’on réalise une boucle par exemple, notre poids peut être multiplié par dix ! Pour résister, les qualités physiques et physiologiques sont indispensables. Même si c’est un sport que l’on peut qualifier d’extrême, ce sont des risques calculés. Nous avons une parfaite connaissance de l’avion, des manoeuvres à effectuer. Mais bien entendu l’impondérable existe, un problème mécanique ou un malaise peuvent toujours arriver », indique le jeune homme.

Les arabesques dessinées dans les nuages que le public peuvent admirer, résultent d’un travail intense, dont la plupart est réalisé sur la terre ferme. « En fait c’est un sport très cérébral. Ce que les gens voient pendant des meetings ou des championnats n’est que le rendu final d’un exercice que l’on prépare depuis plusieurs mois. Chacun d’entre nous visualise mentalement ce qu’il doit faire pour obtenir la note parfaite, poursuit Florent Oddon. Une fois en l’air, nos gestes doivent devenir instinctifs. Il faut avoir une concentration maximale. Pour nous aider, les teams, comme celle de l’équipe de France, font appel à des disciplines éloignées du pur aspect sportif, comme par exemple l’hypnothérapie. »

 

Des pilotes plongés dans l’inconnu

Au cours de la compétition, ce ne sont pas moins de quatre vols qui attendent les participants, un premier passage nommé « connu libre » et trois autres appelés « inconnu libre ». « Le connu libre est un enchaînement de figures choisies par la fédération. Tous les pilotes connaissent son contenu et chacun a déjà répété ce programme plusieurs dizaines de fois avant l’ouverture des championnats. Les trois autres vols sont différents. L’inconnu libre contient en effet des figures choisies par les équipes des différents pays participants. Elles sont tirées au sort une journée avant l’épreuve. Aucun entrainement n’est possible. L’aspect visualisation au sol doit être abordé à la perfection », détaille le concurrent.

Florent Oddon est au seuil de sa carrière sportive : « J’espère le faire le plus longtemps possible. Il n’y a pas de limite d’âge dans la voltige. Cette année le concurrent le plus âgé a 74 ans ! Il faudra bien que je lâche le manche un jour, mais je n’y pense pas encore. » Ses ambitions pour ses premiers championnats du monde restent modestes, « je suis un outsider comparé aux pilotes qui ont déjà l’expérience des précédents championnats », admet-il. Il entend néanmoins ne perdre aucune miette de toutes ces prestations pour enrichir sa propre panoplie, pour qui sait peut-être monter sur la première marche du podium lors des prochains Championnats du monde qui se dérouleront à Châteauroux… Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?

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