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Les Labiées dotées d’une myriade de parfums inoubliables

Voici une grande famille de plantes dont les membres se reconnaissent facilement à leurs fleurs irrégulières et à leur tige souvent carrée, un peu rugueuse. C’est la famille des Lamiacées, hier joliment appelées Labiées pour la bonne raison que, chez nombre d’espèces, les pétales à deux lèvres, souvent colorées, se soudent entre elles. Les plantes sont à la fois aromatiques, culinaires, médicinales et mellifères.

La première des qualités des plantes de la famille des Lamiacées tient sans doute au fait qu’elles dégagent de forts parfums qui ne s’oublient jamais. Chacun identifie la lavande, le thym ou le romarin. Au cœur de l’été, sur les coteaux pierreux, ensoleillés et surchauffés des confins méditerranéens, ces aromatiques exhalent puissamment leurs senteurs, enchantent et embaument. Parmi elles, la lavande est certainement la mieux connue. Si, au naturel, elle manque dans nos régions plus septentrionales, elle n’en est pas moins plébiscitée un peu partout. On la voit ainsi pousser près d’un pavillon de parpaing, sur le bord d’une plate-bande où dans une jardinière où elle attire des abeilles survoltées ; et même parfois, ses rangs serrés envahissent un plein champ (comme en Beauce), cultivée en grand pour ses propriétés aromatiques.

MAIS POTENTIELLEMENT « FÉTIDES »

Cependant, à cette famille des Lamiacées, appartiennent aussi des plantes qui ravissent beaucoup moins l’odorat et peuvent prêter à discussion. Affaire de nez, sans doute. Tel est le cas de la népéta chataire Népéta cataria qui s’approche volontiers des habitations et anime les décombres. Si son odeur peut déplaire à l’homme, elle plait au chat – un de ses autres noms n’est-il pas « Herbe-aux-chats » ? – qui, lui, en raffole ; il y a aussi la ballotte fétide Ballota foetida également nommée « puante ». Et, sur le bord du chemin, elle pousse en tapis si roses et si beaux que, même une fine bouche lui pardonnera ses effluves qui, au fond, semblent tout bonnement provenir des tréfonds de la terre.  

AROMATIQUES EN CUISINE  

En cuisine, thym, serpolet, sarriette, menthe, romarin ou encore origan tiennent la corde. Nombre de jardins en détiennent quelques touffes, bonnes pour assaisonner le ragoût, la ratatouille si fameuse, la salade et n’importe quel autre plat qui demande à être un peu rehaussé ; le taboulé, aussi, que relève une pincée de menthe fraîche. Les deux premiers se ressemblent. Le thym – la farigoule provençale – est très aromatique. C’est un ardent buisson, sec, compact et bien fourni qui accroche la jambe nue et y laisse quelques marques. Peu importe ! Quelques petits brins suffisent pour parfumer l’assiette. Quoique, cultivé dans nos jardins, il n’ait pas le même pouvoir odorant. Quant au serpolet, plante que l’on dit préférée du lapin de garenne (mais c’est une légende inscrite dans les livres pour enfants), il pousse un peu partout, sur les talus arides des bords de route,  entre les touffes d’herbe desséchées d’un pré ; on le voit aussi dans une jeune friche, en des lieux incultes juste délaissés. Là, il forme des tapis denses, roses et joyeux, qui attirent l’œil du promeneur… et la gourmandise de l’abeille, friande de son nectar.

OFFICINALES

Nombre de ces Lamiacées sont officinales : d’ailleurs, elles en portent l’adjectif, officinalis. C’est  la lavande – encore elle – l’hysope Hyssopus, le calament Calamintha, la mélisse Mélissa ou encore le romarin Rosmarina ou la sauge Salvia, autant de genres affublés de l’adjectif officinalis, lequel désigne à la perfection leurs ressources médicinales, connues depuis longtemps et toujours en vigueur. Chacune de ces plantes aromatiques peut soigner toutes sortes de désagréments, physiques et mentaux, rhume, goutte, délires intestinaux, troubles gastriques et autres. Elles trouvent ainsi une place de choix dans la pharmacie familiale, s’utilisent en huiles essentielles, infusions, décoctions et tisanes.

ET MELLIFÈRES

Tant de qualités ne peuvent déplaire aux insectes pollinisateurs. Les abeilles, les premières, s’en délectent et, à juste raison, s’enivrent de leur nectar, s’abreuvent de pollen. Mais comment en serait-il autrement ? Elles ne sont ni sottes ni folles : comme d’instinct, elles filent vers ces fleurs groupées si attirantes, aux couleurs souvent vives, à l’architecture plutôt encourageante – chez elle, la lèvre inférieure fait tout bonnement office de piste d’atterrissage tandis que les étamines se courbent vers le bas, déjà prêtes à leur céder une part de leur pollen. De cette familiarité, se dégage un miel de toute beauté qui sera exactement le leur mais qui, plus subtilement et, selon sa provenance, sentira aussi le coteau aride, le jardin soigné, le pré ensoleillé et même la friche mise de côté, tous lieux qui signent la nature libre, ouverte au vent et aux nuages clairs.  

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