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ECHOS DES VENDANGES
Millésime 2024 : une qualité relative

Les viticulteurs de l’AOC valençay jonglent avec la météo capricieuse pour ces vendanges 2024. L’objectif est de récolter le grain le plus vite possible, avant que la pourriture ne se développe trop et en altère la qualité.

Malgré une année difficile dans la gestion des maladies, les premières vendanges laissent présager un millésime plutôt qualitatif. Seuls les volumes manquent à l’appel.

“ Selon les vignerons, selon les types de sol, selon la vigueur des plantes à l’automne, on a des fortunes diverses », résume Francis Jourdain, viticulteur à Lye. Sur le secteur de Valençay, le coup d’envoi des vendanges 2024 a été donné autour du 20 septembre, même si en ce début de semaine quelques viticulteurs n’avaient pas encore débuté les leurs. Les autres « récoltent en fonction des coups d’eau. Si les averses se poursuivent, sur certaines parcelles, entrer dans les vignes avec les machines à vendanger pourra s’avérer difficile », avance-t-il.  

 

TROP D’EAU POUR LES VIGNES 

A l’image des autres cultures, la vigne a elle aussi été malmenée par les intempéries cette année. Le printemps plus qu’humide a laissé des traces de coulures et de mildiou sur la majeure partie du vignoble. Près de 250 mm de pluie sont tombés sur les mois de mai-juin-juillet, « alors que la vigne veut du chaud et du sec, on a eu du froid et du mouillé », décrit Francis Jourdain. Un cumul d’eau préjudiciable pour la vigne en général, mais surtout pour les jeunes plans et les viticulteurs du secteur estiment en avoir perdu près de 30 %.  

Francis Jourdain juge avoir deux tiers de pertes sur certaines parcelles par rapport à 2023, tout comme ses confrères de Meusnes. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, « les averses des derniers jours et l’humidité ambiante sont propices au développement du botrytis », déplore-t-il. « Même si je suis agréablement surpris, pour le moment ça tient ; compte tenu du temps, ça pourrait-être pire », nuance Benoit Lagarde, du vignoble Gibault. Se présentent aux vignerons deux solutions : vendanger des grains pas très mûrs ou des grains touchés par la maladie pouvant donner un « goût de poussière, de terre ». 

"On a un équilibre correct,  entre degré et acidité. La qualité est plutôt pas trop mal pour  le moment" Benoit Lagarde, vignoble Gibault. 

VERS DES VINS LÉGERS 

Pour l’heure, Francis Jourdain ne remarque « aucune dérivation aromatique et gustative » sur les bennes de rouge et de sauvignon blanc qu’il a récoltés. « Pour le moment, on est surpris de n’avoir aucune trace de faux-goût sur les rouges, liée à l’éventuelle présence de brotrytis », développe-t-il. Même son de cloche à chez Benoit Lagarde, « on a un équilibre correct, entre degré et acidité ».  

En présence du champignon, les viticulteurs ont à leur disposition des techniques de vinification pouvant gommer le mauvais goût causé par ce dernier. « Ce truchement dénature le vin, car pour retirer ce goût et cet arôme de pourriture, on ôte automatiquement les gouts francs du millésime. Là aussi c’est une question de choix : on fait ce qu’il faut en cave ou non, et dans ce cas le vin ne se vendra pas », estime Francis Jourdain.  

Si le volume pêche cette année, la qualité est « plutôt pas trop mal pour le moment. Il est sûr que l’on ne sera pas sur un millésime mûr comme en 2020 ou 2023 », avance Benoit Lagarde. Les vignerons annoncent des blancs aux notes de fraîcheur et des rouges assez légers. 

Les vendanges vont aller assez vite pour de nombreux vignerons de l’appellation, afin de prendre le maximum de grains lorsque la météo le permettra, « vu les conditions climatiques, la nature prendra sa part », philosophe Francis Jourdain. 

 


ELLE LE DIT 
Virginie Bigonneau, présidente du syndicat viticole  de Reuilly

« Les vendanges, débutées vers le 20 septembre, touchent à leur fin, en jonglant avec la météo. La quantité est plus importante qu’espérée, malgré les coulures et le mildiou. Elle est variable selon le terroir, les cépages et les secteurs. La qualité est satisfaisante. Pour le moment, on a juste rentré du grain, tout le travail de vinification nous attend. Le vrai bilan de cette campagne sera livré dans quelques semaines ou mois ». 


 

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