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PALAIS FENDU : UNE ANOMALIE ÉTUDIÉE

Le travail de sélection couplé aux avancées sur le génome offre la possibilité aux éleveurs de valoriser certaines caractéristiques, afin de faire évoluer le potentiel génétique de leur cheptel. D'autres mutations non valorisantes, à l'image du palais fendu dont les contours sont connus depuis quelques années, demandent une approche particulière lors des croisements pour les contenir.

Le palais fendu fait partie de ces mutations génétiques demandant une gestion adaptée, pour limiter sa diffusion.

A la loterie génétique lors des croisements, les bons comme les mauvais gènes peuvent s'exprimer. A travers le travail de sélection, les bons gènes, à l'image du sans corne ou du culard, sont appréciés et recherchés par les éleveurs.

En revanche, les particularités génétiques présentant une anomalie entraînant une malformation nécessitent une approche particulière. Le palais fendu fait partie de ces mutations génétiques demandant une gestion adaptée, pour limiter sa diffusion.

UN RÉFÉRENCEMENT DE TOUTES LES ANOMALIES BOVINES

Depuis 2002, toutes les particularités ou anomalies repérées en élevage bovin sont répertoriées par l'observatoire national des anomalies bovines (ONAB). Cet organisme est piloté par l'Idele, l'INRAe et tous les acteurs du monde de l'élevage (organisme de sélection, vétérinaires, inséminateurs, GDS, etc).

« L'idée est que chaque acteur fasse remonter à l'ONAB les particularités qu'il rencontre, en donnant le maximum d'informations sur l'animal, accompagné d'un prélèvement biologique afin de réaliser un génotypage et/ ou un séquençage pour voir si l'anomalie est génétique ou pas. Depuis 2014, en race limousine, nous avons recensé 38 cas de palais fendu d'origine génétique avérée » explique Julien Mante, directeur technique chez France Limousin Sélection.

Les avancées en génétique sont telles que, selon les animaux présentant cette pathologie et si leurs ascendants sont connus, il est possible de remonter jusqu'à l'animal qui aurait diffusé le gène « palais fendu » dans cette lignée-là. « De là découle un choix de gestion. Créalim* a décidé de ne plus mettre en vente d'animaux ayant ce gène, pour limiter sa diffusion. En IA, la diffusion des anomalies génétiques est bien plus rapide et grande qu'en vente de reproducteurs pour de la monte naturelle. En période de qualification, nous sélectionnons les animaux connus comme porteurs de cette particularité au même titre que les autres animaux » poursuit-il.

* Créalim : organisme en charge de conduire le schéma de sélection sur descendance en station et de diffuser les taureaux d'Insémination Animale en race Limousine.

UN TEST POUR RECONNAÎTRE LA MUTATION DANS LE GÉNOME

Le génotypage des animaux a permis de réaliser une cartographie de la région génomique unique responsable de cette particularité. Dans cette zone se trouvent plusieurs gènes qui pourraient être en cause dans cette anomalie. « De ces résultats, l'ONAB a mis en place, en 2017, un test sur haplotype afin d'aider à suivre les fragments de chromosomes associés avec mutation, et ainsi prédire le statut des animaux déjà génotypés » détaille Julien Mante.

Depuis 2019, tous les veaux entrant en station de qualification à Lanaud sont soumis à ce test. « Aujourd'hui, tous les veaux sont non porteurs de la mutation » note le directeur technique. En race limousine, 12 000 tests ont été réalisés en quatre ans ; sur cette problématique de palais fendu, il s'avère que 95 % sont des homozygotes sains. Car oui, l'approche de la mutation du palais fendu est similaire à l'approche du sans corne. Un animal peut être hétérozygote ou homozygote, selon avec quel animal il est accouplé. L'anomalie s'exprimera ou non, il sera porteur sain ou non. Toutefois, Julien Mante tient à préciser que « la survenue d'un palais fendu n'est pas uniquement due à une question génétique. Un palais fendu peut aussi être la conséquence d'un défaut d'alimentation de la mère pendant sa gestation. Par exemple, le lupin peut provoquer ce type d'anomalie sur les veaux ». Cette déformation provoque généralement le décès du jeune veau dans les heures, voire les jours, qui suivent sa naissance.

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