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Apiculture
Un travail en symbiose entre apiculteur et agriculteurs

 Hervé Oizon, apiculteur récoltant basé à Prissac, collabore avec de nombreux agriculteurs de l’Indre mais aussi les départements riverains. Son objectif est de pouvoir transhumer ses ruches sur différents sites en fonction des cultures implantées. Une manœuvre impossible sans le soutien des agriculteurs volontaires.

Hervé Oizon a débuté son aventure dans le domaine apicole en 2010. « J’étais alors en double activité. Mon ancien emploi dans l’industrie, entre Nantes et Paris, et mes ruches ici à Prissac », rapporte-t-il. Epuisé par les trajets, par la gestion à distance de ses ruchers soignés 3 jours/ semaine par un saisonnier, « j’étais sur place du mercredi soir au dimanche soir. Pour ce faire,j’avais étalonné mes congés sur l’année pour pouvoir travailler sur les ruches, extraire le miel... Une organisation contraignante à terme », se souvient-il. Piqué par la passion de l’apiculture, il décide de s’y consacrer à 100 % en 2017. 

 

Transhumer passe par le dialogue

Aujourd’hui, il a 700 ruches. « Mon idée est d’augmenter le cheptel, pour pouvoir en hiverner 800-900. » Il est épaulé par deux saisonniers, de février à octobre, pour la préparation des ruches, la surveillance des ruchers, la transhumance, la mise en pot du miel, la préparation des commandes...

Hervé transhume ainsi la majorité de ses ruches entre mars et août. Une partie d’entre elles restent fixes sur des emplacements stratégiques, que ce soit pour la production de miel ou l’élevage de reines. « La transhumance est une nécessité pour que les abeilles aient de quoi manger toute l’année. Si elles ont un apport de nourriture suffisant autour de la ruche, les colonies seront plus résistantes, moins sujettes aux problèmes sanitaires et j’aurais moins de mortalité », précise l’apiculteur.

Pour assurer la pérennité de ses abeilles et une production de miel intéressante, Hervé passe du temps à parcourir les campagnes à la recherche d’emplacements adéquats pour de futures miellées. Sa quête le conduit dans l’Indre, la Vienne, la Haute Vienne et l’Indre-et-Loire.

Lorsqu’il repère un site intéressant, il contacte l’agriculteur. S’engagent ainsi de longs échanges sur la complémentarité de leurs activités. « Il faut que je connaisse son ressenti sur le fait d’accueillir des ruches sur telle ou telle parcelle. Dans 40 % des cas, on doit déminer le terrain, mettre fin aux préjugés, aux "on dit" dont nous sommes régulièrement victimes. A force de dialogue, en expliquant notre travail, des barrières tombent », souligne l’apiculteur.

De fil en aiguille, il a ainsi maillé une partie du territoire, pour installer ses ruches, au moment opportun. « En discutant avec les uns et les autres, on m’informe que tel voisin a le projet d’implanter du colza, du trèfle incarnat, du tournesol, ou toute autre culture intéressante pour la production de miel. Il est primordial que je sache à l’avance les cultures à venir, pour être réactif, m’organiser dans la mise en place des ruches avant le début des floraisons. C’est comme ça que les partenariats entre les agriculteurs et les apiculteurs se créent. » 


Une prise de conscience du monde agricole

A travers ces échanges, les deux parties déterminent l’emplacement des ruches, en fonction de l’exposition au vent, son accessibilité en pick-up… Ils vérifient que l’installation ne gène pas l’exploitant dans ses manœuvres. L’apiculteur note qu’aujourd’hui, « il y a une prise de conscience de l’importance des ruches sur une parcelle, sur l’impact qu’elles ont sur une culture ».

La notion de préservation de la biodiversité, le positionnement des agriculteurs sur leurs méthodes de travail ont aussi évolué. « On avance dans le même sens, c’est très positif. » Au quotidien lors de ses tournées de vérification des ruchers, Hervé croise régulièrement les agriculteurs avec lesquels il travaille. Tous s’inquiètent de la santé des ruchers, savoir si les abeilles ont de quoi vivre et produire du miel. 

 

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