OVIN
Vente de reproducteurs : la foire de Saint-Benoît, un véritable carrefour
Comme tous les ans, hors 2020, la foire ovine de Saint-Benoît-du-Sault prend ses quartiers sur la promenade, le premier mercredi du mois d’août. Une foire qui s’inscrit une année de plus dans un contexte tendu pour la filière.
Pour la foire ovine 2022, le mercredi 3 août, pas de race à l’honneur, mais le retour des animations : démonstration de chiens de troupeaux – conduits par Antoine Brimboeuf et Anne Lefébure – et de tonte, repas proposé au public à base de gigots d’agneaux produits localement. « Comme tous les ans, nous avons gardé le système de primes aux acheteurs, c’est-à-dire 15 euros par bélier et 50 euros pour un achat minimum de trois béliers. Cette dernière prime est possible grâce au partenariat historique avec le Super U de Saint- Benoît-du-Sault » détaille Cédric Vannier, éleveur ovin sur Chaillac et élu du comité de foire.
UNE FILIÈRE CHAHUTÉE
« Pour la filière, ce n’est pas l’euphorie. Les cours sont identiques à 2021 mais nos charges ont flambé. L’ovin est un élevage qui coûte cher en alimentation, en sanitaire et en énergie. En moyenne, l’aliment a pris 25 %, le carburant a facilement doublé et les produits de déparasitages sont en constante croissance, avec 200 euros aujourd’hui sur ce poste-là nous n’avons plus grand chose, alors que les ovins sont des animaux sensibles aux maladies et parasites » développe Cédric Vannier. C’est sans oublier les oligoéléments et minéraux qui ont augmenté de 20 % sur le dernier semestre. La prestation de tonte ou les augmentations de charges, notamment en carburant, sont répercutées.
Actuellement, le cours moyen de l’agneau est de 3,70 à 3,85 euros du kilo vif. Pour rentrer dans les frais des éleveurs, l’agneau devrait se vendre autour de 4,50 euros du kilo vif, « soit le prix pratiqué au moment de Pâques, mais ce n’est pas dans la tendance du côté des acheteurs. Aujourd’hui, on constate un repli autour de l’ovin, une baisse de la consommation, poursuit-il. L’équilibre n’étant pas là, nous limitons les dépenses comme sur l’engrais, la construction de nouveaux bâtiments ». Un contexte difficile que traverse la filière depuis quelques années, et qui ne facilite pas le renouvellement des générations via de nouvelles installations. « Certains jeunes reprennent une exploitation familiale et en se diversifiant, ce qui maintient encore un peu l’élevage ovin sur nos secteurs » rassure-t-il.
SAINT-BENOÎT, UNE VITRINE POUR L’ÉLEVAGE OVIN
Malgré ce contexte complexe, « les sélectionneurs ovins vendent pas mal ces derniers temps » pointe-t- il, une tendance qui sera confirmée lors de la foire de Saint-Benoît, une des rares de région Centre-Val de Loire et des départements voisins. A elle seule, cette manifestation draine des sélectionneurs de l’Allier, de la Côte-d’Or, de la Saône-et-Loire, de la Vienne et des acheteurs des quatre coins de la France. Autour des cases, l’an passé, le jeune reproducteur se négociait entre 420 et 480 euros, « les prix devraient être dans la même fourchette cette année. Et j’espère que tous trouveront preneurs et que des contacts pérennes se noueront. La foire n’est pas qu’un lieu de vente, c’est aussi une vitrine pour les sélectionneurs présents » rappelle l’éleveur de Chaillac.