Aller au contenu principal

ARGENTON-SUR-CREUSE, UN CONCOURS ANCRÉ DANS L’HISTOIRE

Le concours interdépartemental de la race limousine d’Argenton-sur-Creuse revient sous la halle, après deux annulations en raison des restrictions Covid-19. Près de 230 animaux seront présents les 27 et 28 janvier. Un concours que Roland Martin, d’Orsennes, suit depuis des décennies. 

Le concours interdépartemental de la race limousine d’Argenton-sur-Creuse est une institution, même si sa datation est relativement floue. Il y a des traces de son existence avant la Seconde guerre mondiale et de sa reprise à la fin de la guerre. « Il est dit qu’il a eu lieu aux abattoirs, puis dans la cour du Cheval noir, avant d’être sur le champ de foire, puis sous la halle. Nous avons retrouvé le premier statut du syndicat daté de 1955 », resitue Roland Martin, président du syndicat limousin départemental de 1987 à 2018.

L’ESSOR DES ANNÉES 70

L’ascension du concours limousin indrien, et de la race en tant que telle, est due au travail acharné de François Duhail, « qui était un président inégalable. Il s’est démené corps et âme pour que le concours d’Argenton prenne de l’ampleur », déclare Roland Martin. A l’époque, le concours était porté par le syndicat limousin de la région d’Argenton, ce qui représentait peu d’éleveurs. Dans les années 70, François Duhail a incité les éleveurs à inscrire leurs bêtes au herd book limousin (HBL) et donc à pousser la sélection. A cette époque, la race limousine explosait à l’international, dopant ainsi les ventes. « Nous vendions cinq fois plus cher nos animaux en partance pour le Canada ou autres, que sur place. Cet intérêt pour la race et la situation économique ont clairement motivé les éleveurs à participer et à aller plus loin dans la sélection », retrace Roland Martin. 

1992, UN TOURNANT POUR LE CONCOURS

En 1992 s’est déroulée la première édition sous la halle municipale, un cap primordial pour le maintien du concours. « Fin janvier, en plein air, il fallait avoir le moral pour y conduire les bêtes, les brosser sous la neige… Si la halle n’avait pas été construite, le concours aurait disparu », poursuit Roland Martin. D’ailleurs, il ne remerciera jamais assez le maire de l’époque, André Advenier, qui a créé cet espace couvert, « alors que personne n’en voulait, car pourquoi bâtir une halle en dur pour 48 heures de concours bovin », ajoute-t-il. Roland Martin y a remporté son premier et unique prix d’honneur mâle jeune avec “Facile” « C’est mon plus beau souvenir du concours d’Argenton-sur-Creuse », confie-t-il avec émotion. En 2005 et 2006, il est monté au salon de l’Agriculture avec “Twist”, un taureau mixte viande. « J’avais toujours rêvé d’y emmener une bête en concours. Pour nous petits éleveurs, notre but est de pouvoir y aller au moins une fois. Le résultat n’est qu’accessoire, nous ne sommes pas de gros compétiteurs ».

UNE ÉMULATION ENTRE ÉLEVEURS

Des anecdotes autour du concours d’Argenton, Roland Martin n’en manque pas, lui qui n’a jamais raté un concours depuis ses plus jeunes années. « J’avais 10-12 ans lorsque j’y suis allé pour la première fois comme spectateur et il y avait une cinquantaine de bêtes sur le champ de foire », se souvient-il. Quelques années plus tard, c’est en tant qu’éleveur qu’il a vécu le concours et ses évolutions. Car outre le déménagement de la compétition sous la halle, son ouverture à tous les éleveurs limousins a été la plus grande révolution. « Avant, il y avait les éleveurs limousins de l’Indre, ceux des cantons de Magnac-Laval et de La Souterraine. Cette ouverture, qui a fait l’effet de bombe pour certains, a été une bonne chose car cela a redynamisé le concours, créé de l’émulation entre les éleveurs, des échanges de pratiques d’élevage, témoigne Roland Martin. Argenton est perçu par certains éleveurs comme l’antichambre du National. Etant un des premiers concours de l’année civile, il permet aux fraîchement qualifiés pour le salon de l’agriculture de faire travailler leur bête et pour les autres, de voir le comportement de leurs animaux en concours, en vue des autres échéances nationales. » Il ne cache pas que désormais, à Argenton, « il faut s’accrocher pour décrocher un prix face aux grandes écuries de la Haute-Vienne. Mais c’est galvanisant ce genre de challenge », considère-t-il.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 91€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Aurore Paysanne
Consultez le journal L'Aurore Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal L'Aurore Paysanne
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Vous aimerez aussi

Près de 200 agriculteurs ont répondu à l’appel de prise de parole de la FDSEA, ce lundi 3 novembre.
Remettre de l'humain au cœur des échanges

Pas de tabous et quelques réponses pas toujours convaincantes, selon les participants… Le 3 novembre, dans l’auditorium du Crédit Agricole à C

Les conditions météorologiques des derniers jours étaient favorables au semis d'orges d'hiver et de blé.
Des semis sous de bons auspices

Les semis d’orge touchent à leur fin et ceux de blé vont bon train.

Les participants se sont retrouvés dans la cour de ferme d’Emmanuel Daudon, à Vicq-Exemplet, autour de trois moissonneuses-batteuses de marque et de technologie différentes mais que l’on retrouve dans la plupart des exploitations.
Former pour mieux moissonner : des réglages qui paient

Une formation sur le réglage des moissonneuses a permis à des agriculteurs du GVA La Châtre-Saint-Août d’améliorer leurs récoltes et leurs économie

Les enchères du 15 octobre étaient très rythmées, 23 reproducteurs sur 24 ont changé de main. Le prix moyen de cette 8e vente s'élève à 5 104 euros.
Vente de reproducteurs limousins : enchères au sommet

Salle comble le 15 octobre, pour la 8e vente de reproducteurs limousins au cadran des Hérolles.

Samuel Huygue, apiculteur sur Ingrandes, envisage de transhumer une partie de ses ruches l'an prochain, pour développer sa gamme et multiplier les chances de miellées.
Entre sécheresse et canicule : une saison apicole délicate

Installé depuis juin 2024, Samuel Huygue apiculteur à Ingrandes, revient sur sa seconde année de production.

Jacques Rivière, un centenaire à la mémoire vive

À Vendœuvres, Jacques Rivière, ancien professeur et dernier directeur de l’école agricole de Lancosme, porte un regard critique sur l’enseignement

Publicité