«Avec l’arbre Paulownia, ils veulent dynamiser la filière bois »
Julien Meyer et Sébastien Herrou ont remporté le second prix du concours Agreen startup Normandie 2023, jeudi 9 mars. Lors de cette quatrième édition, ils ont mis en valeur l’arbre Paulownia grâce auquel ils veulent développer une filière bois vertueuse pour la planète et les agriculteurs.
Julien Meyer et Sébastien Herrou ont remporté le second prix du concours Agreen startup Normandie 2023, jeudi 9 mars. Lors de cette quatrième édition, ils ont mis en valeur l’arbre Paulownia grâce auquel ils veulent développer une filière bois vertueuse pour la planète et les agriculteurs.



C’est l’histoire d’un arbre : le Paulownia. Encore mé connu en France, il a tout d’un grand OutreAtlantique et chez nos voisins européens tels que l’Allemagne, le Portugal ou les PaysBas, d’où est originaire Julien Meyer. Ce dernier est fon dateur de la SARL Florissant avec sa femme Sandrine et leur colla borateur, Sébastien Herrou issu d’une famille d’agriculteurs. Le couple s’est implanté il y a une dizaine d’années en Bretagne, à Plougoulm (Finistère) où il a créé sa société arboricole. Initialement spécialisés dans la haie (lauriers, cyprès, thuyas, etc.) et dans la dis tribution d’arbrescadeaux embal lés écologiquement, il se penche sur les bienfaits du Paulownia en s’associant avec WeGrow (Alle magne), leader du marché en Europe, en 2021. « Ce sont les meilleurs du secteur. Ils ont leurs propres variétés, développées en interne. Nous sommes leur partenaire exclusif pour le marché francophone. Ils développent les essences et nous les vendons, nous conseillons surtout », explique Julien Meyer. L’objectif affiché est clair : proposer aux agriculteurs une solution rentable et durable pour leurs terrains inexploités ou en friche avec « une essence facile et peu exigeante, pour diversifier leur exploitation, et générer des revenus complémentaires, tout en faisant un geste écologique fort ».
L’ARBRE AUX MILLE VERTUS
Non invasif, avec une croissance rapide, doté d’un bois imputres cible il résiste énormément à l’eau et léger... Les qualités de l’essence de Paulownia sont nombreuses. « C’est un super arbre, qui fait du bien à l’environnement, valorisable via la vente de bois », s’exclame Sébastien Herrou. Mais son principal atout réside dans sa captation de CO2, « entre huit et dix fois plus qu’une autre variété. Il produit aussi quatre fois plus d’oxygène qu’un arbre classique. Sur ces aspects, il n’y a pas d’arbre qui lui arrive à la cheville », spécifie-t-il. Côté bois, la matière est très dure, mais légère comme le Balsa avec une densité sèche affichée autour de 260 kg/m3 en comparaison, le chêne pèse environ 770 kg/m³, le hêtre 720 kg/m³, le pin 480 kg/m³ et l’épicéa 450 kg/m³. Ce qui permet de réduire les coûts de transport et d’énergie. « Il a du mal à brûler, son point de fusion est très haut. On ne l’utilise donc pas pour faire du bois de chauffage », remarque Sébastien Herrou. Le Paulownia s’adapte à tous les terrains, bien qu’il préfère les sols drainants plu tôt qu’hydromorphes. Au début de sa croissance, il peut pousser d’un centimètre par jour.
« DURABLE ET RENTABLE »
Le bois de Paulownia est des tiné à être vendu comme du bois d’œuvre dans l’ameublement, le secteur du bâtiment (notamment en isolant dans les tiny house), l’automobile, l’aéronautique ou les sports marins il fait d’excellentes planches de surf. « Il a cette diversité qui lui permet énormément d’applications », résume Sébas tien Herrou. A ce titre, l’entreprise joue les intermédiaires entre les producteurs et les sociétés fran çaises intéressées par le bois d’œuvre. L’idée, c’est « de faire appel à des agriculteurs qui ont des terrains en friche, non utilisés », remarquetil. Il faut compter environ 4 000 € pour l’implantation d’un hectare, soit 5,50 € le plant. La commande minimale est de 216 arbres. La revente de bois de Paulownia, en ce moment, est fixée à 140 €/m3. Si les entrepre neurs n’ont pas les compétences visàvis du marché du carbone, nul doute que c’est une piste à évaluer en lien avec les collectivi tés ou chambres d’agriculture.