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Brexit : Quand les sujets de sa majesté deviennent français

Les ressortissants britanniques installés en France ne voient pas d’un très bon oeil le Brexit. Tim et Mary Beedell, agriculteur à Tendu, foncièrement contre, ont décidé de demander la nationalité française.

"Sans le Brexit, nous n’aurions pas demandé la nationalité française Il faut vraiment être très motivé pour se lancer dans ces démarches fastidieuses." explique Mary Beedell

Après avoir passé ces 30 dernières années à Tendu en tant que polyculteurs éleveurs, et approchant de la retraite, le couple Beedell n’avaient aucune intention de retourner en Angleterre. « On avait décidé de rester ici, de garder nos habitudes de voyages vers le Royaume-Uni », explique Mary Beedell. Mais le Brexit a changé la donne. « C’est une connerie monumentale », lâche Tim Beedell. En effet, le couple ne voit aucun avantage pour le Royaume-Uni dans ce divorce, « pourquoi vouloir briser des accords positifs tant pour la population britannique, que pour son économie. Tout le monde se renferme sur ses positions, sans parler du gaspillage financier que toutes ces négociations et tractations induisent », abonde son épouse.

 

« Pour nous Britanniques vivant ici, nous avons toutes nos attaches en France et dans l’Indre, les conséquences annoncées par le Brexit ont été le moteur pour que l’on se lance dans les démarches pour devenir Français » expliquent-ils. Fin 2017, les Beedell débutent ce qu’ils définissent comme « le parcours du combattant » pour acquérir la nationalité française.

 

Près de deux ans de démarche

Dans un premier temps, les Beedell ont dû constituer un dossier très fourni retraçant leur parcours professionnel, livre de comptes de l’exploitation à l’appui, leur patrimoine et baux ruraux, leurs extraits de naissance ainsi que ceux de leurs parents respectifs, leur acte de mariage et ceux de leurs ascendants. « On a envoyé un dossier de la grosseur d’un annuaire au ministère des affaires étrangères », ironise Tim.

Suite à quoi, le couple a passé un examen de français, avec deux oraux et un QCM basé sur des saynètes d’une minute vues sur ordinateur. « Les oraux duraient 10 minutes, sur un sujet choisi par l’examinateur, c’était l’épreuve la plus difficile pour moi, concède Mary, qui maîtrise bien le français. Je suis introvertie, et ce genre d’exercice est stressant pour moi, alors que Tim qui est de nature extravertie, n’a pas trouvé l’exercice compliqué ».

Depuis, les sujets de sa majesté ont été convoqués par la gendarmerie de Saint-Benoît-du- Sault, ils ont eu aussi de multiples visites des forces de l’ordre en voiture banalisée, « pour vérifier si nous étions bien qui nous prétendions être, vérifier sur place les informations données dans notre dossier » note Mary.

Dernière étape, en mai dernier, rendez-vous à Tours, « comme pour les autres entretiens, nous avons été pris individuellement », précise Tim. Au menu : la connaissance de l’histoire française, connaître leur attachement aux valeurs du pays, évaluer leur intégration dans le pays grâce à leur implication dans des associations locales ou autres. « On nous a demandé ce qu’était pour nous la liberté, l’égalité, la fraternité, comment pouvons nous définir la solidarité à la française, détaille Mary. Question déstabilisante au début. En y repensant, je ne sais pas si un français saurait y répondre du tac au tac sans être surpris par la question ».

A l’issue de ce rendez-vous, la personne les ayant reçus rédige document à l’intention du préfet de l’Indre, « qui émet un avis favorable ou défavorable à notre candidature à la nationalité française. Avis qui remonte au ministère des affaires étrangères. Depuis nous attendons une réponse », spécifie Tim. En effet, entre leur dernier entretien et la validation définitive de la demande de nationalité française, il y a 6 mois de délai. « Sans le Brexit, nous ne l’aurions pas fait. Il faut vraiment être très motivés pour se lancer dans ces démarches fastidieuses », avoue Mary. Aujourd’hui, les Beedell attendent leurs nouveaux papiers français, qui pourraient arriver courant décembre... soit quelques semaines après la sortie annoncée du Royaume-Uni prévue pour ce 31 octobre. Joli cadeau de Noël qu’une nouvelle nationalité.   

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