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Comment adapter les variétés végétales au climat de demain ?

En partenariat avec plusieurs organismes stockeurs et le réseau des chambres d’agriculture, Arvalis-Institut du végétal travaille d’arrache-pied sur la sélection des variétés de blé et de maïs qui sortiront leur épingle du jeu dans les prochaines décennies. Tour d’horizon des tendances.

Afin de déterminer quelles sont les variétés (blé comme maïs) qui résistent le mieux à la sécheresse, les ingénieurs mettent en place des essais en irrigué et en pluvial sur des micro-parcelles

La question de la génétique variétale des cultures de demain était le thème d’un colloque organisé par Arvalis, en janvier dernier. Les deux intervenants ont rappelé l’évolution souhaitée par les agriculteurs en matière de choix variétal. Dans les années 90, la question de la résistance au stress hydrique n’était pas la priorité, elle le devient aujourd’hui, en blé comme en maïs. Par exemple, la qualité du blé en termes de PS ou de protéines. Moins problématique hier, les meuneries et semouleries désirent aujourd’hui un blé à fort taux de protéines. A cause de molécules chimiques qui disparaissent du marché, la notion de résistance aux maladies et à certains ravageurs devient également une priorité. Malgré un progrès génétique continue sur les rendements, fort est de constater que ces derniers ont tendance à stagner depuis les années 2000. Là où, de moyenne ils augmentaient de 1,1 q/ha/ an avant 1999 en blé, ils se sont stabilisés depuis. La notion de stress abiotique était la colonne vertébrale de l’intervention des deux ingénieurs spécialisés. Le stress abiotique correspond au stress que ressent un être vivant quand son environnement varie. Pour les plantes, il peut être engendré par un excès ou un manque d’eau, de fortes variations de température, la présence de gel ou de vents violents, etc. Le changement climatique, entraînant une variation de ces phénomènes météorologiques, participe à l’augmentation de ce type de stress pour les végétaux.

EXPÉRIMENTER, ENCORE ET TOUJOURS

Afin de déterminer quelles sont les variétés (blé comme maïs) qui résistent le mieux à la sécheresse, les ingénieurs mettent en place des essais en irrigué et en pluvial sur des micro-parcelles. Ces expérimentations permettent de mesurer la résistance desdites variétés au stress hydrique, mais aussi de mesurer leur potentiel de rendement en situation favorable (bonne année ou irrigation.) A cette fin, ils disposent de stations d’essais équipées de toits roulants. Ainsi, ils sont en mesure de couvrir une ou plusieurs variétés à des stades clé (montaison, remplissage du grain, etc.) afin d’analyser l’impact que le manque d’eau, à ces stades précis, peut avoir sur le rendement. Face au stress climatique rencontré par les blés durant la campagne 2022, les chercheurs en génétique du végétal de l’institut technique ont comparé plusieurs variétés de blés tendres. Les rendements de certaines d’entre elles sont moins impactés par ce stress. Le travail des semenciers va donc dans le sens de ces variétés, sans oublier que les hivers des décennies à venir seront sans doute plus arrosés. (Les météorologues prévoient un volume de pluviométrie équivalent à aujourd’hui mais réparti différemment sur l’année.) L’agriculteur aura donc besoin de variétés de blés qui résistent à l’hydromorphie en début de cycle, mais aussi au stress hydrique en fin de cycle. Gros challenge ! Si l’on prend l’exemple du blé tendre, Arvalis a relevé dans ses essais de l’an passé, toutes variétés confondues, une baisse de 28 q/ ha entre un blé qui n’a pas reçu une goutte d’eau entre le stade montaison et le stade remplissage et un blé irrigué à hauteur de 100 mm à ces mêmes stades. Côté maïs, c’est avant tout la résistance hydrique qui est au cœur des recherches des semenciers. Afin d’assurer des rendements corrects, même avec des variétés résistantes au stress hydrique, les chercheurs restent convaincus que l’accès à l’eau sera une priorité dans les décennies à venir. De cet accès à l’eau dépendra également la réussite d’une bonne fertilisation, et donc d’un rendement correct.

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