Aller au contenu principal

De grosses disparités en perspective

Si, pour l'instant, la ferme indrienne tient encore globalement bon face aux aléas climatiques et économiques, les représentants des organisations professionnelles agricoles craignent des mois à venir difficiles, voire ponctuellement très difficiles.

Dans l'Indre, les élus professionnels craignent des récoltes en retrait, voire nulles là où les orages ont tout anéanti sur leur passage.

Cette année, encore bien plus que les années précédentes, on s'achemine vers une très forte diversité de situations dans la campagne indrienne. Un constat qui inquiète les présidents des organisations professionnelles agricoles (OPA) du département. Ils ont choisi de se réunir au sein du Conseil de l'agriculture française (Caf) *, avant le début de la moisson, pour échanger sur leurs préoccupations à ce sujet.

Les craintes exprimées ce 7 juin concernent toutes les productions. Sur le plan climatique, la sécheresse et les deux récents épisodes de grêles touchent de manière très différenciée et parfois très importante les exploitations. Pour l'un ou l'autre de ces aléas, il est très difficile d'avoir une vision claire à ce jour. Néanmoins, ce qui est pressenti laisse augurer des récoltes en retrait, voire nulles là où les orages ont tout anéanti sur leur passage.

GARE À L'EFFET CISEAU

A ces intempéries s'ajoute un contexte géopolitique totalement inédit. « En élevage, les charges ont grimpé en flèche alors que les prix de vente n'ont pas bougé », pointe Jérôme Tellier, président de la FDSEA. Il souligne par ailleurs que la contractualisation en viande bovine, mise en place depuis le début d'année, « a du mal à démarrer. On ne va pas rattraper les pratiques de ces vingt dernières années en signant un contrat sur trois ans, surtout en ce moment. Il faudrait des indexations », poursuit-il.

Si dans les ateliers bovins, pour l'instant « on consomme nos aliments, la difficulté est à venir », s'accordent à dire les représentants des OPA ; il n'en va pas de même en élevages avicoles et porcins. Dépendants des achats d'aliments, les effets de l'envolée des charges y sont très prégnants : « En porc, il nous faudrait des cours à plus de 2 € au cadran pour passer », estime Bruno Tardieu, président de la Caisse régionale du Crédit agricole du Centre Ouest, soit 50 à 55 cts de plus qu'actuellement. « En grandes cultures, le problème va se poser lorsqu'il y aura l'effet ciseau, juge Dominique Jacquet, vice-président d'Axéréal. Or, c'est comme la pluie, on ne sait pas quand… ». Pour l'instant en effet, les cours de grains sont à un niveau qui permet de couvrir la hausse des charges, mais que se passera-t-il lorsque les cotations des denrées vont retomber ? La chute pourra être brutale et en totale inadéquation avec la cherté des intrants utilisés pour cultiver. Ce qui pose la question dès maintenant de l'achat des engrais pour la campagne à venir : les prix sont plus du double de ceux pratiqués il y a un an, avec des fluctuations sensibles d'une semaine à l'autre. Pas facile de déclencher l'acte d'achat dans ces conditions, tous les repères sont biaisés. Bruno Tardieu indique que, comme pour les crises des années passées, le Crédit agricole fera du sur mesure. Il invite d'ailleurs les agriculteurs à aller voir leur conseiller. Les représentants des organisations professionnelles ont convenu de se revoir après la moisson pour établir une stratégie d'accompagnement adaptée à la situation. Et sans plus attendre, une rencontre avec le préfet du département est prévue en vue de le sensibiliser sur les problèmes déjà recensés.  ¦

* Les représentants du Caf départemental sont issus de la FDSEA 36, la chambre d'agriculture de l'Indre, Axéréal, la fédération départementale de Groupama Centre Atlantique, le Crédit agricole du Centre Ouest, la MSA Berry Touraine et JA36.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Aurore Paysanne
Consultez le journal L'Aurore Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal L'Aurore Paysanne
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Vous aimerez aussi

Nicolas Pailloux, président de la chambre d’agriculture de l’Indre. ©Charly Pirot
Nicolas Pailloux, un local au national

Chambres d’agriculture France fonctionne comme ses échelons locaux et départementaux avec des sessions, un bureau, un conseil d’administration et d

En plus des marchés traditionnels, de nombreux producteurs, à l'image de Sylvain Rabaté, participent aux marchés de Noël, ce qui nécessite d'adapter la production en conséquence. ©DR
Produits laitiers : une organisation millimétrée

À l’approche des fêtes de fin d’année, les producteurs de produits laitiers mettent les bouchées doubles et voient les choses en grande quantité.

La Région a inauguré une nouvelle station Rémi+ Autopartage, à Martizay, le 9 décembre dernier. Le véhicule en libre-service a vocation à faciliter les déplacements du quotidien en territoires ruraux. © D.R
xxxxxx
Rémi+ Autopartage poursuit son déploiement

Le 9 décembre, à Martizay, la Région a inauguré une nouvelle station Rémi+ Autopartage.

Les membres de la Société d'agriculture de l'Indre se sont penchés sur l'avenir de la société et sur les sujets pouvant être porteurs pour l'agriculture à horizon 2027-2030. ©B.R
La SAI à la recherche d’un nouveau souffle

Doyenne des associations de l’Indre, ancêtre de la chambre d’agriculture de l’Indre, la Société d’agriculture de l’Indre (SAI) s’est interrogée sur

©D.R
George Sand mise en lumière au Château Raoul

Du 19 décembre au 4 janvier, les Rendez-vous féeriques reviennent au Château Raoul.

(photo principale)
grenier à sel
©TDT
Descartes : du sel de la gabelle à l’industrie papetière

À la limite du département de la Vienne, Descartes est une ville chargée d’histoire.

Publicité