Aller au contenu principal

Sécheresse: De l'eau à tout prix

Le déficit hydrique se fait de plus en plus ressentir, les cultures sont mises à mal et les éleveurs se tournent vers l'eau de potable de ville pour abreuver leur troupeau. Une facture qui s'annonce salée.

A cause de la sécheresse, Jean-Claude Lory a recours à l'eau de la ville pour abreuver ses Limousines, il transporte ainsi près de 12 000 litres d'eau par jour pour alimenter l'ensemble de ses lots.

Jean-Claude Lory, installé en bovin allaitant sur Neuvy-Saint-Sépulchre, roule des litres et des litres d'eau tous les jours pour assurer l'approvisionnement en eau de ses limousines. Une eau qu'il pompait généralement, en partie, dans le Gourdon, non loin de l'exploitation. « Ça permettait de ponctionner une partie de l'eau d'abreuvement dans le milieu »et le complément issu du réseau d'eau potable de la commune. Malheureusement, le Gourdon est aujourd'hui à sec. Seule solution : l'eau de la ville.

Quotidiennement Jean-Claude tire ainsi 12 000 litres d'eau par jours. « C'est une méthode contraignante, il me faut 3/4 d'heure pour répartir 3000 litres sur l'ensemble de mon parcellaire morcelé », calcule-t-il rapidement, mais selon les besoins des animaux, les tournées d'eau peuvent prendre plus de temps. En plus des approvisionnements en eau, Jean-Claude passe 3 fois sur chaque parcelle, « une seconde fois pour l'alimentation des veaux et une troisième fois pour l'enrubannage des vaches », détaille-t-il.

 

Une demande de forage déboutée

Pour des questions d'organisation, il a décidé de rentrer en bâtiment 5 taureaux, 70 broutards, quelques bêtes à l'engraissement et 3 vaches suitées, « et on a rapatrié les lots les plus éloignés vers des prairies plus proches, pour réduire nos heures de routes », explique-t-il. Avant la sécheresse, l'éleveur estimait parcourir près de 22 km/ jour pour rouler de l'eau vers les parcelles les plus éloignées dont celles sur Saint-Denis-de-Jouhet. En ce début septembre, il a décidé de ne plus comptabiliser ses kilomètres. Afin de se faciliter la vie, avec son fils, Jean-Claude a réfléchi à toutes les possibilités s'offrant à eux. Une demande de forage a été demandée, au près de la DDT, « il y a un point d'eau à côté de la stabulation ». Mais la demande a été déboutée pour deux raisons : la nappe détectée est la même que celle qui approvisionne le château d'eau de Neuvy-Saint-Sépulchre et le forage serait trop prêt des bâtiments d'élevage.

Installation de compteurs pour éviter de rouler de l'eau

« La situation n'était plus tenable, on passait la journée sur le tracteur avec la tonne à eau, alors nous avons décidé d'automatiser une partie de ces apports. Le système est fonctionnel depuis 1 mois ». Les Lory ont pris le parti de demander l'installation de compteurs de jardin sur des emplacements stratégiques dans les parcelles situées autour de l'exploitation. De ces compteurs a été tiré tout un réseau enterré de tuyaux, relié à divers abreuvoirs en béton équipés d'un système de pompe et de flotteur. « En deçà d'un certain seuil, le système se déclenche et le niveau se refait. Nous avons ouvert ainsi 8 compteurs et équipé une quinzaine de parcelles avec ce type d'abreuvoirs », détaille-t-il.

En demandant l'ouverture de compteurs de jardin, les éleveurs s'affranchissent de la redevance pollution que l'on retrouve sur les factures d'eau pour un domicile. Niveau tarif, que l'usage soit pour l'abreuvement de bétail ou la vie quotidienne, le md'eau est identique, « mais selon les volumes prélevés, on passe des seuils où le tarif se veut dégressif ». L'éleveur recevra sa facture annuelle en octobre-novembre, même s'il peut calculer sa consommation d'eau en relevant ses compteurs, il ne souhaite pas le faire. Réaliste, il sait que « la note sera salée ! Et encore, en novembre je n'aurais pas le total de ma consommation de l'année. S'il ne pleut pas, je devrai continuer à abreuver mes limousines à l'aide du réseau communal, même en fin d'automne. Je n'ai pas trop le choix ! »

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 91€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Aurore Paysanne
Consultez le journal L'Aurore Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal L'Aurore Paysanne
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Vous aimerez aussi

Tous les essais seront ouverts à l’ensemble des agriculteurs lors des visites de la plateforme d’expérimentation.
Des essais locaux pour conforter les grandes cultures dans l’Indre

La chambre d’agriculture de l’Indre s’associe à de nouveaux partenaires pour renforcer la recherche agronomique locale au service des exploitants.

L'objectif est d’observer le comportement de nouvelles cultures sous nos latitudes, avec le climat propre au département, et ainsi d’analyser leur adaptabilité
Diversification culturale : des essais en cours à Ligniez

Face au changement climatique et aux problématiques d’adventices, diversifier les assolements constitue un levier d’adaptation.

Près de 200 agriculteurs ont répondu à l’appel de prise de parole de la FDSEA, ce lundi 3 novembre.
Remettre de l'humain au cœur des échanges

Pas de tabous et quelques réponses pas toujours convaincantes, selon les participants… Le 3 novembre, dans l’auditorium du Crédit Agricole à C

Les conditions météorologiques des derniers jours étaient favorables au semis d'orges d'hiver et de blé.
Des semis sous de bons auspices

Les semis d’orge touchent à leur fin et ceux de blé vont bon train.

Les participants se sont retrouvés dans la cour de ferme d’Emmanuel Daudon, à Vicq-Exemplet, autour de trois moissonneuses-batteuses de marque et de technologie différentes mais que l’on retrouve dans la plupart des exploitations.
Former pour mieux moissonner : des réglages qui paient

Une formation sur le réglage des moissonneuses a permis à des agriculteurs du GVA La Châtre-Saint-Août d’améliorer leurs récoltes et leurs économie

Les enchères du 15 octobre étaient très rythmées, 23 reproducteurs sur 24 ont changé de main. Le prix moyen de cette 8e vente s'élève à 5 104 euros.
Vente de reproducteurs limousins : enchères au sommet

Salle comble le 15 octobre, pour la 8e vente de reproducteurs limousins au cadran des Hérolles.

Publicité