Initiative
Des agriculteurs qui ont de l’énergie à revendre
Dans l’Indre, les 47 agriculteurs de la SAS Indre Agri SolElec vont bientôt produire en énergie solaire de quoi couvrir les besoins de presque 3 700 foyers. Une belle réussite qui fait des émules.
C’est à rythme quasi industriel que les nouveaux bâtiments photovoltaïques de la SAS Indre Agri SolElec vont sortir de terre début 2019. Dix par mois, de janvier à juillet pour porter le nombre total d’unité de la SAS à 94*, en faisant ainsi la plus importante de France portée uniquement par des agriculteurs. Une prouesse née de la volonté et de beaucoup d’heures de bénévolat d’une poignée d’Indriens. C’est en rentrant d’une réunion de la Fédération nationale ovine en mai 2013, que Laurent Chateignier, éleveur à Mouhet (36), a commencé à faire germer l’idée d’investir à plusieurs dans des bâtiments photovoltaïques. Il aura fallu quelques réunions et des visites chez des collègues expérimentés en la matière pour qu’elle prenne corps courant 2014.
Un savoir-faire reconnu
L’entrée en service des 19 centrales photovoltaïques, détenues par les associés du départ, a été effective en avril 2015, pour un investissement total de 4 M d’€. En un an, d’apprentis, les agriculteurs sont passés experts en s’appropriant tous les rouages du magma juridique, administratif et financier qu’impose une telle entreprise. Pour simplifier les démarches, ils ont fait le choix d’investir collectivement par le biais d’une SAS. Celle-ci détient les bâtiments qui sont construits sur les terrains des associés. Ces derniers ont apporté 15 % au capital de la société, les 85 % restants sont couverts par un emprunt par la vente d’énergie solaire. Contrat plus que bien rempli pour cette première salve d’investissements, puisque le réalisé est supérieur au prévisionnel. A tel point que sur les 14 associés, 11 ont décidé de remettre le couvert, et que de nombreux collègues ont frappé à la porte pour agrandir la tablée. En 2019, la SAS à désormais 47 associés va investir dans 75 centrales photovoltaïques (dont 6 rénovations). Presque rompus à la tâche, les pionniers ont mis leur expérience au service de la collectivité. Et de l’avis de Claudia Huard, l’animatrice de la FDSEA qui suit le groupe depuis sa création, « ce projet a avancé beaucoup plus vite que le premier. Les partenaires ont confiance dans la SAS. » Et peut-être et surtout dans les hommes qui la gèrent au quotidien. « Il n’y a que des agriculteurs. En dehors des réunions, ils partagent toutes les informations par mail. Ils font ça de manière désintéressée », souligne l’animatrice. La mise en route des 75 nouvelles centrales est prévue en juillet prochain. La SAS Indre Agri SolElec produira alors de quoi alimenter 3 700 foyers (hors chauffage) et mettra son énergie - et ses compétences - à disposition des membres du nouveau groupe qui est en train de se mettre en place dans le département.