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ACTION SYNDICALE
Des tracteurs contre le ras-le-bol administratif

Le millefeuille administratif et les normes deviennent insoutenables pour les agriculteurs. La FDSEA 36 et les JA 36 exigent une simplification administrative, « pour desserrer cet étau qui nous empêche de travailler ». Tel était le message qu'ils ont porté mardi 26 novembre, à Châteauroux.

Le 26 novembre, à l'appel de la FDSEA et JA 36, plusieurs convois de tracteurs, partis des quatre coins du département, ont convergé vers Châteauroux, avant de prendre la direction de la cité administrative.

Une partie du cortège s'est installée dans la cour de la chambre d'agriculture. Pour être vus par les élus alors en session, les manifestants ont déroulé une banderole lourde de sens : « Pas de chambre d'agriculture sans agriculteurs », d'abord devant les fenêtres de la salle 300, puis devant les portes de la maison de l'agriculture.

 

Échanges avec le préfet

La centaine d'agriculteurs présents avait espoir de s'entretenir avec Thibault Lanxade, le préfet de l'Indre, présent à chaque session. Sur le parvis de la chambre d'agriculture, celui-ci a pris le temps d'échanger avec les responsables syndicaux. Ces derniers lui ont fait part de leurs griefs contre l'OFB, lui ont vivement redemandé une simplification administrative et formulé leurs craintes quant à son plan d'actions Indre 2030.


En effet, en fin de semaine dernière, le préfet a présenté ce dernier au conseil départemental. Il qui concerne une soixantaine d'exploitations agricoles en grandes difficultés. Dans son exposé, le préfet a avancé que si celles-ci ne pouvaient plus produire avec leur modèle actuel, qu'elles devraient envisager une reconversion. Pour illustrer ses propos, il avait pris l'exemple d'une exploitation en polyculture élevage de 150 ha avec 100 vaches. Sa démonstration fait grincer des dents au sein de la profession qui craint « un plan social de l'agriculture à horizon 2030 », comme l'ont renommé les syndicats. « J'espère que dans votre projet Indre 2030, l'agriculture aura une grande place, puisque nous sommes l'avenir de nos territoires et de son économie », lui a rappelé Jérôme Tellier.

 

Des maraîchers sans solutions

Mardi, un maraîcher a profité de la présence du préfet pour lui faire part des difficultés qu'il rencontre et face auxquelles les solutions sont peu nombreuses ou insuffisantes. « On a un souci au sujet de l'assurance climatique en tant que  producteurs de cultures spécialisées, fruits et légumes. Les inondations du mois de juin ont été préjudiciables, on a perdu beaucoup de marchandises, sans parler de l'année humide. J'ai perdu 45 000 euros, soit un quart du chiffre d'affaires sur la saison », témoigne Loïc Cosset, maraîcher à Chezelles, mettant en avant que l'assurance climatique pour eux est « horriblement chère ». L'ISN déclenchée ne couvre qu'une infime partie des pertes, « ça va être dur de s'en relever ! », exprime-t-il. Le préfet s'engage à recevoir les maraîchers sur ce point-là, afin de trouver des pistes pour les accompagner au mieux.


Ras-le-bol des papiers

À l’issue des échanges avec le préfet, le cortège de manifestant a regagné la cité administrative où avait été érigé “un mur des normes” orné de panneaux reprenant leurs revendications. Au pied de celui-ci, les 150 manifestants ont exprimé leur ras-le-bol administratif.
« Je ne compte plus le temps passé à faire la paperasse », « il en a trop ! et quand il y a une anomalie, on n'est même pas prévenu », témoignent-ils. Pour la symbolique, les manifestants ont paillé la Cité administrative avec des lambeaux de papiers : une façon de dire : « L'administration veut de la paperasse, en voilà ! ».

 


« LE POUMON VERT DE LA RURALITÉ SUFFOQUE… ! » 

Jean-Yves Limbert, agriculteur à Villers-les-Ormes a répondu présent au mot d'ordre de la FDSEA et JA mardi dernier. Pour lui, il faut que l'étau normatif se desserre pour redonner le goût d'entreprendre des agriculteurs. 

Quelle forme a pris la manifestation organisée par la FDSEA et JA, mardi dernier ? 
Jean-Yves Limbert : Neuf convois organisés par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de l’Indre ont convergé vers la chambre d’agriculture de l’Indre mardi dernier. Le lieu n'était pas choisi au hasard, puisque les élus de la chambre d'agriculture y étaient réunis en session en présence du préfet du département. 

Pourquoi cette nouvelle manifestation à laquelle ont été conviés les élus ruraux ?


 J-Y.  L. : L'objectif était d'interpeller le préfet pour qu'enfin l'administration change de logiciel et nous redonne du souffle et le goût d’entreprendre. Les agriculteurs ont un rôle essentiel dans le maintien et la vitalité des territoires ruraux. Ce rôle doit enfin, être reconnu, considéré et pleinement soutenu par les pouvoirs publics. 

Comment définissez-vous votre métier aujourd'hui ?
 J-Y.  L. : Notre métier, c’est tout d’abord un savoir-faire qui s’apprend d’année en année. Nous sommes multi-casquette : l’éleveur est un peu vétérinaire, le céréalier commercial… mais aussi électricien, plombier, maçon, mécanicien ou encore comptable et secrétaire administratif. En tant que chef d'entreprise, nous prenons des risques en investissant, le plus souvent de manière conséquente, dans notre outil de production. Nous devons nous plier aux exigences réglementaires de plus en plus nom breuses et fréquemment difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre du fait du changement climatique par exemple. Être agriculteur, c'est aussi être contrôlé, avec à chaque fois la crainte des pénalités. C’est subir l’agribashing et se heurter constamment à des gens qui n’ont aucune idée de ce qu’est l’agriculture…

Quels messages voulez-vous faire passer à l'administration ? 
J-Y.  L. : En résumé : STOP. STOP aux lourdeurs administratives, STOP aux distorsions de concurrence, STOP aux surtransposi tions, STOP aux interdictions sans solutions, STOP aux normes punitives, STOP aux incohérences, aux impasses, aux aberrations administratives. Nous voulons que l'étau normatif se desserre, sortir de ces impasses techniques dans lesquelles nous placent ces politiques incohérentes. La simplification administrative ne coûte rien, juste du bon sens et changerait tout dans la vie d’un agriculteur. Il est essentiel et urgent de mettre en avant le rôle indispensable qu’a l’agri culture dans les campagnes car le poumon vert est en train de suffoquer !


 

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