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Essais sur les dérobées : des résultats encourageants

La Ferme expérimentale des Bordes mène depuis la mi-juin des essais de dérobées fourragères afin de dégager des pistes de réflexion palliant le déficit fourrager estival. Les derniers résultats ouvrent le champ des possibles.

Le 1er août, la Ferme des Bordes étaient présentés les premiers résultats de l’expérimentation sur l’adaptation au changement climatique. Onze modalités de dérobées fourragères estivales, associées à de nouvelles légumineuses ont été testées. Lors de cette visite, les gaminées avaient clairement pris le pas sur les légumineuses. Les premiers constats étaient alors mitigés. Fin septembre, après une fauche et une mise en pâture, les cartes semblent être redistribuées. (voir tableau 1)

Des modalités testées en pâturage

Le 7 août, une partie des essais a été fauchée, tandis qu’une autre était mise en pâturage pour un lot de 20 génisses d’1 an. Les repousses, suite à la fauche, démontrent que les graminées sont encore bien présentes mais que le Cow Pea et le Lablab tirent leur épingle du jeu face aux trèfles d’Alexandrie et de Perse. « Entre la production du 1er cycle au 25 juillet et celle des repousses au 19 septembre, nous avons eu 15.4 mm de précipitations. Aujourd’hui, au 27 septembre, après une semaine de pluie, les modalités ont valorisé la moindre goutte d’eau, elles ont pris du volume », note Thierry Foussier, technicien à l’OIER Ferme des Bordes. Les derniers prélèvements sont en cours d’analyse afin de déterminer les valeurs fourragères de toutes les modalités. Les 3 jours de pâturage, du 7 au 10 août, sont riches en enseignements. « Les génisses avaient libre choix. En fin de journée, nous allions observer l’avancement du pâturage. Le constat est flagrant, elles ont trié les variétés, laissant le millet perlé en dernier recours après avoir épuisé les modalités riches en sorgho et moha », constate le technicien (voir tableau 2).

En effet, alors que le millet semblait plus tendre et appétent selon les techniciens de la ferme expérimentale, il n’a pas remporté les faveurs des génisses. En revanche, sorgho et moha ont été surpâturés, laissant des stigmates lors de la repousse. « Le moha est en grande difficulté. On voit des pertes de pieds, dues à la consommation, au piétinement des animaux et peut-être à cause des conditions météo peu favorables à la repousse », poursuit Thierry Foussier. Il conseille aux éleveurs de faucher dans un premier temps les mélanges à base de moha, pour ensuite ouvrir la parcelle à la pâture, afin de valoriser au mieux la production fourragère, une stratégie identique peut être menée avec le millet perlé. De même, il lance une piste de réflexion sur les dates de semis, « peut-être qu’échelonner les semis pourrait apporter de la matière pour un pâturage estival, sur une plus longue période voire tendre vers un pâturage constant. Dans ces cas-là, il serait conseillé de mélanger plusieurs variétés, lors des semis afin de proposer divers fourrages ».

Cow Pea et Lablab résistent

Lors de la mise en place de la plateforme d’essai, 3 abris avaient été imaginés et installés pour simuler les conditions de sécheresse. Jusqu’en août, « nous n’avons pas eu besoin de forcer la simulation », ironise le technicien. Cependant, suite à la dernière exploitation des fourrages, le dernier abri a été couvert, afin d’observer le comportement des modalités pour une sécheresse prolongée avec des conditions difficiles. « Sous abri, on constate que les repousses de graminées sont rares, et en légumineuses, seuls le Cow Pea et le Lablab résistent et poursuivent leur développement » explique Thierry Foussier. Le comportement du Cow Pea, légumineuse à port buissonnant, interroge les techniciens sur une conduite en monoespèce pour produire du stock riche en MAT en été. « Pourquoi pas enrubannage, avec un apport en azote au démarrage pour booster un peu plus sa croissance, déjà rapide », suggère Thierry Foussier.

A ce stade, les techniciens de la Ferme des Bordes observent que la moindre goutte d’eau a été valorisée, qu’il a été possible de réaliser entre 1.3 et 3 tonnes de matières sèches en année de sécheresse prolongée, « afin d’assoir ces résultats, nous aurions besoin de répéter cet essai sur plusieurs années pour apprécier le comportement des modalités en fonction de la variation des conditions météos », conclut Thierry Foussier. Pour l’heure, plusieurs pistes de réflexions sont à l’étude sur les suites à donner à ces essais sur les dérobées.

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