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Faire face au contexte économique

  L’assemblée générale de section de la coopérative porcine Cirhyo s’est tenu à Pouligny-Notre-Dame. L’occasion de faire le bilan sur la production porcine et son avenir dans le contexte actuel.  

La viande de porc n’échappe pas à l’inflation. Les cours du porc ont dépassé le seuil inédit des 2 €/kg de carcasse au mois de septembre 2022. Ces prix ont apporté un nouveau souffle aux trésoreries des élevages mises à mal par les hausses importantes des coûts des matières premières. Mais à cela s’est ajoutée l’envolée des coûts de l’énergie et des matériaux de construction.

DES CONSOMMATEURS TOUJOURS DEMANDEURS

« La viande de porc, dite “ standard ”, est toujours aussi attractive pour les consommateurs », témoigne Philippe Chanteloube, directeur général de Cirhyo. Dans un contexte d’inflation généralisée, les consommateurs se tournent vers les produits les moins chers et « le porc, malgré son augmentation, reste une viande abordable », ajoute-t-il.  Dans ce contexte, les filières porcines plus qualitatives et donc plus onéreuses ont du mal à trouver des débouchés. Elles enregistrent une baisse de 2 à 3 % au sein de Cirhyo. « L’agriculture biologique, en particulier, a vu sa demande reculer drastiquement au point de devoir “ déclasser ” des porcs en production conventionnelle, faute d’acheteurs », note le directeur.  La viande française, identifiable pour le consommateur par le logo « Le Porc Français », est également en concurrence avec les viandes d’importation, souvent moins chères. L’importation de viande de porc a augmenté de 1,2 % en 2022 et provient en majorité d’Espagne.  « Il ne faut pas attendre que le cadran s’effondre pour mener les enjeux à mener avec “ le Porc Français ”. C’est notre seule protection, il faut qu’on réagisse en fonction pour ralentir les importations. L’intention des consommateurs est d’acheter local, c’est notre force ! Pour continuer à fournir aux consommateurs une viande de porc français, il est urgent de pouvoir développer la production en région », souligne-t-il

LE VOLUME DE PRODUCTION DOIT AUGMENTER

Alors que la production nationale a subi une diminution de plus de 5 % en un an, la production des éleveurs adhérents à Cirhyo baisse moins fortement, à hauteur de 1,3 %. En cause notamment en France : un effet générationnel, puisque 41 % des exploitations porcines ont au moins un exploitant de plus de 55 ans. Ainsi, « développer la production porcine pour Cirhyo, c’est surtout arriver à combler les arrêts d’élevage. Mais aujourd’hui, monter un projet de création ou d’agrandissement d’élevage porcin est extrêmement long, d’un point de vue administratif. De plus, les populations locales y sont souvent réticentes et se confrontent au projet… Les consommateurs veulent plus de produits locaux, mais ont parfois du mal à accepter un élevage porcin à proximité de chez eux. Ce qui provoque un réel sentiment d’injustice chez les éleveurs », déplore Philippe Chanteloube. Les régions couvertes par Cirhyo ont une faible densité de porcs, comparativement au reste du pays. « Nous avons de véritables atouts : plaines céréalières pour une alimentation locale des animaux, surfaces d’épandage importantes limitant la pression sur l’environnement… », insiste-t-il.

DOSSIERS BÂTIMENTS : MAINTENIR LE CAP

Du côté des projets en bâtiment, 2022 est une année correcte au regard des années post-covid. Les rénovations ont été limitées mais 2023 semble plus propice avec 10 000 places à rénover. Cependant, une prévision plus défaitiste peut également être attendue avec une baisse des constructions. En effet, l’augmentation des coûts des matériaux et de construction, celle du taux d’intérêt qui s’élève aujourd’hui à 4 % ou encore la tâche colossale qui consiste à monter et porter un dossier, freinent tout élan.

LA BIOSÉCURITÉ DOIT RESTER LA PRIORITÉ

L’assemblée a ensuite souhaité aborder la fièvre porcine africaine (PPA) « qui est aux portes de la France, avec des cas à l’est de l’Allemagne. Le laxisme sanitaire dont fait preuve l’Italie actuellement nous inquiète également », explique Philippe Chanteloube.  Une lueur d’espoir plane malgré tout grâce à une piste trouvée par l’ANSES sur un potentiel vaccin (à destination des sangliers). Des résultats, pour le moment prometteurs, mais qui doivent encore faire leurs preuves. « En attendant, la priorité reste la biosécurité », conclut le directeur.

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