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ACTION SYNDICALE
FDSEA et JA embrasent l'Indre

En marge du G20, où plane l'ombre de la signature des accords EU/ Mercosur, les agriculteurs de France font entendre leur mécontentement. Dans l'Indre, ils ont allumé des « feux de la colère », dans treize communes simultanément.

 A l'appel de la FDSEA et JA d'Indre, lundi 18 novembre, à 19h45, s'embrasaient les « feux de la colère », dans treize communes du département : Clion-sur-Indre, Buzançais, Niherne, Brassioux, Châteauroux, Issoudun, Neuvy-Saint-Sépulchre, La Châtre, Celon, Saint-Gaultier, Rivarennes, Ingrandes et Valençay.

 Peu après 19 h, les agriculteurs des secteurs d'Aigurande, Orsennes, Cluis, Mouhers ralliaient le rond-point de Fay, à Neuvy-Saint-Sé­pulchre. Les uns plantaient des panneaux de revendications pen­dant que d'autres au volant de trac­teurs amoncelaient des branches, palettes et autres bottes de paille ou de vieux foin. « Aucun pneu ou autre matériau polluant ne doit brûler », avait rappelé Jérôme Tel­lier, président de la FDSEA 36, en amont de la mobilisation. 

Sur place, la vingtaine d'agricul­teurs mobilisés a décidé de rester « tant que le feu brûlera ». Parmi eux, certains ont avoué être venus en voisins : « c'est une action de proximité, c'est plus facile de se mobi­liser », « vu les enjeux, c'est important d'être là que l'on soit éleveur ou gérant d'ETA, on est tous concernés ! » 

Étant sur des axes routiers forte­ment empruntés, les agriculteurs ont expliqué aux conducteurs les raisons « des feux de la colère ». « Nous essayons d'échanger avec eux quand ils s'arrêtent. Nous leur dis­tribuons des tracts récapitulant les points principaux de notre action », explique Charly Babin, basé avec une quinzaine de confrères du sec­teur d'Argenton-sur-Creuse sur le rond-point de Saint-Gaultier (route de Châteauroux). 

 

 Le Mercosur, une revendication parmi d'autres 

Tous se sont mobilisés pour dénon­cer l'accord de libre-échange EU/ Mercosur, mais également pour une simplification administrative et pour un revenu digne. « Ça suffit, marre de subir… Non au Mercosur et stop à la concurrence déloyale », clament les syndicats. 

« On veut de la cohérence, tant au niveau européen que mondial. Nous ne sommes pas contre les échanges commerciaux, mais il faut que l'on soit tous sur un pied d'égalité en termes de pratiques », développe Jérôme Tellier. 

À Neuvy-Saint-Sépulchre, ce sont les conséquences sanitaires qui sont mises en avant. « On nous demande de laver plus blanc que blanc, alors qu'on va importer de la merde. On nous supprime des molécules et des produits phytos, de fait selon les besoins nous sommes dans une impasse technique, alors qu'en Amérique du Sud ces pro­duits ne sont pas interdits. Il faut cesser l'hypocrisie », lâche Olivier Fradet, éleveur et délégué canto­nal. Un éleveur d'Aigurande relève que « ces produits importés seront surtout consommés par nos enfants dans les cantines ou plats préparés. Ces molécules ont été supprimées en France car reconnues pour impacter la santé publique. Et on doit accepter que nos enfants y soient exposés ? La réponse est non ! » 

 

Encore et toujours la simplification 

Autre axe sur lequel les syndicats ne lâcheront pas : la simplification administrative demandée depuis des mois, pour laquelle « rien ne bouge », souligne un des éleveurs présents au rond-point de Fay à Neuvy. « Ce que l'on demande peut être facilement mis en place et ne coûtera rien aux contribuables. Il faut que le gouvernement donne l'ordre à l'administration de mettre en place ces simplifications dont l'allégement des contrôles par exemple. Sauf, que nous avons le sentiment que le gou­vernement n'a pas ou plus la main sur l'administration », poursuit le président de la FDSEA 36. 

 

La quête d'une rémunération digne 

Au rond-point de Saint-Gaultier (route de Migné), le feu est alimenté par les agriculteurs du canton de Rivarennes, groupe au sein duquel il y avait un père et son fils. « Mon fils pourrait s'installer, mais à quel prix et pour quelle rémunération ? C'est la grande question ! Je n'ai pas envie de savoir qu'il va s'endetter pour rien gagner en retour », illustre l'éleveur brennou. Un autre ajoute que « pour toute exploitation dispa­raissant, ce sont près de dix emplois induits, vivant du monde agricole, qui disparaissent. S'il n'y a plus d'agri­culteurs, cela va être une hécatombe à bien plus grande échelle ». 

« Nous serions prêts à accepter beau­coup de choses sur le plan commer­cial si nous vivions de notre tra­vail. D'abord, qu'on nous donne les moyens d'avoir une rémunération de notre travail à sa juste valeur avant d'accepter des accords com­merciaux », pointe Jérôme Tellier. 

Des revendications et témoignages qu'ont écouté attentivement le pré­fet de l'Indre à Châteauroux et la sous-préfète du Blanc à Ingrandes, et sur les deux ronds-points de Saint-Gaultier. « On est à vos côtés, on s'enrichit de nos échanges et té­moignages pour faire remonter la réalité du terrain au niveau natio­nal », a assuré Arlène Vivien.

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