Julian Poussier : la faune sauvage dans l’objectif
De Saint-Quentin-sur-Indrois (37), le jeune Julian Poussier révèle depuis trois ans ses talents de photographe animalier. Une passion qui rythme désormais sa vie.
De Saint-Quentin-sur-Indrois (37), le jeune Julian Poussier révèle depuis trois ans ses talents de photographe animalier. Une passion qui rythme désormais sa vie.



Décidément, le Covid a chamboulé bien des trajectoires… Notamment celle de Julian Poussier, de SaintQuentin-sur-Indrois, qui s’est retrouvé fort dépourvu quand le confinement fut venu, le stoppant dans son BTS en dessin industriel.
« Je me suis retrouvé confiné à Saint-Quentin-sur-Indrois, en pleine campagne. Donc je me suis beaucoup baladé dans les champs, les forêts… et je me suis rendu compte qu’on était entourés de beaucoup d’animaux sauvages », raconte le jeune homme de 22 ans. Alors il s’est mis à prendre le temps de les observer, puis à les photographier. Chevreuils, lapins, ragondins… tous ceux qui peuplent nos campagnes lui ont servi de modèles. Autodidacte, Julian s’est formé en s’aidant d’internet. « Je me suis équipé d’un appareil photo hybride, un objectif 600 mm et un objectif macro, continue celui qui s’est spécialisé notamment en oiseaux. J’ai créé un compte Instagram pour publier mes photos, et c’est là que je suis entré en contact avec des ornithologues, qui m’aidaient à identifier les espèces. » Maintenant, Julian connaît tous les oiseaux communs de la Touraine : chardonnerets, piesgrièches, mésanges bleues, verdiers et autres passereaux, outardes canepetières…
LES RÉSEAUX SOCIAUX COMME RÉVÉLATEUR
Grâce aux réseaux sociaux et à la communauté de passionnés qu’il a rencontrée, il voyage pour en découvrir et en photographier de nouveaux. « C’est le bon côté des réseaux ! On est allés au Cap Fréhel en Bretagne, en Baie de Somme, dans le Queyras, en Haute-Savoie, en bord de mer dans le Bordelais, en Brenne… Certains sont passionnés par la photo de flore, d’insectes… donc on apprend beaucoup. » Début 2022, son compte Instagram a d’ailleurs « explosé » : « Certaines photos ont été vues deux millions de fois ! s’étonne encore le jeune homme. Ça m’a apporté une crédibilité. » La photographie animalière re quiert une patience à toute épreuve, et une certaine préparation. « Selon le lieu, j’utilise une tente de camouflage ou une tenue de camouflage. Parfois en forêt, des gens passent à un mètre de nous sans nous voir ! », s’amuse-t-il. Julian utilise aussi des pièges photos, le but étant de scruter les habitudes de l’animal à un endroit précis, pour ensuite venir au bon moment. Car, pour trouver une espèce, il faut d’abord savoir où et comment elle vit. « On essaie toujours de ne pas déranger les animaux », souligne-t-il. Le photographe s’intéresse en ce moment aux blaireaux, il en a repérés et surveille des terriers. Quand il s’agit de photographier des insectes en macro, Julian privilégie les champs de maïs, tournesol ou colza, selon la saison.
UNE QUALITÉ : LA PATIENCE…
Pour les bêtes à plumes, Julian se poste près de points d’eau, ou repère des branches photogéniques, des perchoirs, et se poste pour attendre la venue du volatile. Il a également installé dans son jardin une « drink station », autrement dit un point d’eau, d’abord pour rendre service aux oiseaux, et aussi pour avoir plus d’opportunités d’en photographier. « L’attente peut durer de 20 minutes à 8 heures ! C’est ce côté aléatoire qui est intéressant. J’attends de pouvoir faire la photo que je veux obtenir, toujours en essayant de m’améliorer. L’idéal, c’est quand il pleut, qu’il fait gris où aux golden hours.* » Julian rêverait de photographier une chevêchette, chouette diurne des montagnes, mais celle-ci se fait désirer. « En Haute-Savoie, on a cherché le gypaète barbu pendant un séjour d’une semaine. Alors qu’on n’y croyait plus, il est apparu à la f in, relativement proche de nous, c’est un souvenir qui reste ! », se remémore-t-il. Les nuits d’automne, les amphibiens - comme les tritons et les salamandres -, font aussi partie de ses modèles. Le jeune homme apprécie d’immortaliser des mammifères. « J’aime cette proximité avec eux, la force de leur regard, le détail des poils… Je pense m’y consacrer davantage. » Le lynx fera partie de ses futures recherches. Julian s’est désormais mis à son compte en tant que photographe, début 2022, tout en conservant un emploi alimentaire.
*golden hours, ou heures dorées : heures qui suivent le lever du soleil et heure qui précède son coucher.