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Réserve Zoologique
La Haute Touche, un bout du monde en Brenne

Le domaine forestier brennoux de 436 ha est un havre de paix pour 1 300 animaux hébergés par la réserve zoologique de la Haute Touche, à Obterre. Les visiteurs, au dédale des 150 ha d’allées boisées, peuvent ainsi rencontrer 120 espèces du monde entier, grâce au travail de sauvegarde réalisé par les vétérinaires, éthologues et soigneurs.

La réserve zoologique de la Haute-Touche, partie intégrante du Muséum d’histoire naturelle, a des missions de conservation des espèces en danger sur leur territoire naturel, de recherches sur les cervidés notamment, avant d’être un espace de découverte pour le public. « Nous proposons des animations lors du nourrissage ou pour les scolaires. Nous avons des petits ateliers pédagogiques et ludiques de sensibilisation pour en apprendre plus sur les animaux mais aussi sur la notion d’animaux en voie de disparition, aux enjeux de notre travail de conservation », résume Patrick Roux, éthologue pour la réserve de la Haute Touche et coordinateur européen pour les dholes.

DES COUPLES SUR MESURE

Cette année, les visiteurs pourront observer parmi les derniers nés, 5 louveteaux de Mackenzie, le bébé tur du Caucase, les petits takins, les élans du Cap, ou encore les petits dholes. Les naissances sur un parc zoologique représentent l’aboutissement d’un travail de longue haleine pour les coordinateurs spécialisés dans la sauvegarde de ces animaux. Si dans la nature les couples se forment naturellement, dans les réserves ,membres de l’association mondiale des zoos et aquariums, comme celle de la Haute Touche, ils sont arrangés par les coordinateurs référents. « On liste l’ensemble des individus d’une même espèce à travers tous les parcs mondiaux. On entre toutes les informations sur eux, telles que leur lignée si nous la connaissons, leur patrimoine génétique etc., détaille Patrick Roux. Ensuite, via un logiciel, nous pouvons déterminer quels couples présentent les plus grandes variabilités génétiques pour éviter les risques de consanguinité. L’objectif est de former des couples pouvant enrichir le patrimoine génétique de l’espèce grâce à leurs progénitures. »

Pour sa part, l’éthologue de la Haute Touche a sous sa responsabilité l’ensemble des dholes à l’échelle européenne. Ces chiens sauvages d’Asie, comme ils sont souvent nommés, vivent en meute selon une hiérarchie précise. Ils sont capables de chasser des proies plus grosses qu’eux pour se nourrir. « En Inde, au Népal et dans toute l’Asie du sud-est, ils sont chassés car considérés comme des animaux annonçant un mauvais présage ou parce qu’on les accuse de décimer les troupeaux », raconte le spécialiste. pérenniser l’espèce Lors de la formation des couples, pour les animaux plutôt solitaires, à l’image du tigre de Sumatra, l’acceptation de l’autre se passe relativement bien, par étapes afin qu’ils s’apprivoisent petit à petit avant de faire loge commune. Pour les espèces vivant en meute, l’alchimie est plus complexe ; seuls les animaux dominants se reproduisent. « C’est plus délicat, car rien ne nous assure que le nouveau membre de la meute ait un caractère dominant et soit choisi par l’autre individu dominant. Il en va de la hiérarchie du groupe. C’est le cas pour les loups et les dholes, par exemple », poursuit Patrick Roux.

Cette année, la meute indrienne de dholes s’est agrandie avec la naissance de 5 petits. Une nouvelle génération que la Haute Touche ne pourra pas garder. A Patrick Roux d’intervenir afin de les intégrer à de nouvelles meutes à travers l’Europe. En tant que coordinateur européen pour l’espèce, c’est effectivement à lui qu’incombe la lourde tâche de s’assurer que génétiquement parlant, les individus indriens iront enrichir le patrimoine génétique aux quatre coins du continent. « En plus de la compatibilité génétique intéressante, à nous coordinateurs de tenir compte de la logistique pour le transport d’un parc à l’autre ». Il n’y a ni vente, ni achat entre les parcs zoologiques. En revanche, le transfert d’un nouvel animal est pris en charge financièrement par le parc accueillant. « Par exemple, si le parc zoologique de Londres souhaite former un couple de dholes, et que le mâle génétiquement intéressant pour leur femelle se trouve à l’autre bout de la Russie, en tant que coordinateur, j’ai pour rôle de trouver un mâle intéressant plus proche de Londres. En effet, un transfert sur une si grande distance engage de gros coûts financiers et n’est pas idéal pour l’animal », illustre Patrick Roux. Cette approche de coordination est la même quelle que soit l’espèce concernée.

LA REINTRODUCTION PASSE PAR L EVOLUTION DES US ET COUTUMES

Outre la préservation de l’espèce via les naissances en captivité, en fonction des besoins pour son maintien, « on ne fait pas faire des bébés pour avoir des bébés, tout est raisonné, adapté en tenant compte des possibilités de placement », insiste l’ethnologue. Il y a tout une réflexion sur la réintroduction à terme de ces animaux sur leurs territoires naturels. Celle des espèces en danger est issue d’un long processus. Elle nécessite que les spécialistes travaillent au contact des populations autochtones afin qu’elles changent leurs regards. « Si les animaux sont chassés pour leur viande, à nous de leur apprendre à consommer différemment, à travailler avec eux pour préserver l’espace naturel de ces espèces afin d’assurer une réintroduction pérenne dans les meilleures conditions. Ce sont des plans d’action sur 10-15 ans », précise Patrick Roux. C’est entre autres ce travail de longue haleine que le visiteur est convié à appréhender, lors de sa venue dans la réserve de la Haute Touche.

 

 

  • Infos pratiques:  Jusqu’au 30 juin 2019 :  tous les jours de 10 h à  18 h, dimanches et jours  fériés de 10 h à 19 h.  Du 1er juillet au 31 août  2019 : tous les jours de  9 h à 19 h Tarif : 13 euros et 10 euros pour  les 3-12 ans Renseignements : 02 54 02 20 40
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