Infomation sanitaire élevage
La mouche tueuse arrive dans l’Indre
L’assemblée générale du GDMA, qui s’est tenue le 29 mars, a fait le bilan de 2018. Une année plutôt positive pour le groupement, qui devra cependant faire face à une nouvelle menace sanitaire pour les élevages de l’Indre, avec l’arrivée de la wohlfahrtia magnifica.
Wohlfahrtia magnifica, ce nom fait peur à de nombreux éleveurs ovins. Cette mouche a un véritable impact sanitaire sur les troupeaux de moutons et sur le moral des éleveurs. Déjà présent dans la Vienne et les Charentes, cet insecte est apparu en Haute- Vienne en 2016 et frappe désormais aux portes du département de l’Indre.
Une progression très rapide
« Lors de son apparition en 2016, nous ne savions pas réellement à quoi nous avions à faire, se souvient Aurore Raffier, vétérinaire au GDS de Haute-Vienne, qui intervenait à l’assemblée générale du GDMA, le 29 mars. Seules 4 communes étaient touchées. L’année suivante, sa progression a été fulgurante, puisque des attaques se sont produites sur 34 communes supplémentaires. L’année dernière, nous avons recensé sa présence dans 13 communes de plus. Les éleveurs sont très inquiets, car le nombre d’animaux atteints au sein d’un cheptel peut être important ce qui entraine beaucoup de temps passé pour les traitements même si la mortalité est relativement faible »
Les périodes chaudes sont propices à l’infestation. Cependant il est constaté que la phase de développement de la mouche est de plus en plus large (fin mai à fin octobre). De plus, cette espèce a la capacité de s’enfouir dans le sol tout l’hiver pour ressortir lorsque les températures lui sont favorables.
Le mouton reste l’espèce hôte de prédilection pour cette myiase, cependant, les bovins, les porcs, les équins ou les animaux de compagnie sont aussi susceptibles d’être touchés. «Les premières constatations dans l’Indre font état d’infestations sur des troupeaux ovins, mais aussi sur des bovins et des porcs en plein air, a indiqué Julie Petermann, vétérinaire au GDMA. Dix élevages ont été recensés. Nous ne savons pas comment cela va évoluer. Si l’on se réfère à la situation en Haute-Vienne, on peut s’attendre à une augmentation du nombre d’élevages infestés. »
De gros dégâts chez les animaux
La myiase Wohlfahrtia est un parasite obligatoire, c’est-à-dire qu’elle a besoin de la présence d’un hôte vivant pour survivre. Elle pond directement des larves dans des proportions comprises entre 100 et 200 individus par ponte. Elle recherche les zones non laineuses pour y déposer sa progéniture. Les pieds ou la vulve sont souvent les parties les plus touchées, mais les plaies sont aussi propices à leur développement.
Les larves sont carnivores. Elles créent des galeries dans la chair de l’animal, ce qui entraîne de vives douleurs, des inflammations, des boiteries et des déformations des membres en phase avancée. La phase larvaire dure une semaine au cours de laquelle 3 stades vont se succéder. A la fin de cette phase, les larves se laissent tomber de l’animal pour s’enfouir dans le sol et se transformer en pupe. Elles restent dans la terre pendant 21 jours sous températures chaudes.