PREVENTION
La température des fourrages est à surveiller de près
L’échauffement du foin peut avoir des conséquences lourdes. Un foin mal séché impacte directement la qualité de celui-ci et peut être la cause de combustion spontanée. Quelques préconisations d’usage peuvent éloigner le danger.
L’échauffement du foin peut avoir des conséquences lourdes. Un foin mal séché impacte directement la qualité de celui-ci et peut être la cause de combustion spontanée. Quelques préconisations d’usage peuvent éloigner le danger.

“La conservation du fourrage dépend du lieu de stockage, du stade de séchage, etc, rappelle Fabrice Galland,
du service agriculture chez Groupama Centre-Atlantique. Il est préconisé de laisser le fourrage une journée de plus au champ afin de s’assurer qu’il soit bien sec ». Les conditions météorologiques, de plus en plus changeantes, augmentent le risque d’échauffement et le risque zéro n’existe pas même pour les agriculteurs les plus aguerris et prudents.
PASSER LES 55-65 °C, LES RISQUES S’ACCROISSENT
Pour se prémunir du risque, l’assureur conseille de disposer des extincteurs, vérifiés et conformes, au sein des bâtiments de stockage. La combustion spontanée du fourrage est due à la montée en température de ce dernier, causée par la fermentation du foin frais ou humide. Un foin travaillé en balles rondes ou rectangulaires, avec lors du pressage une teneur en MS supérieure à 84 %, devrait ne pas connaître d’échauffement.
Une fois stocké, la température du foin s’élève à environ 40 °C, voire 50 °C. A ce stade, une surveillance deux fois par jour est conseillée. Entre 55 et 65 °, les signes de fermentation apparaissent avec la constitution de vapeur d’eau et d’alcool. A ces températures, il est préconisé de dépiler et de sortir les bottes afin d’aérer les tas. Une manipulation à réaliser avec un extincteur à proximité.
Dans certains cas, la température peut continuer à augmenter jusqu’à 70 °C, voire plus. A de telles températures, le foin entre dans une zone dangereuse et le risque de combustion spontanée devient de plus en plus palpable. L’évacuation des bottes doit se faire avec l’aide des pompiers, des flammes pouvant apparaître dès
un contact avec de l’air. En attendant leur arrivée, il est primordial de sortir le matériel et de fermer les ouvertures du bâtiment.
DES ALERTES EN TEMPS RÉEL
Afin de s’assurer que le foin ne monte pas en température, les éleveurs peuvent avoir recours à des sondes spéciales. « Cette année, nous avons mis à disposition des kits d’une dizaine de sondes pour les sociétaires le désirant. Dans l’Indre, une quinzaine d’agriculteurs se sont ainsi équipées à moindre frais. En effet, avant cette opération, le coût d’un kit avoisinait les 850 euros à sa charge. Le dispositif permet de répartir les sondes à divers endroits du lieu de stockage et de suivre en temps réel sur son smartphone l’évolution de la température du fourrage. Une certaine température dépassée, une alerte est émise sur le portable de l’agriculteur, l’informant du risque imminant d’échauffement, voire risque d’incendie. Ce système n’évite pas le danger, mais tant à le réduire », détaille Fabrice Galland.
Un foin qui chauffe trop, outre le fait de pouvoir déclencher un incendie, perd aussi en qualité alimentaire
pour les animaux.