Aller au contenu principal

BOTANIQUE
Le chèvrefeuille, l’élégant qui grimpe et enlace les arbres

C’est une liane, un fin arbuste dont les fleurs, après avoir embaumé les soirs de mai laissent place, au milieu de l’été, à des baies rouges qui attirent le regard. Le chèvrefeuille plaît pour sa beauté, sa délicatesse et son parfum si juste.

Les longues fleurs du chevrefeuille attirent les bourdons de jardin, quelques espèces de papillon qui y viennent pondre et des chenilles qui en grignotent ses feuilles.

Les fleurs du chèvrefeuille sont uniques, faciles à reconnaître : un tube plutôt allongé, deux lèvres, une grande (celle du haut) et une petite (celle du bas) ; des étamines qui ressortent volontiers, libres comme l’air quoique solidement attachées à la corolle ; une couleur qui, selon la maturité, passe du rouge profond au blanc légèrement crémeux. Et dans la douceur d’un beau mois de mai, elles sentent si bon !

 

DES FRUITS ENGAGEANTS MAIS TOXIQUES

Puis, tout naturellement, suivent les fruits : ce sont quelques baies rouge vif, semblables à d’appétissantes groseilles, rassemblées sur la même tige. Aussi attirantes que les fleurs, mais toxiques. Comme les baies de l’arum ou de la morelle douce-amère, pareillement rouges, leur ingestion provoque vomissements et violentes douleurs abdominales. Ce qui n’empêchait pas, autrefois, les paysans de les utiliser comme diurétiques. Mais probablement à leurs risques et périls…

D’ailleurs, la plante entière servait à soigner des pathologies aussi diverses que la syphilis, l’hydropisie, la gravelle, les engorgements du foie et de la rate, mais aussi le hoquet, le rhume et quelques autres petits bobos ordinaires… A l’époque, on ne faisait pas vraiment dans le détail. Aujourd’hui, la science ne confirme absolument rien. Mieux vaut donc s’abstenir.

 

DES TIGES  TRÈS ACCAPARANTES 

Le chèvrefeuille est une liane et, comme telle, aime s’enrouler sur les rameaux des ligneux, arbres et arbustes, comme pour mieux les étouffer. Mais ces derniers ont de la ressource : contraintes de se développer entre des étreintes de plus en plus serrées, les tiges captives s’épaississent, se spiralent et, bientôt, finissent par emprisonner le chèvrefeuille qui doit alors lâcher prise, quasi étranglé. Tel est pris qui croyait prendre ! Raison pour laquelle le forestier s’en méfie, surtout s’il vient de procéder à un jeune peuplement. 

 

DU BOIS ET DU JARDIN 

Chèvrefeuille des bois, chèvrefeuille des jardins : tous deux se confondent facilement, car ils se ressemblent. Chacun a son terrain de prédilection : l’un, Lonicera periclymenum se plaît plutôt dans les bois, tandis que l’autre, L. caprifolium égaie davantage les jardins. Mais tous deux se cultivent. D’ailleurs, jeunes sauvageons, ils se transplantent autant qu’ils se marcottent, à la condition que le sol leur soit léger, riche en humus, assez frais et, bien sûr, parfaitement exposé au soleil. 

 

LE CAMÉRISIER À BALAI, UNE NON LIANE

 A côté, une autre espèce du genre Lonicera, le camerisier des haies ou à balais L. Xylosteum. C’est un court arbrisseau, portant des fleurs petites voire insignifiantes, quasiment inodores. Raison pour laquelle on le remarque à peine ! Il est également fréquent car davantage inféodé aux sols calcaires ; ainsi, sauf exception très localisée, on ne le verra pas dans la Brenne, plutôt acide. 

 

INTÉRÊT DOMESTIQUE, INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE 

Le chèvrefeuille vaut aussi pour ces petits usages qui, autrefois, couraient le fin fond de la campagne : de sa tige spiralée, on faisait des cannes, des dents de herse, des peignes pour le métier ou encore des tuyaux de pipe ; de ses racines, on extrayait une teinture couleur bleu ciel. Mais aujourd’hui, on souligne surtout son intérêt écologique  : ses longues fleurs attirent les bourdons de jardin, quelques espè ces de papillons qui viennent y pondre leurs œufs et des chenilles rares y grignoter ses feuilles ; il plait aussi au Sphynx, ce papillon de nuit dont la longue trompe peut aspirer le nectar logé au fin fond de la corolle (nectar qui n’est pas accessible à tous, loin de là !) ce qui lui permet de polliniser la plante. Laquelle, sans lui, peinerait à se reproduire…  

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 91€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Aurore Paysanne
Consultez le journal L'Aurore Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal L'Aurore Paysanne
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Vous aimerez aussi

Lors de la réunion, de nombreux agriculteurs ont interpellé la DDT 36 sur les cas particuliers qu'ils rencontrent.
Cours d’eau : des règles strictes mais adaptables pour l’entretien

Entre obligations légales, cartographie évolutive et souplesses réglementaires, l’entretien des cours d’eau reste un exercice complexe pour les agr

Trompe de chasse, entre tradition et modernité

Bercé au son des trompes de chasse, Flavien Bérenger a poursuivi la tradition familiale en devenant sonneur au sein du Cercle Saint-Hubert Bas-Berr

Cécile Schuletzki, chargée de développement (à gauche) et Elise Broquet, coordinatrice Bac pro CGEA.
Un accompagnement sur mesure

 Au CFA Naturapolis, les 310 apprentis et leurs maîtres d’apprentissage bénéficient d’un suivi individualisé et personnalisé.

Au printemps venu, la violette en raconte des histoires

Fleur fétiche de Napoléon 1er, la violette signe le début du printemps.

En plus de leur formation, les apprenants participent aux épreuves de pointage caprin et au challenge inter-lycées au Salon de l'agriculture.
CS caprin, une formation dans le concret

 En France, six centres de formation dispensent un CS Caprin.

Nicolas Bouzou, économiste. ©CACO
L'Europe face aux bouleversements : une opportunité historique ?

Avec l'administration Trump, l'Europe doit-elle enfin s'affirmer comme une puissance adulte sur la scène internationale ?

Publicité