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Mais ensilage
Le manque de grain contraint à rectifier sa ration

Faute de grain, lundi 12 août, certaines parcelles de maïs de Thierry et Fabien Bichier passaient dans l'ensileuse. Une situation qui force les éleveurs à revoir la composition des rations de leurs limousines.

l'état des maïs est très hétérogène y compris au sein d'une même parcelle

C'est décevant, on sauve un peu de matière », lance Thierry Bichier, d'entrée de jeu. Lundi 12 août, sur l'exploitation des Feuilloux, à Thenay, les éleveurs de Roussines, ensilaient une partie de leurs maïs. Si la première parcelle récoltée était destinée à l'ensilage, ce n'était pas le cas de celle située à quelques mètres de là. « Elle devait être récoltée en grain. Il y a un peu de grain sur 3 rangs en bordure de champs et c'est tout. Le reste est à l'image de la première parcelle, de la paille », déplore l'éleveur.

Entre fin avril et début mai, le père et le fils ont implanté 30 hectares de maïs, entre l'exploitation de Roussines et celle de Thenay. Des semis réalisés en 3 fois, 10 hectares par 10 hectares. « Les dates de semis étaient propices avec de bonnes conditions et un peu d'eau, j'ai réalisé un herbicide, en début de levée, sur deux parcelles saines, avec des précédents céréales », précise Thierry.

Malheureusement, la canicule de fin juin les a sérieusement bousculés. Les quelques averses qui ont suivi leur ont certes été bénéfiques, mais les vents séchants et le second coup de chaud de l'été leur ont donné le coup de grâce. Les feuilles ont brûlé par endroits, quelques épis sont visibles mais dépourvus de grains.

Les éleveurs ont encore un peu d'espoir avec la dernière parcelle de maïs à Thenay « qui semble tenir le choc, on se laisse encore quelques jours pour se décider si on la garde en grain ou pas », précise Thierry. Les 10 hectares à Roussines ont moins souffert des excès climatiques, « ils ont eu 35 mm de pluie, qui ont été valorisés, c'est 20 mm de plus qu'à Thenay », complète-t-il. Là aussi, les éleveurs se donnent quelques jours de réflexion avant une éventuelle intervention, « pour sauver un peu de grain ».

OPTIMISER SA PRODUCTION D'HERBE

Ces contraintes climatiques obligent les Bichier à repenser l'alimentation de leurs vaches limousines. En théorie, Thierry et Fabien ont du stock pour tenir jusqu'en avril prochain. Tout dépendra des repousses d'automne et de la durée de l'hiver.

Il faut miser sur l'herbe, la valoriser au maximum.

En foin, en ensilage, en enrubannage, ils ont valorisé, ce printemps, le moindre brin d'herbe. « Il faut miser sur l'herbe, la valoriser au maximum », martèle Fabien Bichier. Les éleveurs ont fauché fin avril, « soit 15 jours plus tôt que d'habitude », un fourrage de qualité et en quantité. Ils ont ainsi pu bénéficier d'une repousse elle aussi de qualité, récoltée début juin. « Il faut opter pour des mélanges avec du ray-grass pour avoir de la marchandise tôt. Pour les maïs et sorgho, il ne faut pas non plus hésiter à les implanter en avril-mai, pour bénéficier des températures clémentes et des averses de printemps que l'on peut avoir, ça per-met une bonne levée, et d'avoir un peu de matière », estime le jeune éleveur.

Pour l'heure, les limousines sont complémentées au pré, « car la repousse ne permet pas de tenir plus de 48 heures », note Thierry. D'ici quelques jours, l'ensilage de maïs sera distribué à volonté aux génisses, avec un peu de foin, pendant un mois jaugent les éleveurs, sauf si pluies salvatrices qui relanceraient la repousse des prairies.

Pour l'atelier d'engraissement, la composition des rations doit être revue afin de tenir compte de la piètre qualité des ensilages de maïs. « Ça va leur caler la panse, les bêtes vont pouvoir ruminer mais ça apportera zéro énergie car il n'y a pas d'amidon dans cet ensilage », concède Fabien. Des analyses sont prévues, afin d'en connaître précisément la qualité, « et voir si on a pu sauver quelques unités fourragères (UF). Elles nous permettront aussi de réajuster nos rations », poursuit l'éleveur. Les Bichier craignent de devoir acheter du maïs grain pour apporter l'énergie qui risque de leur faire défaut, « si on en trouve, et à quel prix. Les cours de l'engraissement ne valoriseront pas ces dépenses alimentaires. »Cette année c'est sûr, le très faible potentiel des maïs remet en cause l'objectif d'autonomie alimentaire que se sont donné les deux associés.

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