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Le pâturage hivernal doit encore faire ses preuves

 L’achèvement du cinquième programme d’Herbe et fourrages permet de revenir sur l’ensemble des essais menés sur la période 2020-2022. La filière ovine se penche depuis quelques années sur le pâturage hivernal, ses avantages mais aussi ses limites. L’heure est au bilan.

L’idée du 5e programme Herbe et fourrages était d’évaluer le pâturage hivernal des ovins allaitants, notamment sur sa capacité à répondre aux besoins des brebis sans entamer le potentiel de reprise des prairies au printemps.

" L’élevage ovin allaitant en région Centre-Val de Loire se retrouve dans un contexte où il y a des besoins de stocks fourragers de plus en plus importants. Les coûts de production et la charge de travail augmentent dans les élevages, tout comme le coût des céréales et concentrés », rappelle Augustin Gravier, conseiller à la chambre d’agriculture d’Indreet-Loire, lors de la journée bilan du cinquième programme d’Herbe et fourrages. L’idée de ce programme était d’évaluer le pâturage hivernal des ovins allaitants, notamment sur sa capacité à répondre aux besoins des brebis sans entamer le potentiel de reprise des prairies au printemps. 

Des prairies en souffrance à la fin de l’hiver

Un premier essai a été mené dans ce sens dans des fermes pilotes de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-etLoir. Il a ainsi été comparé des prairies permanentes pâturées à l’hiver avec des prairies témoins sans pâturage hivernal. Les animaux étaient alors dans un système libre et non tournant. « Les résultats sont clairs. La prairie surpâturée témoigne d’une croissance deux voire trois fois inférieure à la prairie témoin. On peut ajouter à cela qu’il n’a été enregistré aucun pic de croissance printanier pour cette prairie. Le sol en a été altéré et les adventices sont apparues en nombre », commente le conseiller. Il ajoute : « cet essai nous montre qu’on ne peut pas gérer un pâturage hivernal comme on gèrerait un pâturage de printemps. La prairie n’a pas la même capacité de reprise ». Pourtant, Augustin Gravier ne rejette pas complètement l’idée et explique qu’il y a quelques précautions à prendre afin de pouvoir espérer réussir son pâturage hivernal. Adapter le type d’animaux pâturant est essentiel. Le chargement global ne doit pas excéder 3-4 brebis par ha et le pâturage tournant à privilégier. Il faut également maitriser les hauteurs d’entrée et de sortie avec une hauteur d’entrée supérieure à 8 cm et une hauteur de sortie supérieure à 4 cm.

Essayer le pâturage des intercultures hivernales

Deuxième idée proposée par le cinquième programme d’Herbe et Fourrages pour réduire les coûts de production : généraliser le pâturage des intercultures hivernales post-moisson. « En effet, si les conditions sont insuffisantes sur les prairies pour le pâturage hivernal (les sols sales, mauvaise densité de couverture, espèces pas adaptées au pâturage en période hivernal), le pâturage de couverts peut comporter des avantages certains », note le conseiller. Il permet de sécuriser le pâturage hivernal face aux aléas climatiques et aux déficits de portance. Le repos végétatif de l’ensemble des prairies est assuré. Le couvert est également l’occasion de proposer aux brebis, une biomasse abondante et appétente, avec de bonnes valeurs alimentaires. Une ferme pilote d’Eure-et-Loir et une autre d’Indre-et-Loire ont testé l’implantation de couverts en 2020-2021. « Les couverts post-moisson pour pâturage hivernal ont enregistré des biomasses situées entre 2.8 à 3.5 MS/ha minimum sur la période hivernale », observe-t-il. 

Tout est une question de gestion

Pour les brebis à forts besoins (brebis en fin de gestation et agnelles), le programme d’Her be et fourrages propose un pâturage libre avec rotation afin de concentrer le bol alimentaire en nutriments. Le chargement conseillé est de 3-4 brebis/ha. Pour les brebis vides ou mises à la reproduction, le pâturage peut être rationné au fil avant et arrière afin d’optimiser la consommation du couvert, et une potentielle repousse de qualité (1 à 3 cycles de pâturage) avec un chargement conseillé de 4-5 brebis/ha En fonction des conditions météo, l’apport de foin en transition alimentaire peut être une précaution complémentaire à prendre. La vigilance en sels alimentaires selon stades physiologiques des brebis est importante. Lors du sixième programme, il s’agira donc de mener des essais sur des prairies permanentes ou temporaires en contexte limitant, de mieux composer les couverts post-moisson en comparant le rendement, les coûts de production et de qualités alimentaires. Une comparaison entre agneaux issus de lots de brebis préparées avec couvert hivernal et agneaux issus de lots de brebis au bâtiment sera entre autres, réalisée.

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