Le volume de mille tonnes de lentilles difficilement atteint en 2022
Les années se suivent et se ressemblent pour les producteurs de lentilles. La campagne 2022 était certes moins catastrophique que 2021, mais cela ne suffit pas. Réunie en assemblée générale, le vendredi 3 février à Issoudun, l’association des producteurs de lentilles vertes du Berry a fait le point sur la campagne 2022 et la difficile commercialisation de la précédente campagne.
Les années se suivent et se ressemblent pour les producteurs de lentilles. La campagne 2022 était certes moins catastrophique que 2021, mais cela ne suffit pas. Réunie en assemblée générale, le vendredi 3 février à Issoudun, l’association des producteurs de lentilles vertes du Berry a fait le point sur la campagne 2022 et la difficile commercialisation de la précédente campagne.

Après une campagne 2021 chahutée par la climatologie, avec des rendements bien plus hétérogènes qu’en 2020, les producteurs de lentilles avaient débuté la campagne 2022 avec appréhension. « Les rendements sont meilleurs que l’an passé, mais pas mirobolants. La moyenne s’établit à 14 quintaux brut, soit 10 quintaux après le tri à l’usine Cibèle. Le gros de la perte au tri est dû à la pression de plus en plus importante de la bruche. Il y a des pistes de réflexion sur la gestion de l’insecte, à voir si dans le temps cela s’avérera efficace ou pérenne », a introduit Laurent Cordaillat, lors de l’assemblée générale.
RENDEMENTS BAS : DES PISTES D’EXPLICATION
Outre la pression des ravageurs, le rendement 2022 s’est joué sur la fin de cycle notamment, car jusqu’à mi-juin la culture se développait sous les meilleurs auspices, malgré la sécheresse printanière. Les orages et coups d’eau sur certains secteurs ont joué les perturbateurs. « L’autre piste d’explication serait l’application de traitement un peu tardivement pour certains. Ils auraient cogné un peu trop la culture. L’ensemble de ces facteurs peuvent expliquer, en partie, la grande disparité de rendement sur l’ensemble de la zone d’appellation », analyse le président de l’association des producteurs de lentilles vertes.
LE PÉRILLEUX EXERCICE DE COMMERCIALISATION
Les 995 tonnes brutes récoltées cette année sont actuellement triées. « Pour l’heure on estime à 30 % les écarts de tri. Pour rappel, en 2021, nous avions écarté près de 70 % de la récolte pour des raisons de qualité », précise Cécile Taillandier, responsable commerciale de la société Cibele. Le tonnage final de la campagne 2022 permettra d’honorer plus facilement les contrats commerciaux noués en direct ou via des grossistes emballeurs. En effet, après le tri, la campagne 2021 ne représentait plus que 357 tonnes à commercialiser. « Nous avons réparti notre volume commercialisable de façon à fournir tous nos clients, en quantité limitée », poursuit-elle. Les rendements aléatoires que connait la lentille verte du Berry le sont également pour les autres bassins de productions français. « Nous sommes tous touchés par les aléas climatiques, la bruche - sauf le Puy où l’altitude ne convient pas à l’insecte - aux problèmes de semences. Les baisses de rendements de la production française de lentille laissent la place à l’importation de lentille du Canada, ce qui est dommageable pour notre filière », souligne Laurent Cordaillat. En effet, depuis trois campagnes les volumes ne sont plus au rendezvous et les efforts réalisés par les distributeurs, grâce au travail de l’interprofession des producteurs de légumes secs, se sont réduits à peau de chagrin. Les distributeurs se sont retournés vers la lentille d’outre-Atlantique pour pouvoir répondre aux attentes des consommateurs. La campagne 2023 pourra-t-elle changer la donne ?