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Limousine, sa rusticité passionne encore

Les critères de sélection de la race limousine ont évolué au fil du temps. Pourtant, Xavier et Christophe se sont passionnés pour la rusticité de l’animal et sélectionnent leur troupeau en fonction des caractéristiques anciennes. Petit saut dans l’histoire de la race.

Xavier est passionné par ces animaux rustiques. Aujourd’hui, il met un point d’honneur à penser l’élevage positivement depuis qu’il n’est plus en élevage intensif

Il était une fois, à Brigueil-Le-Chantre (86), des limousines au gabarit impressionnant. Leurs propriétaires les ont choisies pour cela, pour leur morphologie typique de la race. A quelques années de la retraite, Xavier et son frère Christophe, éleveurs de bovins, ne souhaitent pas raccrocher leur tablier. Parler de leur exploitation, c’est comme raconter la passion d’éleveurs de limousines dans ce qu’elles ont de plus rustique.  

DES GABARITS IMPRESSIONNANTS ET DOCILES

En entrant dans les stabulations, la hauteur des animaux est surprenante pour un œil non averti. « Et encore, là elles sont paillées ! La hauteur est encore plus impressionnante lorsqu’elles sont sur le béton », souligne Xavier. Visuellement plus hauts, plus longs et avec plus de coffre, les bovins de l’éleveur témoignent de sa volonté profonde de sélectionner en fonction de certaines caractéristiques. « Nous prêtons également attention à la docilité de l’animal », précise l’éleveur, avant d’ajouter : « la sélection est compliquée car cette rusticité se fait rare, et il n’est pas simple de trouver le bon reproducteur. » Avec des animaux de ce gabarit, qu’en est-il des facilités de naissance ? « Il faut réfléchir au rapport mère/poids du veau. Je peux me permettre de faire naître des veaux plus lourds à la naissance puisque les mères sont elles-mêmes plus grandes et plus lourdes ». Aujourd’hui, de l’épaisseur dans le train arrière est souhaitée. Pour ça, la longueur des limousines a été raccourcie au fil des années. L’effet pervers est le raccourcissement de la longueur pelvienne et des facilités de vêlage amoindries. « J’estime que la viande que je n’ai pas dans le rond de culotte, se trouve dans la longueur de cuisse. Ainsi, je garde une facilité de naissance et une longueur pelvienne qui me conviennent bien puisque cet automne, sur 75 naissances, je n’ai pas eu de problème. La finesse d’os en revanche reste importante, limousine rustique ou non », assure Xavier.

LA RUSTICITÉ N’A PAS D’ÂGE

Parmi les 117 mères, certaines ont entre 10 et 16 ans. « Ma doyenne a 17 ans et produit encore. Tant qu’elles produisent et valorisent correctement, je garde mes limousines. Bien souvent, les multipares ont moins de problèmes à la naissance du veau que les primipares. J’ai aussi noté que le poids des veaux ne change pas, que la mère ait 10 ou 16 ans », indique l’éleveur. Les génisses mises au taureau poursuivent leur promenade champêtre dans les prairies de Xavier. « Nous les laissons dehors en hiver, c’est aussi une manière de voir leur caractère rustique s’exprimer », ajoute l’exploitant. « Janvier », un des mâles reproducteurs du troupeau est, quant à lui, au repos. « Il a énormément produit dans l’élevage. Il est le père d’« Othello », encore jeune, mais qui sera très probablement plus haut et plus gros que lui. « Janvier » va bientôt partir. C’est un crèvecœur de devoir s’en séparer. C’est le revers de la médaille quand on est passionné », soupire-t-il.

UN ÉLEVAGE SIMPLIFIÉ

Les animaux sont nourris d’une « ration de base » comme la qualifie Xavier. Il produit lui-même son fourrage. Au menu cet hiver, triticale et épeautre, résultat de 20 ha de culture. « On achète seulement un peu de mélasse et légèrement d’engrais pour les cultures. Si l’année est mauvaise, je n’achète pas plus. Je me débrouille avec ce que j’ai ». Une philosophie du non-endettement que son frère et lui ont choisi d’adopter après avoir passé trop d’années en élevage « intensif ».  « Pendant très longtemps, on nous expliquait qu’il fallait produire et encore produire. Résultat, on s’endettait en bâtiment, en mécanique, etc. Finalement, on n’avait plus une minute à nous. Aujourd’hui, nous avons réduit tout cela. Nous faisons faire nos chantiers afin de ne pas s’endetter mécaniquement. Nous avons retrouvé le plaisir, la passion pour l’élevage et la sélection », détaille Xavier, avant de conclure « je suis fier de dire aujourd’hui que nous pouvons vivre à deux avec 170 ha et 117 mères dans un système qui nous laisse le temps de vivre ».

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