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DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
« Redonner du souffle aux exploitations »

C'est ce qui a guidé l'action de JA et de la FDSEA de l'Indre ces derniers mois pour venir en soutien d'agriculteurs très fragilisés par l'année climatique catastrophique que nous venons de vivre. Cette action se concrétise par une enveloppe de 450 000 € pour le département.

Cette année, à tous les stades, les cultures ont été malmenées et ce quel que soit le travail mis en œuvre par les agriculteurs.

La preuve par l'exemple. Si le préfet de l'Indre en doutait, il a pu mesurer l'extrême fragilité de nombreux agriculteurs du département grâce à des témoignages concrets que la FDSEA et JA de l'Indre lui ont fait parvenir. Un agriculteur bouleversé par la situation d'un collègue voisin est même venu témoigner lors d'une Task force au printemps dernier. Le format de cette réunion avait été arrêté en urgence par le gouvernement en janvier dernier suite aux manifestations agricoles. Dans l'Indre, les représentants des centres de gestion, de la MSA, des administrations départementales, des banques et de la chambre d'agriculture siègent à cette instance pour échanger sur les problèmes et y apporter des solutions. « Depuis, nous avons relayé des situations réelles au préfet qui s'est montré sensible à  cette cause », relate Valérie Pion, secrétaire générale de la FDSEA. Aux prises directes avec le mal-être de nombreux agriculteurs, elle craint trop souvent d'en voir certains commettre l'irréparable. « Ce qu'il faut c'est faire du surmesure pour chaque cas », plaide-t-elle. Et pour ça, il faut aider les personnes concernées à prendre du recul sur leur situation. 

Dès le mois de juillet, la chambre d'agriculture a mis en place une prestation pour accompagner ceux qui en font la demande. « Le problème c'est qu'elle a un coût. Comment payer un diagnostic quand on n'a pas de quoi bouffer !  », avance Valérie Pion. JA et FDSEA ont négocié auprès du préfet des fonds pour payer cette prestation. Ils l'ont aussi sollicité pour qu'une enveloppe plus conséquente soit débloquée pour prendre partiellement en charge les cotisations sociales. « Celle allouée pour cette année était de seulement 74 000 € pour le département  », rapporte la responsable syndicale.

 

« Oser dire ce qui ne va pas » 

La cause a été entendue par le représentant de l'État qui est allé la défendre directement auprès d'Annie Genevard, alors ministre de l'Agriculture. Et il n'est pas revenu les mains vides, puisque 200 000 € vont prendre en charge des diagnostics flash et une rallonge de 250 000 € au titre du volet social. 

Le 9 décembre dernier, trois dossiers d'agriculteurs en difficulté ont été examinés en commission. « Chacun séparément, précise Valérie Pion. Pour l'un d'en eux, on est en bonne voie de restructuration. » La formule de l'accompagnement est encore en mode rodage, et nécessite quelques calages convient l'élue. « Notre objectif est d'aider toutes les exploitations  », dit-elle. Les services techniques de la chambre d'agriculture sont mis à contribution, « car parfois, c'est l'aspect technique qui pêche », constate-t-elle, prenant l'exemple d'un problème sanitaire aux lourdes conséquences financières enrayé grâce à une visite du vétérinaire et un contrôle machine à traire. Mais elle sait que dans certains cas, l'issue sera la cessation d'activité. Elle tient alors à ce que « l'accompagnement se fasse dignement vers la porte de sortie. » 

À combien est estimé le nombre d'agriculteurs ayant besoin d'un soutien dans le département ? « Nous avons déjà 200 dossiers sous le coude », indique Valérie Pion qui craint que le chiffre grimpe à 500. « L'important c'est de n'écarter personne  », lâche-t-elle. Cela nécessite comme préalable « d'oser dire que ça ne va », ce qui est déjà une étape en soi considère-t-elle, mais une étape essentielle « pour redonner du souffle aux exploitations. »


UNE ENVELOPPE FLÉCHÉE POUR LES COTISATIONS SOCIALES
Chaque année, la MSA Berry Touraine dispose de fonds pour prendre en charge partiellement des cotisations sociales d'agriculteurs en situation délicate. Celle allouée au titre de l'année s'élevait initialement à 74 000 € pour l'Indre, bien trop peu au regard de la situation. 
La FDSEA et JA ont obtenu une rallonge pour la porter à 324 000 €. La prise en charge partielle concerne aussi bien les cotisations des exploitants que celles de leur(s) salarié(s). Pour y prétendre, il faut se rendre sur le site de la MSA Berry Touraine.


 

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