Rester attractif pour séduire de nouveaux profils
Formation, emploi, motivations… lors de l’assemblée générale de la FRCuma, les termes ne manquaient pas pour assurer le renouvellement des générations au sein du réseau coopératif. Les responsables planchent désormais sur la pérennité de ce dernier, et cela passe inévitablement par l’intégration des jeunes installés.
Formation, emploi, motivations… lors de l’assemblée générale de la FRCuma, les termes ne manquaient pas pour assurer le renouvellement des générations au sein du réseau coopératif. Les responsables planchent désormais sur la pérennité de ce dernier, et cela passe inévitablement par l’intégration des jeunes installés.


Agriculteur dans le Cher, c’est en Touraine que le président, Stéphane Desbois, a inauguré l’assemblée générale de la FRCuma. L’agrocampus de Fondettes avait pour l’occasion ouvert ses portes aux adhérents venus de toute la région. En ce début avril, Philippe Martinot, secrétaire général de la FNCuma, était présent pour représenter l’échelon national du réseau coopératif. Frédéric Cadieu, éleveur caprin dans le sud Touraine et membre du conseil d’administration de la FNCuma, a présenté le rapport d’activité de l’année 2022, avant de détailler les perspectives envisagées pour 2023. A l’échelle régionale, cinq Cuma se sont créées durant l’année. L’embauche d’Elodie Bertrand, il y a quelques mois, permet de développer l’appui aux adhérents en matière d’agroécologie. Autre thème important pour la fédération régionale, parvenir à l’autonomie alimentaire dans les élevages. Différentes journées techniques seront organisées tout au long de l’année pour développer ces grandes thématiques. A une voix contre et une abstention près, les adhérents présents ont fait le choix d’augmenter la cotisation à hauteur de 5 %, « afin de suivre le cours de l’inflation » a argumenté Stéphane Desbois. La base de cette cotisation atteint désormais 325 euros. Une rapide présentation de CamaCuma* a ensuite été réalisée. Afin d’enrayer la hausse importante du prix des matériels, certains élus du réseau ont en effet décidé de se regrouper pour investir dans plusieurs matériels simultanément. L’occasion de réaliser des économies d’échelle, bien souvent en se rapprochant directement des constructeurs. Une opération sur les plateaux à paille et les télescopiques a d’ores et déjà eu lieu en 2022. Le réseau réfléchit dorénavant à investir dans une flotte de tracteurs.
UNE FORMATION EN ACCORD AVEC LES SPÉCIFICITÉS DU RÉSEAU
Sophie Termeau, directrice du CFFPA de Fondettes, a par la suite présenté la formation CSTMA** dispensée au sein de l’établissement agricole. Mise en place à l’initiative des professionnels du machinisme, cette formation aspire à enrayer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qu’une majorité d’entre eux rencontrent. En effet, bon nombre de concessionnaires agricoles peinent à recruter des profils compétents et motivés dans les ateliers de mécanique. Des témoignages d’apprentis suivant la formation sont ensuite venus illustrer ces propos. Une belle transition avec le thème général de l’assemblée générale qui suivait, à savoir : parvenir au renouvellement des générations au sein même du réseau Cuma. De plus en plus employeuses de main-d’œuvre, les Cuma peuvent accueillir des apprentis, comme l’explique Philippe Martinot : « A l’échelle nationale, le réseau travaille en étroite collaboration avec le service enseignement du ministère de l’Agriculture. L’objectif à terme est de former des profils (scolaires comme en reconversion professionnelle) qui répondent aux exigences du travail en Cuma » a-t-il déclaré. De fait, travailler dans une Cuma comporte des spécificités : s’adapter aux conditions de travail de chaque adhérent, conduire un grand nombre de matériels parfois complexes et spécifiques, disposer bien souvent de la double compétence conduite/mécanique, etc.
TÉMOIGNAGE D’UNE EXPÉRIENCE RÉUSSIE
Willy Braud, président de la Cuma de la Veude dans le Richelais (37), est venu partager son expérience relative au salariat en Cuma. Accompagné de trois des six salariés, il a dans un premier temps énuméré l’historique des différents recrutements. « Le premier salarié est arrivé en simultané avec la mélangeuse automotrice, a-t-il indiqué. Dorénavant, il intervient quotidiennement dans cinq fermes et nourrit 2 000 vaches laitières. » Un mécanicien a ensuite été embauché « pour assurer une bonne maintenance des 70 matériels qui composent le parc de la Cuma. » Désormais, les adhérents de la Cuma de la Veude ont investi dans un hangar, améliorant ainsi le confort des six salariés (chauffeurs ou mécaniciens) Un investissement conséquent dans de l’outillage a aussi été réalisé : machines à pneu, poste à soudure… Egalement, les mécaniciens interviennent rapidement en cas de panne sur un chantier, « grâce à l’achat d’un camion atelier », complète Willy Braud. Mis à disposition des adhérents, les mécaniciens peuvent aussi intervenir sur le matériel propre aux exploitants, moyennant un tarif horaire de 35 euros (camion atelier et consommables compris.) A noter que l’aspect administratif (contrats de travail, fiches de paie) est entièrement délégué à un prestataire externe. Willy Braud a conclu son intervention en précisant que « disposer d’une bonne dynamique entre adhérents et salariés est primordiale pour qu’une Cuma qui emploie de la main d’œuvre fonctionne correctement. » A l’unanimité, les élus de la FRCuma ont insisté sur l’importance du collectif, comme le résume Frédéric Cadieu : « Une Cuma, ce n’est pas que du matériel. C’est également une équipe avec cette notion d’humain derrière. C’est également la mise en place de projets qui participent au maintien de l’agriculture au sein de nos territoires ruraux. » a-t-il conclut. Sans oublier l’intégration des jeunes installés qui reste une priorité !
* CamaCuma : centrale d’achat de matériels agricoles en Cuma.
** CSTMA : certificat de spécialisation en tracteurs et machines agricoles.