Se poser les bonnes questions pour réussir son installation
La chambre d’agriculture de l’Indre a organisé une journée « devenir éleveur caprin » à la Ferme de Âges au Blanc, mardi 29 novembre. L’occasion pour les conseillers d’aborder les différentes démarches du parcours à l’installation.
Le point accueil installation porté par la chambre d’agriculture de l’Indre a choisi d’organiser la journée « Devenir éleveur caprin » et une vingtaine de porteurs de projet en élevage caprin étaient présents à la ferme des Âges à Le Blanc. Après une visite de l’exploitation et la présentation des AOP du département, entre autres, Caroline Baumgarten et Manon Chassagnon, conseillères spécialisées en installation à la chambre d’agriculture, ont expliqué les différentes démarches et les bonnes questions à se poser afin de réussir son installation. « Notre objectif est d’accueillir, d’informer, d’orienter et ensuite de suivre l’installation des porteurs de projets, qu’ils soient en élevage caprin ou autre. Il est très important de se faire accompagner dans son installation, afin de n’oublier aucune démarche. » explique Caroline Baumgarten.
DE L’IDÉE AU PROJET
« Ce qui est très important avant de s’installer, c’est de se poser les bonnes questions. Pourquoi, où, comment, quoi, qui, etc. et de réfléchir à cela à court, moyen et long terme », note Manon Chassagnon. Elle relève la nécessité de savoir définir ce qui attire le futur installé dans ce projet, quelles sont ses motivations et ses points forts, mais aussi et surtout les points faibles, les peurs et les freins. « Ce n’est pas une fatalité. Il faut en prendre conscience pour les travailler, afin qu’ils deviennent des points forts », assure-t-elle. Vient ensuite la recherche du lieu exploitation, que ce soit via la Safer, le répertoire départ installation, des associations ou via des recherches personnelles (presse agricole, internet, agences immobilières, notaires, etc. « Au répertoire départ installation, nous travaillons avec le vendeur afin d’avoir tous les éléments avant de proposer l’exploitation à la vente. L’objectif est de fournir une offre très détaillée qui ne bougera pas jusqu’à la vente », détaillent les conseillères en installation, avant d’ajouter : « il ne faut pas s’arrêter à la recherche d’exploitation déjà estampillée exploitation caprine. Certaines structures d’élevage bovin peuvent être adapter aux chèvres. Nous pouvons également conseiller dans ce sens ».
RASSURER LES ACTEURS FINANCIERS
Afin d’acquérir la confiance des acteurs financiers, il est nécessaire de prendre connaissance de nombreux critères : identifier le foncier à reprendre, la surface disponible, le mode de mise à disposition (location, propriété, prêt à usage), le potentiel des sols, le zonage (selon les PLUI des communes), le besoin et la disponibilité de l’eau, la normalisation des bâtiments, s’il est possible de construire ou d’aménager. Concernant le matériel, il est important de savoir comment se le procurer, s’il y a des Cuma, quels sont les besoins d’investissement ou de renouvellement. Puis il faut définir ses ateliers : combien, quelles productions, quelles conduites techniques, quels débouchés. « Toutes ces questions vont permettre de bien structurer le projet, de savoir ce dont on a besoin et d’éviter de mauvaises surprises. De plus, face à un banquier, un projet bien réfléchi, bien structuré et sans part d’ombre a plus de chance de trouver un financement », commente Manon Chassagnon. Autre point très important : les études de marché, en se renseignant sur les tendances du marché avec des statistiques, en étudiant la concurrence, la clientèle par point de vente et en faisant une enquête de consommateurs. « C’est une étape indispensable permettant d’approcher le futur volume de consommateurs, de chiffrer le projet en fonction de ses estimations, puis de définir sa stratégie marketing et enfin, de crédibiliser le projet auprès de la banque pour obtenir des f financements » illustre Caroline Baumgarten.
FINALISER SON PROJET
Afin de se lancer, il est indispensable de réaliser l’ensemble des démarches administratives. Tout d’abord, demander l’autorisation préalable d’exploiter auprès de la DDT. Elle est réalisée avant l’exploitation des parcelles concernées. Le délai d’instruction du dossier est entre quatre à six mois. Dans tous les cas de reprise de foncier, il faut contacter la DDT pour vérifier la nécessité de cette autorisation. Il faut ensuite se faire connaitre auprès du centre de formalité des entreprises agricoles. Il est l’unique interlocuteur et transmet les déclarations aux divers organismes : INSEE pour l’attribution de n° de Siret, la MSA, EDE, greffe du tribunal de commerce, centre des impôts etc. Et après le CFE ? « Vous êtes chef d’entreprise agricole, mais il ne faut pas oublier : la demande de droits de plantation, de remplir le bulletin de mutation des terres auprès de la MSA, de signer les contrats d’assurance, de changer les contrats d’eau, gaz, électricité, téléphone, de changer les cartes grises, et de faire les démarches relatives à la Pac : demande de numéro pacage, transfert de DPB etc… L’installation est une succession de démarches qui nécessite, à mon sens, d’être accompagné afin de maximiser les chances de réussite », rappelle Caroline Baumgarten.