Sécheresse : d'importantes pertes sèches
L'ensemble du département est placé sous restriction d'eau depuis des semaines, coupant ainsi les vannes d'une partie des irrigants pompant dans le milieu. Pour certains, les pertes sont considérables.
L 'irrigation n'est pas employée uniquement pour les cultures de maïs ou de tournesol, de nombreux irrigants ont pris le parti de produire des cultures à forte valeur ajoutée comme des portes graines, des petits pois ou haricots destinés à la consommation humaine. Sans eau, la culture dépérit.
Sur Villegongis, Laurent Chaperon, irrigant sur la Trégonce, avait semé 10 hectares d'haricots rouge pour la consommation humaine. Par manque d'eau, le producteur ne peut que réaliser un amer constat : rien ne pourra être récolté, ce qui représente une perte de près 25 % du chiffre d'affaires de l'exploitation. « La prestation de service pour la récolte coûtera plus cher que le rendement, autant ne pas récolter ». Un constat similaire chez d'autres producteurs de cultures à forte valeur ajoutée, comme les portes graines, la betterave. « Les betteraves ont été récoltées avec un rendement moindre, et les haricots, il va falloir nettoyer le champs, faute de gousses ». Implantés début mai, les haricots ont pu bénéficier d'un tour d'eau avant la floraison ou avant la canicule de juin, « ils étaient magnifiques », témoignent-t-ils. Un apport que la culture a su valoriser rapidement mais les fortes températures et le manque d'eau ont fait couler les fleurs. « Il y a quelques gousses, rare sont celles avec des haricots dedans. Ceux présents ne sont pas plus gros que des petits pois », détaillent les producteurs d'haricots rouge. Certains ont sollicité les services de l'état afin d'obtenir une dérogation pour « réaliser un dernier tour d'eau pour que la floraison puisse aller à terme. Les dérogations nous ont été refusées », explique-t-ils.
Les agriculteurs touchés par les restrictions déplorent qu'aucune différence soit fait entre les cultures de maïs classiques par exemple et celles à destination de la consommation humaine. « Il est souhaité que l'on diversifie nos assolements, que l'on tende vers les productions à forte valeur ajoutée. On investit pour sortir du système, avec un raisonnement agronomique et économique, et finalement, on ne nous encourage pas à faire autre chose que les rotations classiques, à nous remettre dans le moule ». Aujourd'hui, tous sont en contact avec des experts afin d'évaluer au plus juste les pertes et voir si l'assurance récolte peut être déclenchée pour aléas climatiques, malgré l'arrêté préfectoral.