TRANSMISSION
Sept minutes pour convaincre
Après le farm dating qui s’est déroulé au mois de septembre pendant le concours national Limousin, place
au business dating. Les principes de fonctionnement ont été repris mais le public contacté a été élargi à toutes les filières.
Le vendredi 16 novembre s’est tenu le Forum entreprendre, dans les locaux de la chambre de commerce et d’industrie, à Châteauroux. Organisée conjointement par les trois chambres consulaires, cette journée consacrée à la création / reprise d’entreprises regroupait diverses activités professionnelles dont le secteur agricole. C’est dans ce cadre qu’était organisé un business dating. A l’instar du farm dating, mis en place par le service transmission de la chambre d’agriculture lors du National limousin, le principe du business dating est équivalent. Une discussion entre cédants et repreneurs s’engage pendant une durée de 7 minutes.
Plus de secteurs, mais un même objectif
L’objectif est de nouer un premier contact qui pourrait déboucher par la suite sur une possibilité de reprise de l’activité. Boulangers, commerçants, artisans et bien sûr agriculteurs avaient fait le déplacement, en tout ils étaient une centaine. « Le business dating s’inscrit dans une réflexion globale sur la problématique de la transmission d’entreprise. La chambre des métiers et de l’industrie, la chambre de l’artisanat et la chambre d’agriculture se sont associées pour faciliter la rencontre des chefs d’entreprise et les porteurs de projets à se rencontrer. Le retour très positif du farm dating a montré que cette recette d’un échange court fonctionne bien », explique Michel Georjon, responsable du service transmission/installation de la chambre d’agriculture de l’Indre. Lors de cette cession, dix agriculteurs se sont installés derrière les tables réservées aux entrepreneurs. Pour beaucoup, c’est un exercice difficile car assez inhabituel. Les participants ont bénéficié de l’aide des conseillers de la chambre d’agriculture afin de rendre cet après-midi la plus constructive possible. « Il faut que vous parliez positivement de votre activité », a rappelé Caroline Godard, conseillère transmission à la chambre d’agriculture juste avant le son de la cloche, symbole du départ des entretiens.
Toutes les productions représentées
Contrairement au farm dating, où seuls les éleveurs étaient conviés, cette fois ci, toutes les productions étaient concernées. Caprin, bovin lait, allaitant ou grandes cultures, chaque agriculteur a pu discuter avec un futur repreneur, présenter son exploitation et son système de production. Comme par exemple Pascal Imbert, éleveur à Mérigny. « J’ai un élevage de limousines nourries exclusivement à l’herbe. Je travaille avec un atelier de découpe et je fais de la vente directe. Malheureusement il n’y a pas de succession familiale pour mon exploitation et je souhaiterais que mon système puisse évoluer. J’ai essayé d’optimiser mon temps de travail au maximum, mais le développement de la production n’est pas possible pour une personne seule. Lorsque la chambre d’agriculture m’a contacté pour participer à cette opération, j’ai accepté car c’est un bon moyen de rencontrer de possibles repreneurs. Sept minutes, cela peut paraître court, mais cela nous oblige à aller à l’essentiel. » La crise de vocation du milieu agricole se traduit par la disparition de nombreuses exploitations faute de repreneurs. C’est aussi le constat fait le 16 novembre. Car si les exploitants étaient bien présents, peu de porteurs de projets ont répondu à l’appel. Cependant, cela n’enlève en rien au bien-fondé de cette démarche. Cette deuxième édition, deux mois après la première, demeure une opportunité malgré tout enrichissante comme en témoignent les participants. Il n’y a pour le moment pas de concrétisation officielle d’une reprise d’exploitation suite aux rencontres du mois de septembre, mais de forts espoirs subsistent… Paris ne s’est pas fait en un jour !