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Un an après, des stigmates toujours présents

   Les 4 et 19 juin, cela fera un an que les secteurs de Chatillon-Vicq sur Nahon et Argenton-sur-Creuse ont été frappés par deux orages de grêles d’une violence inouïe. Les agriculteurs fortement impactés reviennent sur l’année écoulée.

Après Châteauroux le 22 mai, des grêlons de la taille de balles de pingpong se sont abattus sur les cantons de Chatillon-sur-Indre et d’Ecueillé-Valençay dans la nuit du 4 au 5 juin 2022. Si les habitations ont été cette fois-ci relativement épargnées, les grandes cultures elles ont été anéanties, notamment sur Châtillon-surIndre où la grêle, combinée au vent, a tout couché.  

DES CONSÉQUENCES À LONG TERME SUR LES CULTURES

« J’étais absent lors de l’orage de grêle, mais lorsque l’on a vu l’état des cultures le lendemain, le ciel nous est tombé sur la tête. Depuis on scrute le ciel, et d’autant plus à cette période de l’année. Dès que le temp tourne, que ça monte au noir avec du vent, on appréhende. On n’est pas tranquille, c’est un vrai traumatisme », témoigne Sébastien Modde, céréalier à Châtillon, un sentiment qu’il partage avec ses voisins et confrères qui avaient également tout perdu cette nuit-là.  Pour sa part, quelques heures après l’orage, il avait estimé que 95 % de ses blés étaient détruits dans certains champs, la totalité d’une partie de ses orges et colzas était également perdue ainsi que l’intégralité de ses tournesols. « Mes cultures étaient assurées chez Groupama, précise-t-il satisfait du suivi de son dossier. L’indemnité m’a permis de passer l’année, même si j’y ai laissé quelques plumes ».  Les conséquences de l’épisode de grêle du 4 juin 2022 sont encore très présentes dans la tête des sinistrés et le resteront sans doute les deux-trois ans à venir. En effet, personne n’avait mesuré la gestion des repousses. « Mes charges opérationnelles sur le poste désherbage et fioul ont explosé pour cette campagne. On s’est battu toute l’année contre les repousses. J’ai dû passer au moins trois antigraminées dans mes colzas, du Kerb sur toutes mes cultures, chose que je ne fais jamais en général, mais là... pas le choix ! Il y avait près de 6 tonnes de grains au sol suite à la grêle », détaille-t-il.  A titre d’exemple, sur un colza semé au 15 août, un premier passage d’antigraminées a eu lieu moins de trois semaines après les semis car les repousses d’orge avaient pris le dessus, et rebelote quinze jours plus tard. Une multiplication de passages qui a été le quotidien des céréaliers des deux cantons. 

TOITURE, RISQUE D’AMIANTE ET STOCKAGE DU FOURRAGE

Lors de l’épisode de grêle du 19 juin 2022, ce sont les éleveurs et producteurs de Boischaut sud qui ont payé le plus lourd tribut avec des bâtiments mités par les énormes grêlons. Les toitures dévastées à 70, voire 80 %, ne faisaient plus barrage à la succession d’averses. Les ruisseaux se sont formés dans les couloirs des bâtiments, les stocks de fourrages tout juste rentrés ont été détrempés, voire contaminés par l’amiante contenue dans les plaques de fibrociment détruites par la grêle.  Un coup dur très difficile à encaisser pour la profession. « Je n’étais pas dans l’œil de l’orage, mais j’ai accusé de gros dégâts sur les toitures des bâtiments d’élevage et un peu sur mes cultures de triticale », résume Benjamin Fauduet, éleveur à Celon. Son dossier auprès de l’assurance est clos depuis le mois de janvier. Après le passage des experts, les dégâts sur ses bâtiments se sont élevés à 300 000 euros. « Nous avons été dans les premiers à déposer les devis auprès de l’assurance. De ce fait, les travaux ont pu être réalisés assez rapidement, prenant fin au 2025 novembre, ce qui nous a permis de rentrer nos bêtes au chaud et au sec cet hiver », poursuit-il.  Le soir du coup de grêle, la réactivité de l’éleveur a permis de limiter la perte du fourrage qu’il venait de rentrer. « Pour éviter au maximum la contamination par l’amiante, nous avons bâché le fourrage. Nous avons réorganisé les hangars pas ou peu impactés, le matériel a été remisé dehors pour que nous puissions y stocker le fourrage », retrace l’éleveur de Celon. Pendant près de quinze jours, il a posé des rustines sur ses 1 800 m2 de toit, « car tout prenait l’eau, même l’atelier ». « Ce qui désarme le jour J et les jours qui suivent, outre les dégâts, ce sont leurs montants, les interrogations qui se bousculent », avoue Benjamin Fauduet, qui espère ne jamais revivre un tel aléa.

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