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Dossier climato
UN DÉFICIT PLUVIOMÉTRIQUE QUI VA ENCORE SE CREUSER

Les températures estivales des derniers jours sont remarquables, mais pas inédites. En revanche, cette année, elles sont couplées au déficit hydrique que connaît le département depuis plusieurs mois. Un phénomène qui pourrait perdurer, comme l'explique Florentin Cayrouse, prévisionniste pour l'association Météo Centre.

Les conditions chaudes et ensoleillées actuelles se font ressentir sur les cultures. Les orges risquent d'être en lait avec quelques jours d'avance.

Depuis la fin de semaine dernière, la météo se veut estivale avec des températures avoisinant les 25-30 °C sur le département et les averses se font grandement attendre. Une situation climatique qui impacte la végétation et les cultures, notamment sur les sols à faible réserve utile.

Comment expliquer l'épisode de chaleur de ce début mai ?

Florentin Cayrouse : Nous avons actuellement un anticyclone qui vient de la péninsule ibérique et qui remonte vers la Pologne, avec un air chaud. Ce dernier se plaque au sol, ce qui provoque ces montées en températures. Nous enregistrons entre 6 à 10 °C au-dessus des normales de saison.

Les printemps secs tendent, semble-t-il, à devenir récurrents. Est-ce réellement le cas ?

F. C. : Depuis 2015, nous constatons un changement de climat. Les extrêmes sont plus importants et les épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents. Cette évolution corrobore le dernier rapport du Giec sur le changement climatique.

La ceinture anticyclonique autour de l'Equateur est généralement assez basse en hiver, faisant remonter des précipitations régulières vers l'Europe. En été, la pression de cette ceinture est haute et depuis 2015, elle reste haute même en hiver. Ce qui induit moins de précipitations, et explique en partie le déficit hydrique que l'on connaît en sortie d'hiver.

L'Indre enregistre près de 30 à 40 % de déficit hydrique depuis le début de l'année. La recharge hivernale n'a pas pu se faire, entraînant le début de sécheresse printanière…

F. C. : Il y a un déficit hydrique depuis août 2021, malgré les averses de septembre et décembre. Ce manque d'eau est accentué par les faibles précipitations hivernales. Compte tenu des conditions climatiques, les températures élevées des derniers jours, la capacité hydrique s'amenuise fortement.

On va clairement sur une fin de printemps sèche, voire très sèche. Nous allons vers des saisons hivernales plus courtes et des saisons estivales plus longues et intenses. La gestion de l'eau est un enjeu crucial pour les prochaines années, tant pour la population que pour les agriculteurs afin qu'ils puissent poursuivre leurs activités et cultures.

Quelles tendances se dessinent pour les prochains jours ou semaines ?

F. C. : Pour les prochains jours, la tendance serait semblable à celle des derniers jours, avec une montée des températures, pouvant atteindre les 30 °C, voire plus. Les modèles n'annoncent pas d'épisodes pluvieux notables d'ici une quinzaine de jours. Un flux de nord-est venant de Scandinavie apportera un courant d'air séchant, amplifiant le phénomène de sécheresse. J'espère une dernière décade de mai moins chaude et plus pluvieuse, ainsi qu'un mois de juin avec une pluviométrie régulière pour les cultures, les pâtures, les cours d'eau et l'écosystème en général. Ces pluies-là n'ont pas vocation à recharger les nappes, elles sont en partie valorisées par la végétation, le reste s'évapore très vite, selon les températures. Pour cet été, il est encore trop tôt pour se pro-noncer, les tendances ne sont qu'au stade de probabilités. Les modèles s'orienteraient sur un été chaud et sec, j'espère qu'ils se trompent.

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