« UN MOYEN DE PROMOUVOIR SON ÉLEVAGE »
Anthony Chéry, président de l’association des jeunes éleveurs charolais et sélectionneur passionné de génétique charolaise, sera présent lors du concours national charolais. Un concours vitrine pour la race et les éleveurs.
Anthony Chéry, président de l’association des jeunes éleveurs charolais et sélectionneur passionné de génétique charolaise, sera présent lors du concours national charolais. Un concours vitrine pour la race et les éleveurs.

Installé depuis 2015 hors cadre familial, Anthony Chéry est naisseur engraisseur de charolaises. Ses 80 mères sont inscrites au Herd Book Charolais. Il engraisse l’ensemble de ses animaux. « Avant mon installation, le cheptel n’était pas inscrit », précise-t-il. Fils d’un salarié agricole en production ovine, Anthony Chéry n’était pas passionné par les moutons mais est très vite « tombé amoureux des vaches. Mais j’ai aussi toujours été un grand passionné de génétique. J’ai un faible pour les vaches avec des bonnes qualités reproductrices mais qui sont aussi des bêtes de viande, un peu culardes », détaille-t-il.
C’est la première fois depuis son installation qu’il sortira au concours national charolais des animaux nés dans son élevage. « Quand on reprend une exploitation, ça prend du temps avant de pouvoir emmener ses premiers animaux », note-t-il. Autre point essentiel avant le concours : le dressage. Les charolaises d’Anthony Chéry ont dû apprendre à rester attachées et à marcher. Un apprentissage qui se fait peu à peu sur une durée de plus en plus longue. « Sur mes 80 vaches, je n’en prépare que deux ou trois, les plus jolies mais ce ne sont pas forcément celles qui produisent le mieux. Le plus important ce sont les 77 autres qui produisent à la ferme. Préparer une vache pour un concours, c’est un coût. C’est un animal qu’on va soigner un peu plus pendant deux ans. Le concours c’est surtout un moyen de faire la promotion de l’élevage, c’est la vitrine des critères de race que l’on travaille dans l’exploitation », insiste Anthony Chéry.
PASSION GÉNÉTIQUE
Sélectionneur passionné, il aime voir ce que la génétique « propose ». La part de hasard dans chaque programme de reproduction l’anime. « Il y a toujours une part de chance dans la génétique. Mais la chance, il faut la provoquer », déclare-t-il avant d’ajouter : « J’aime et je sélectionne les charolaises avec un fort développement musculaire, un gros carré de bassin et un gros dos. Je valorise ensuite la viande en boucherie locale. Bien sûr, à ces critères, j’ajoute la facilité de naissance. L’objectif est d’améliorer les qualités de la race. Je regarde également les aplombs car les vaches avec beaucoup de viande sont plus fragiles sur ce point. Je veux des vaches qui puissent se porter et qui ne s’affaissent pas ».
Par ailleurs, Anthony Chéry choisit également des vaches avec une tête bien faite, courte avec un gros mufle et des cornes fines et blanches. « La charolaise est une des meilleures races dans la valorisation de fourrages grossiers, d’où l’importance d’un gros mufle », considère-t-il. L’éleveur porte aussi une attention particulière au caractère de l’animal qu’il souhaite calme pour assurer ainsi la sécurité lors des concours. A une semaine du National, ses bovins sont prêts, tout comme ceux de ses dix collègues de l’association des jeunes éleveurs de charolaises qui seront présents à Lignières le 8 et 9 septembre.