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UNE EXPLOITATION 100 % HERBE

Eleveur de limousines sur la commune de Saint-Plantaire, Benoît Bernardet a fait le choix du 100 % herbe sur son exploitation. D'abord polyculteur-éleveur lorsqu'il a pris la suite de son père, il a complètement repensé sa conduite d'exploitation en 2015.

Benoît Bernardet est passé en 100 % herbe en 2015. Depuis, malgré les coûts de production que cela engendre, il reconnaît avoir plus de temps pour lui et sa famille.

Au lieu-dit La Rochère, les 115 mères et 20 génisses de renouvellement de Benoît Bernardet profitent des derniers jours en stabulation. « Elles sortiront entre le 1er et le 15 avril, selon le temps et la qualité de l'herbe », explique l'éleveur de Saint-Plantaire. Les broutards, quant-à-eux, resteront encore un mois ou deux à l'intérieur, avant de partir à la vente en maigre. « Je ne les sors pas pour leur éviter le stress de la mise à l'herbe. Il faut du temps pour que l'animal s'y habitue », ajoute-t-il.

Depuis que Benoît Bernardet a repris l'exploitation de son père, il en a petit à petit modifié la conduite. « D'abord je suis passé en vêlage d'automne. Il y a moins de bêtes dans les bâtiments, ce qui réduit les risques de contaminations de diarrhée du veau », poursuit le chef d'exploitation. Les limousines vêlent à l'extérieur, à proximité de la stabulation. « Je les rentre ensuite dès que cela est nécessaire », ajoute-t-il. Mais c'est en 2015 que l'exploitation a pris un tournant majeur. L'ex-polyculteur-éleveur a choisi d'abandonner les céréales pour passer à un modèle 100 % herbe.

DES CHAMPS TOUT EN HERBE

« Le passage au 100 % herbe n'a pas été compliqué. J'ai simplement tout ressemé en prairies », témoigne Benoît Bernardet. L'éleveur explique cet abandon des céréales : « Les rendements n'étaient pas bons. Les terrains étaient faits pour de l'herbe et non pour une culture de céréales ».

Depuis, chaque automne, le chef d'exploitation fait un sursemis avec du ray gras. « C'est la seule préparation à faire ». Benoît Bernardet produit du foin et de l'enrubannage afin de nourrir ses limousines l'hiver suivant. Mais au retour du printemps, après la fauche, les vaches pâturent sur toute l'exploitation. Dès le début du mois d'avril, l'éleveur met en place un système de pâturage tournant où les vaches restent en moyenne 7 à 8 jours sur chaque paddock. Une fois dans les prairies, le cheptel de Benoît Bernardet n'est nourri qu'à l'herbe. En cas de sécheresse, l'éleveur met du foin et des seaux de minéraux à leur disposition.

LE TEMPS LIBRE A UN PRIX 

La diminution des charges de travail a été le premier facteur de changement. « J'ai deux filles et je voulais avoir plus de temps pour elles », avance l'exploitant. L'arrêt de la culture de céréales a également permis de réduire les coûts de mécanisation. Aujourd'hui, il ne dispose plus que du matériel de fauche. L'éleveur produit 80 à 90 ha de foin et enrubannage par an. « Mais le gain de temps et la simplification du travail restent les principaux avantages de ce passage en 100 % herbe », souligne Benoît Bernardet.

Parce que rien n'est parfait, cette conduite d'élevage comporte malgré tout des contraintes, notamment financières. Même si l'exploitant produit son foin et son enrubannage, il doit se fournir en paille et en compléments à l'extérieur. « Le principal inconvénient de ce système, c'est la dépendance aux autres et aux prix des autres. Ça fait deux ans qu'on fait le dos rond. Et la conjoncture actuelle n'est pas rassurante pour l'avenir », détaille-t-il. Lorsqu'il est passé à un système tout herbe, Benoît Bernardet a dû accepter la forte variation des coûts de production d'une année sur l'autre.

Autre point soulevé par l'éleveur : la complexité pour trouver de la paille dans le département. « Je me fournis à Saint-Valentin. Mais on en trouve très peu dans le coin », remarque l'éleveur.

Avec plus de sept ans d'expérience en 100 % herbe, il dresse le bilan : « On ne peut pas dire qu'on s'en sort mieux qu'avec un système de polyculture. Les coûts pour alimenter les vaches sont plus élevés du fait de cette dépendance et du prix des matières premières. Mais c'est le prix à payer pour avoir un peu plus de temps libre et un travail plus simple ».  

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