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JA 36
Une présidence à deux têtes

Les Jeunes agriculteurs de l'Indre auront un binôme à leur tête pour les deux ans à venir. Damien Boissier et Florian Chateigner ont opté pour une coprésidence afin de combiner leurs rôles de chefs de file du syndicat et de chefs d'exploitation. Interview croisée.

Damien Boissier et Florian Chateigner vont prendre le relais sur les dossiers d'actualités, avec l'appui des secrétaires généraux

Astrid Plisson vient de passer la main à Damien Boissier et Florian Cha-teigner. Le premier est céréalier-viticulteur à Faverolles-en-Berry, l'autre éleveur ovin-bovin-céréalier à Mouhet. Tous deux ont rejoint les rangs des JA 36 peu après leur installation, dans la même optique : promouvoir et défendre la profession.

Depuis votre entrée dans le syndicat, vous avez gravi les échelons, assuré des mandats régionaux. Quel a été le déclic pour vous proposer à la présidence de JA 36 ?

Damien : Devenir président dé-partemental, c'est un peu l'aboutissement d'une carrière après 15 années d'investissement au sein du syndicat. En ayant commencé à la base, au fil des ans et des responsabilités qu'on nous a confiées, on a gagné en compétences, en savoirs. Alors, pourquoi ne pas aller au bout ? En revanche, y aller seul, non ! Nous en avons parlé avec Florian ; nous nous sommes renseignés sur la possibilité de constituer une coprésidence, en étudiant les statuts. Cette opportunité nous permet de combiner notre investissement pour le syndicat et la gestion de nos exploitations, sans délaisser l'un pour l'autre.

Florian : J'avais en tête de me présenter à ce poste dans deux ans. Dans les prochains mois, il y aura trop de projets et d'échéances sur mon exploitation pour que je me lance dans cette aventure sereinement et correctement en solo. L'idée de Damien de s'associer m'a plu. Nous sommes complémentaires : à tous les deux nous couvrons le département, et presque toutes les productions.

Concrètement, comment cela va se passer ? Avez-vous dé-fini une organisation parti-culière ? 

Florian : Nous allons nous répartir les dossiers. Je vois cette mandature plus comme un travail à quatre qu'à deux, un travail collectif. Maxime Breuillaud et Mélanie Soulas-Barrault, restant à leurs postes de secrétaires généraux, vont poursuivre le travail qu'ils ont initié avec Astrid Plisson. Leur expérience va nous permettre de mieux les appréhender ; ce sera une sorte de tuilage dans le suivi de ces dossiers. Astrid étant toujours membre du bureau, si nous avons des interrogations particulières, nous saurons lui demander conseil.

Actuellement, les débats se concentrent sur la nouvelle loi Egalim 2 avec toutes les interrogations qu'elle apporte, la contractualisation viande bovine, les ZNT, la réforme de la Pac… Quels regards portez-vous sur ces sujets phares du début d'année ?

Florian : La loi Egalim 2 étant actée, nous n'avons plus la main dessus. En revanche, il est de notre devoir d'être vigilant sur sa mise en place. Nous verrons dans les prochaines semaines s'il y a des suites favorables à notre entretien avec les responsables de magasin Leclerc (lire L'Aurore Paysanne du 28 janvier). Damien : On a constaté l'échec d'Egalim 1. Avec Egalim 2, nous devons défendre notre bifteck et voir comment travailler avec les grandes surfaces.

Florian : Pour les ZNT tout comme pour le plan pollinisateurs, il y a encore de quoi faire car il y aura toujours des évolutions, des modifications, des contraintes. Quant à la contractualisation viande bovine, c'est un peu une usine à gaz ! Pour les jeunes, ce n'est pas facile à mettre en place, alors pour les éleveurs installés depuis des années, c'est un changement complet d'habitude de travail. Cela ne se fait pas en un jour. Le principe est intéressant mais être payé en fonction de son coût de production devrait être la norme depuis 40 ans ! Damien : Pour la Pac, le plan stratégique national étant acté, notre rôle sera d'accompagner les jeunes agriculteurs tout au long de l'année pour appréhender au mieux la mise en place de la réforme les changements à effectuer sur les exploitations.

Outre les dossiers d'actualité, le cheval de bataille de JA 36 reste l'installation… 

Damien : Gros sujet ! Les installations suivent l'évolution de la société. Nous ne sommes plus sur des installations en sortie d'école ou de formation. Il faut savoir accompagner les futurs installés quel que soit le parcours qui les a menés au monde agricole.

Il faut savoir qu'au niveau national le budget alloué à l'aide à l'installation est inchangé. Cette aide est une particularité française difficile à appréhender par nos voisins européens qui n'ont pas ce type d'approche.

Florian : En effet, on n'aborde plus l'installation comme avant. L'installation est un sujet vaste et complexe car nous devons toucher différent cursus, profils… Convaincre quelqu'un de s'installer, s'il n'y a pas de rémunération correcte au bout, ce n'est pas facile. N'oublions pas que nous devons pouvoir vivre de notre métier et avoir une exploitation viable.

Parlons des années à venir. Avez-vous des projets pour cette mandature ?

Florian : Chez les Jeunes agriculteurs, le nerf de la guerre c'est la communication, le dialogue avec les consommateurs afin de promouvoir notre travail, nos productions, nos valeurs. C'est pourquoi nous allons essayer de renouveler l'événement Terr' des chefs après l'été et espérons que cette année nous pourrons organiser un Terr'Agri.

Damien : On repart de zéro après deux ans de mise à l'arrêt de nos traditionnelles manifestations, à cause de la pandémie. C'est le moment de tout remettre en route, de reprendre les fondamentaux comme Terr'Agri, mais aussi de proposer d'autres choses.


Satisfaction de JA National sur la coprésidence départementale

L'assemblée générale des JA de l'Indre était l'occasion pour Guillaume Cabot, vice-président de JA National, de féliciter Florian Chateigner et Damien Boissier pour cette première présidence en binôme.

« La coprésidence proposée pour le département est une bonne chose » note Guillaume Cabot, mettant en valeur l'engagement des présidents pour le syndicat.

Le vice-président des JA national le rappelle volontiers, « ce n'est pas évident de prendre ces responsabilités ». Ensemble, les coprésidents devront trouver un équilibre leur permettant d'exercer leur mandat efficacement. « Ce partage de connaissances et de compétences sera très bénéfique pour le syndicat » estime-t-il.

Les coprésidents de JA36 ne se sentiront pas seuls dans leur prise de fonction, le syndicat national les épaulera. « On accompagne les nouveaux élus Jeunes agriculteurs, des différents départements, en organisant des séminaires lors desquels nous formons et informons les présidents et les secrétaires généraux » précise Guillaume Cabot. Au cours de ses symposiums, les élus appréhendent donc les différents postes et éléments techniques du mandat qui les attend.

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