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Ça gaze pour la SAS Méthavert !

Le méthaniseur de Villers-les-Ormes est en service depuis deux mois. Visite guidée…

La SAS mé­tha­vert est née de la vo­lonté de deux agri­cul­teurs, Eric Ber­gou­gnan et Vincent Gué­rin, tous deux as­so­ciés au sein de la Cuma Ceres. Ils vou­laient di­versi­fier leur ac­ti­vité pour moins subir les contre­coups des crises agri­coles et ré­flé­chis­saient à la façon dont ils pour­raient faire évo­luer leur sys­tème d'ex­ploita­tion.

C'est ce que les deux agri­cul­teurs ont ex­pli­qué, le 9 sep­tembre, aux par­ti­ci­pants de l'as­sem­blée gé­né­rale de l'asso­cia­tion Mé­tha­ni­sa­tion Berry Ener­gies, venus vi­si­ter leur ins­tal­la­tion à Vil­liers-les-Ormes. L'idée d'un mé­tha­ni­seur a germé il y a 5 ans. De­man­dant de lourds in­ves­tis­se­ments, ce type de projet doit être bien pensé et cadré. Se for­mer, être conseillé, ren­con­trer d'autres agri­cul­teurs qui ont mis en place leur projet a été es­sen­tiel pour faire des choix éclai­rés.

 

Installation et fonctionnement

La SAS Mé­tha­vert dis­pose d'une unité de mé­tha­ni­sa­tion per­met­tant la ré­in­jec­tion du bio­gaz pro­duit sur le ré­seau tiré de Bras­sioux, situé à 6 km de l'unité de pro­duc­tion. 20 000 tonnes de gi­se­ment à base de cultures in­ter­mé­diaires à vo­ca­tion éner­gé­tique (CIVEs) et de fu­mier en pro­ve­nance d'un éle­veur voi­sin sont né­ces­saires pour ali­men­ter le mé­tha­ni­seur.

Le di­ges­teur est com­posé de deux cuves iso­lées et chauf­fées, équi­pées de bras­seurs im­mer­gés et à pâles, d'une fosse de sto­ckage du di­ges­tat li­quide et d'une la­gune. Un han­gar pho­to­vol­taïque et trois silos de 10 mètres par 100 ont été construits pour as­su­rer le sto­ckage des in­trants et du ma­té­riel. Au total, l'ins­tal­la­tion re­pré­sente une em­prise de 2,5 ha. Le di­ges­tat so­lide issu de la sé­pa­ra­tion de phase, soit en­vi­ron 80 % du vo­lume, contien­dra po­ten­tiel­le­ment 18 % de ma­tière sèche, contre 6 % pour le digestat li­quide.

Ils se­ront épan­dus sur les par­celles des fermes des as­so­ciés et de l'éle­veur. « A la mise en route en juillet, le di­ges­tat ne conte­nait que 3,5 % de MS. Nous avons ren­con­tré quelques pro­blèmes de bras­sage au dé­mar­rage. Début septembre, le taux at­tei­gnait 8 % », si­gnale Vincent Gué­rin.

 

Un investissement de 5 millions d'euros

Le projet Mé­tha­vert a re­pré­senté un ef­fort fi­nan­cier im­por­tant. « Nous n'avons reçu au­cune sub­ven­tion, ni de l'ADEME, ni de la Ré­gion. Alors que le même projet en ré­gion Ile de France a bé­né­fi­cié de 800 000 € de sub­ven­tion», pour­suit l'agri­cul­teur.

Au­jour­d'hui, la vente du gaz à prix ga­ranti pen­dant 15 ans per­met d'en­vi­sa­ger un re­tour sur in­ves­tis­se­ment à 7 ans et demi. « Le gaz est acheté à prix fixe : c'est très ap­pré­ciable dans notre mé­tier d'agri­cul­teur où nous avons plu­tôt l'ha­bi­tude de subir la va­ria­bi­lité des cours », sou­ligne Vincent Gué­rin.

Les as­so­ciés ont dû ré­gler d'autres for­ma­li­tés : com­pa­rer les four­nis­seurs de cuves, trou­ver la par­celle, sol­li­ci­ter le per­mis de construire ou en­core ren­sei­gner le dos­sier des ins­tal­la­tions clas­sées (ICPE) car l'unité de pro­duc­tion doit sa­tis­faire de nom­breuses normes. Pour ce faire, l'as­sis­tance à la maî­trise d'ou­vrage a été confiée à un ar­chi­tecte de Châ­teau­roux. Le mon­tage ju­ri­dique et éco­no­mique de leur projet a été tra­vaillé avec leur centre de comp­ta­bi­lité.

Côté main d'œuvre, la mé­tha­ni­sa­tion est un nou­veau mé­tier qui s'ajoute à celui d'agri­cul­teur.« Nous avons formé un sa­la­rié de l'ex­ploi­ta­tion qui est dé­sor­mais à temps plein sur la mé­tha­ni­sa­tion. Il faut comp­ter 1h30 de char­ge­ment dans la tré­mie d'in­cor­po­ra­tion chaque matin. Le reste de la jour­née est consa­crée à la sur­veillance du bon fonc­tion­ne­ment de l'unité. S'ajou­tera en­suite le chan­tier d'épan­dage »,dé­taille Vincent Gué­rin.

S'il y a une ur­gence sur le site, il faut ré­agir im­mé­dia­te­ment, même la nuit et les week-ends. Les as­so­ciés se re­laient pour les as­treintes.« Un mé­tha­ni­seur est un beau projet, pour le­quel nous n'avons aucun re­gret ! »,ré­sume Vincent Gué­rin, même s'il re­con­naît avec le sou­rire qu'« il vaut mieux ne pas tout sa­voir, sinon on ne part pas ! »

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