SÉLECTION
Concours de La Châtre : « les prix d’ensemble représentatifs du travail à la ferme »
Les 94 charolais en lice pour le concours de La Châtre ont été jugés, vendredi 8 novembre, sous un soleil bienvenu. Certes, ils étaient moins nombreux qu’à l’accoutumée, mais la qualité était largement au rendez-vous.
Les 94 charolais en lice pour le concours de La Châtre ont été jugés, vendredi 8 novembre, sous un soleil bienvenu. Certes, ils étaient moins nombreux qu’à l’accoutumée, mais la qualité était largement au rendez-vous.

Il avait été annoncé près de 110 animaux pour cette édition 2024 du concours interdépartemental de La Châtre. Il y a eu quelques désistements de dernières minutes « pour des raisons indépendantes de la situation sanitaire actuelle », souligne Guy Loeillet, président du Gecidi, association d’éleveurs organisatrice du concours.
Après la détection de cas de FCO dans sept élevages en bâtiments, il aurait pu y en avoir bien plus. « J’ai appelé chacun des éleveurs inscrits pour les informer des retours positifs de certains animaux. J’ai pris le temps de leur expliquer à chacun la situation et échanger avec eux. Ils étaient libres de venir ou non. Ils ont pris le parti d’être à La Châtre aujourd’hui », explique le président du Gecidi, avant d’ajouter fataliste que « de toute façon, on va devoir apprendre à vivre avec la FCO en permanence. Il faut être réaliste, l’insecte à l’origine de la contamination ne va pas partir comme ça ».
Dans les travées clairsemées et sur les rings, « on retrouve comme tous les ans, le top de la sélection du secteur : les meilleurs de l’Indre, du Cher et de la Creuse », résume l’éleveur de Pouligny-Saint-Martin. Sentiment partagé par tous, dont l’esprit de compétition et de camaraderie font la base du concours. « C’est une concurrence saine car on félicite son voisin de travée, son collègue, lorsqu’il remporte un prix qu’il soit de section ou d’honneur, car c’est la reconnaissance d’un travail de longue haleine », estime Aurélie Loeillet, dont l’élevage c’est, une fois de plus, démarqué dans la section Bien Naître.
PRIX D’ENSEMBLE, VÉRITABLE VITRINE DES ÉLEVAGES
Les prix d’honneur sont les plus prisés lors des concours car tous les éleveurs espèrent y prétendre, mais les prix d’ensemble ont une autre saveur. Presque, ils les préfèrent aux autres, parce qu’ils reflètent le travail de sélection et offrent une vitrine de l’élevage aux acheteurs. « Les prix d’ensemble montrent les qualités d’élevage, l’homogénéité des animaux et donc le travail de sélection qu’il y a derrière », souligne Charly Babin, dont les quatre laitonnes ont eu le prix d’ensemble. « Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas fait aussi bien », se réjouit-il, pour compléter le palmarès de l’EARL, la génisse “Victoire” a été sacrée prix d’honneur de l’Indre veau femelle.
Yohan Chézeau partage l’avis de Charly Babin sur les prix d’ensemble. Même si l’élevage s’est une fois de plus illustré sur des prix d’honneur individuels, il estime qu’« il faut regarder l’ensemble des animaux présentés. Le prix d’ensemble est représentatif du travail à la ferme. Un seul animal, même s’il est grand prix, ne représente pas forcément ce qui est travaillé sur l’élevage. Il peut être une exception ».
MOINS DE VISITEURS ET D’ACHETEURS
« Le climat, le retard dans les champs, l’année que l’on a globalement passé auraient pu tendre l’ambiance du concours, mais non, ce n’était pas le cas. Dans notre chance, les prix des broutards et en repro se maintiennent et sont corrects », note Jean-Luc Huguet, entre deux passages sur le ring.
En revanche, les éleveurs ont constaté qu’il y a eu moins de monde que d’habitude, avec « peu de contacts pour l’achat de veaux » ; nombreux d’entre eux ont été vendus en amont du concours. « Comme il faisait beau, peut-être que nombre d’entre nous étaient dans les semis, ce que je comprends », avance l’un des sélectionneurs.
Quant à Manon Soulas, dont c’était la première participation, peu importe le nombre de visiteurs ou d’acheteurs, elle est contente de son concours. « Je suis venue finalement avec deux veaux sur trois annoncés. Deux veaux, deux plaques, soit deux troisièmes places de section, c’est bien. C’est un bon début, ça encourage pour la suite et donne envie de revenir ».
La suite des événements pour tous : vendre les veaux reproducteurs de l’année présents au concours ou en ferme. Et pour les grands prix d’honneur de La Châtre, être présents pour la super finale de Moulins dans quelques semaines.