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PROJET COLLECTIF
La Brenne à l’heure de la méthanisation

En Brenne, des agriculteurs se sont regroupés autour d’un projet d’unité de méthanisation. Après 10 ans de réfl exion, le projet prend forme, la concrétisation est prévue à horizon 202

La SAS methabrenneelevage créée en 2013 regroupe actuellement vingt exploitations agricoles d’élevage et de culture

En matière d’énergie renouvelable, les projets collectifs en agriculture se multiplient. C’est désormais une source de diversification agricole à part entière. Photovoltaïque, éolien ou méthanisation apparaissent en effet comme de nouveaux débouchés de l’agriculture.

Dans le département de l’Indre, plusieurs initiatives ont déjà vu le jour, d’autres sont en gestation. C’est le cas de la SAS methabrenneelevage créée en 2013. Cette société regroupe actuellement vingt exploitations agricoles d’élevage et de culture. Le projet de créer une unité de méthanisation en Brenne mûrit depuis près de 10 ans. La première réflexion de ses instigateurs s’orientait vers un process de cogénération implanté sur la commune de Ciron. Ce système permet de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur. Cependant il est rapidement apparu que la valorisation de la chaleur constituait un frein à la viabilité du projet.

« Les débouchés pour la chaleur n’ont pas été trouvés. De plus, il était réglementairement impossible d’injecter du gaz dans le réseau à cette époque. C’est la raison pour laquelle nous avions opté pour ce procédé de méthanisation», se rappelle Stéphane Loiseau président de la SAS.  

DES OBSTACLES MAIS UNE VOLONTÉ DE RÉUSSIR

L’autorisation de pouvoir utiliser les canalisations a précipité l’évolution du projet vers une production de gaz exclusif. La future unité utilisera un procédé de dégradation des matières organiques appelé infiniment mélangé. Le gisement sera composé de lisier, de fumier et de CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique).

« Cette unité nous permettra de valoriser 100 % du gaz produit, espère Stéphane Loiseau. Nous nous basons sur une production de 30 GWh par an, ce qui équivaut à la consommation d’une commune de 3000 habitants. Son implantation sera située à quelques mètres de la ligne de raccordement du gaz. L’objectif est également de mieux valoriser les déchets organiques et de diminuer le coût des intrants sur les cultures grâce au digestat. »

Un tiers du mélange sera composé de CiVE, cultivées sur les exploitations associées de la SAS. Le digestat, résidu de la méthanisation, très concentré en matière azotée, sera redistribué en fonction des apports de chacun. « C’est un procédé sans odeur. Le site du méthaniseur est volontairement éloigné des habitations pour réduire les nuisances occasionnées par le transport du digestat et du gisement », ajoute le président.

L’originalité de ce projet vient du fait que des industries et des particuliers ont également adhéré au groupe. La Stearinerie Dubois, installée à Ciron, et l’entreprise Sergies, basée dans la Vienne, spécialisée dans les énergies renouvelables apportent leurs compétences techniques et financières.« Nous sommes impliqués dans plusieurs projets collectifs autour de l’énergie. Nous sommes actuellement actionnaires dans trois unités de méthanisation, mais nous avons aussi participé à des projets éoliens, photovoltaïques ou hydroélectriques, explique Lyonel Gilli, directeur de développement de projet industriel chez Sergies. Nous apportons notre savoir faire et notre accompagnement pour aider au développement des projets comme celui-ci. »

LA COMMUNICATION CRUCIALE

Avec un budget global de 10 millions d’euros, le méthaniseur de Ciron génèrera trois emplois directs et plusieurs autres indirects. « Outre le fonctionnement du site, d’autres postes seront créés pour le transport des matières premières ou la maintenance. Nous ferons essentiellement appel à de la main d’œuvre locale », annonce Stéphane Loiseau. Le dépôt du dossier est prévu pour cet été et une journée de permanence de présentation est prévue le 19 juin entre 10h et 13h30 à la mairie de Ciron.

« Nous souhaitons répondre directement aux interrogations des habitants. Il est normal que cela puisse soulever des inquiétudes, ce projet se fait en toute transparence. Parallèlement à cette matinée, nous avons également ouvert une adresse mail pour que le maximum de personnes puissent être informées », précise Paul Laurent, fondateur de la société Carden Biogaz, qui accompagne les agriculteurs sur ce projet.

La SAS methabrenneelevage espère commencer les travaux en 2020 pour une mise en exploitation début 2021. Date que les agriculteurs associés attendent avec impatience. 

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