VIE RURALE
Une épicerie de produits locaux à Briantes
Le 5 juin dernier ouvrait à Briantes une épicerie où seuls des produits locaux sont proposés à la vente. Le commerce est né de la collaboration entre la municipalité et la SCIC des viandes du pays de La Châtre.
Le 5 juin dernier ouvrait à Briantes une épicerie où seuls des produits locaux sont proposés à la vente. Le commerce est né de la collaboration entre la municipalité et la SCIC des viandes du pays de La Châtre.

Le Comptoir Briantais a ouvert ses portes il y a tout juste deux mois, à l’emplacement de l’ancienne Découpe Briantaise. Il est le fruit d’une volonté commune : celle de la municipalité de faire revivre un commerce de centre-bourg, et celle de la SCIC des Viandes du Pays de La Châtre, gestionnaire de l’abattoir de Lacs, de disposer d’un point de vente, voire « à la base se servir de l’atelier de découpe », resitue Arnaud Labesse, président de la SCIC.
Adieu l’atelier de découpe
L’ancienne gérante de la Découpe Briantaise souhaitait céder le fonds de commerce. « À l’abattoir, nous étudiions la question d’un atelier de découpe afin de répondre aux attentes de nos apporteurs. Ainsi, nous nous sommes positionnés pour reprendre l’outil », relate-t-il. Mais en juin 2023, un incendie ravage le local. Le projet de reprise est alors stoppé net.
La municipalité rachète le bâtiment avec l’objectif de le réhabiliter en local commercial. « Jean-Claude Boury, maire de la commune, m’a contacté pour savoir où en était notre projet de reprise. Il souhaitait qu’une activité ou un commerce de proximité s’installe dans les locaux afin de redynamiser le centre-bourg », résume Arnaud Labesse.
Toutefois, réinstaller un atelier de découpe en cœur de village n’était pas opportun, en raison de l’emplacement et des nuisances possibles. « Nous ne voulions pas créer de nuisance pour le voisinage avec un outil aux horaires très matinaux », précise le président. L’abattoir s’est alors tourné vers un atelier de découpe dans la Creuse. « Nous travaillons toujours ensemble », ajoute-t-il.
Vingt-six producteurs locaux approvisionnent la boutique
Maintenir l’attractivité de la commune
Les travaux de réhabilitation ont été confiés à plusieurs entreprises locales. Le chantier, chiffré à 350 767 euros, a été financé à près de 80 % grâce à des subventions obtenues au titre du maintien de l’activité commerciale en milieu rural.
« En parallèle, on travaillait sur l’usage du lieu. Afin de répondre aux souhaits de la municipalité d’établir un commerce de proximité, nous avons opté pour la mise en place d’un point de vente. La SCIC des Viandes du Pays de La Châtre devenant ainsi locataire du bâtiment, responsable du magasin et gestionnaire des apports », indique Arnaud Labesse.
Du local, rien que du local
Le Comptoir Briantais propose un espace de vente de produits carnés issus de l’abattoir, ainsi que des produits transformés fournis par des producteurs locaux.
« Pour la viande de bœuf, nous avons noué un partenariat avec Elvéa Centre, avec une rémunération en respect avec la loi Egalim. La coopérative gère avec ses adhérents les apports. La viande de porc vient de chez Olivier Aladenise, à Vicq-Exemplet. Et nous travaillons pour trouver des apporteurs afin de proposer prochainement du canard, de l’agneau et du veau », avance Arnaud Labesse.
Pour élargir la gamme, la SCIC a démarché des producteurs locaux. « Nous avons fait comme un escargot autour de Briantes, en partant du plus près jusqu’au plus loin », illustre-t-il. Une carte affichée en boutique situe les vingt-six apporteurs partenaires.
Une gestion des volumes minutieuse
En boutique, Katylina Arrigoni accueille la clientèle du mardi au samedi, de 9 h à 13 h et de 15h30 à 18h30. « On a de tout ! Pain, pâtes, lentilles, pois chiches, biscuits, chocolat, miel, nougat, bières, vins, œufs, terrines, viande de bœuf et de porc, fromage de chèvre et de vache, lait, yaourts, etc. », énumère-t-elle. « Hors viande, le fromage de chèvre est le produit qui part à une vitesse folle », ajoute-t-elle.
En deux mois, le concept séduit. « Les retours clients sont très bons. Au début, c’était surtout les Briantais qui venaient. Maintenant, les clients viennent des communes aux alentours. J’ai déjà quelques habitués », se réjouit-elle.
Les débuts sont encourageants, même si la gestion des stocks demande quelques ajustements. « On tâtonne, notamment pour évaluer la quantité dont on a besoin, comme pour le pain et la viande », reconnaît-elle.
Les invendus frais, proches de leur DLC, sont mis en vente sur l’application antigaspi Phénix. Les clients peuvent y composer un panier à prix réduit, « globalement à - 40 % », précise Katylina Arrigoni. « Ce système fonctionne plutôt bien. Je l’emploie surtout pour la viande pour le moment. Il y a quelques jours, j’ai inscrit cinq paniers sur l’appli, ils sont partis en 30 minutes », témoigne-t-elle.