Jeunes agriculteurs
Une installation en terrain connu
Dans le cadre de la 6ème édition de l’inauguration d’un jeune installé, organisée par les Jeunes agriculteurs de l’Indre, l’ensemble des acteurs intervenant lors d’une installation, s’est réuni chez Marc Piot, à Nohant-Vic. Le jeune installé, en bovin viande, est revenu sur son parcours
Originaire de Saint-Chartier, fils d’agriculteur, Marc Piot a cédé à l’appel de l’installation en 2018. Après ses études au lycée agricole de Châteauroux, il les poursuit à Toulouse puis Angers, avant de devenir conseiller dans un groupe de développement d’éleveurs dans les Deux-Sèvres.
Quelques années plus tard, il rejoint les équipes d’Unébio et sillonne ainsi le Pays de la Loire, le Poitou et le Limousin. La trentaine approchant, il ne se voyait pas rester salarié jusqu’à la retraite, son désir d’installation s’est fait plus précis, plus fort.
L’installation, une décision de couple
Etant originaire du secteur, il a su que Claude Gabillat partait à la retraite et souhaitait installer un jeune à sa suite. « J’ai ainsi appelé la chambre d’agriculture pour me positionner sur cette transmission dans le cadre du RDI (répertoire départ installation). L’exploitation de Claude correspondait au type d’exploitation que je souhaitais : en bovin viande, polyculture élevage, proche de l’exploitation de mes parents et mon frère pour faciliter l’entraide, le partage de savoir-faire, mon frère est plus calé que moi sur la partie végétale, précise le jeune homme. Le bonus est un parcellaire groupé, où les terres les plus éloignées sont à 5 km. »
Marc avoue avoir pris le temps de la réflexion, car son changement de carrière demande une nouvelle gestion de la sphère privée afin de maintenir l’équilibre de son couple. « Mon installation est aussi un choix à 2, on a balayé tous les points à voir avec mon épouse pour que notre vie privée n’en souffre pas », indique-t-il. Il a quitté son emploi via une rupture conventionnelle, lui ouvrant ainsi des droits au chômage. « Droits que je touche encore pour quelques mois même si je suis installé. Ne pouvant pas encore me dégager de salaire à travers l’exploitation, ça permet une transition en douceur, ça rassure au niveau financier, ça permet de ne pas dépendre uniquement des revenus de mon épouse. »
Le partage d’expériences, une nécessité
« Travailler sur diverses régions, appréhender des techniques différentes est très enrichissant. Aujourd’hui, ces expériences m’apportent beaucoup, m’aident à prendre du recul et à voir quels points je souhaite travailler en priorité sur mon exploitation pour tendre à l’idée que j’en ai », apprécie Marc Piot.
Fort de ces expériences, il a conscience des points à approfondir pour faire évoluer son exploitation, comme en revoyant l’assolement, en gagnant en autonomie alimentaire, en repensant le système foin actuel pour tendre vers un système herbe/fourrage. « Je veux avancer sans me prendre de gamelles. On a des techniciens, des spécialistes dans le département, autant les solliciter, pour ne pas commettre les erreurs qui peuvent être évitées par peur de demander conseils ou parce que l’on a la tête dans le guidon » considère-t-il.
Le partage d’expériences n’est pas uniquement dans un sens. Marc a rapidement intégré les Jeunes agriculteurs pour apprendre de ses homologues et apporter son expertise sur les questions qu’il maîtrise, « rejoindre un groupe comme les JA est fédérateur, on construit ensemble l’avenir de notre profession ». Dans la même veine, il a rejoint le groupe de travail sur l’avenir du l’abattoir de La Châtre, « on a un outil de proximité, à nous la jeune génération, de savoir le faire perdurer et l’intégrer pleinement à notre filière bovine départementale », estime Marc Piot.